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Raboliot de Maurice GENEVOIX

3 novembre 2010 par melisende | Poster un commentaire

Raboliot
de Maurice GENEVOIX
Le Livre de Poche,
1974, p. 254
Première Publication : 1925
Pour l’acheter : Raboliot

Maurice Genevoix (29 novembre 1890 – 8 septembre 1980) est un romancier-poète français, héritier du réalisme. L’ensemble de son œuvre témoigne des relations d’accord entre les hommes, entre l’Homme et la Nature, mais aussi entre l’Homme et la Mort. Son écriture est servie par une mémoire vive, le souci d’exactitude, et le sens poétique. Son œuvre, portée par le souci de perpétuer ce qu’il a tenu pour mémorable, produit d’une grande longévité littéraire, rassemble 56 ouvrages.
Considéré comme son chef-d’œuvre, Raboliot a été récompensé du Prix Goncourt en 1925. Plusieurs adaptations cinématographiques en seront tirées, dont la plus célèbre reste celle de Jacques Daroy en 1945.

♣ ♣ ♣

On l’appelle Raboliot parce qu’il ressemble à un lapin de rabouillère (nid de garennes). Braconnier passionné, hardi, sûr de lui et de son adresse, rien ne peut l’empêcher d’obéir à ce besoin de chasse nocturne qui l’empoigne chaque soir. Le gendarme Bourrel, cependant, a failli le prendre sur le fait. Excité par le danger, Raboliot multiplie les imprudences et va jusqu’à narguer ouvertement Bourrel. Dès lors, entre les deux hommes, commence une lutte sans merci. Traqué, Raboliot doit fuir, vivant dans les bois comme un loup. Au bout de trois mois, accablé de solitude, torturé par le désir de revoir sa femme et ses enfants, Raboliot revient chez lui, et c’est le drame.

Si je me souviens bien, j’ai récupéré ce titre dans le sous-sol chez ma grand-mère, il devait appartenir à mon père. Je ne sais plus pourquoi je l’ai pris, sans doute parce qu’à l’époque, tant que c’était un livre, je prenais, ne me souciant ni de l’auteur, ni de l’histoire… bon et puis aussi, parce que c’était un livre qui appartenait à mon père alors…
Bref, ce petit poche traînait dans ma PAL depuis de très très longues années, et Evertkhorus a décidé de l’en sortir en me défiant avec ce titre pour le challenge du Livre qui dort ! Autant vous dire que rien que l’image de couverture me rebutait au plus au point ! Et quand je suis allée voir un peu de quoi ça parlait sur Wikipedia, je me suis dit « Oh bon sang ! Mais ça va être horrible à lire ce truc ! »…
Et, pour être tout à fait franche, ça a effectivement été assez horrible… au début. Mais après quelques jours de recul (bon, deux semaines presque, j’ai beaucoup de retard dans mes chroniques !), je me rends compte que tout n’est pas mauvais dans ce livre (qui a tout de même reçu le prix Goncourt en 1925 – personnellement, je n’accorde pas vraiment d’importance à ce genre de prix, mais ça a tout de même une certaine signification…) et que les dernières pages rehaussent bien l’ensemble. Je suis donc plutôt mitigée. Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette lecture, mais je reconnais qu’elle a quelques qualités et je pense m’en souvenir pendant encore quelques années…
Raboliot braconne comme il respire. Il vit et fait vivre sa famille de son art depuis des années. Le braconnage, c’est sa passion, sa vie, et cet amour passe avant tout le reste : avant ses amis et avant sa propre femme et ses trois enfants… Il ne peut pas s’en passer. Et même lorsqu’il commence à être inquiété par les gendarmes du coin – notamment Bourrel qui n’a pas l’intention de laisser passer ce délit – il continue, chaque soir, à rejoindre les fourrés avec sa petite chienne. Il refuse de payer une amende, il refuse de comparaitre devant un juge, il refuse de se rendre en prison quelques temps pour expier sa faute,… il refuse et continue, encore et toujours. Mais voilà que l’histoire a pris une telle proportion qu’il ne peut plus faire marche arrière, et qu’il doit fuir, laissant derrière lui cette petite famille qui, finalement, est plus importante pour lui qu’il ne pouvait le penser quelques mois auparavant…
Le braconnage. Autant vous le dire tout le suite, ce n’est vraiment pas un thème qui me tentait et cette lecture ne m’aura pas donné envie d’approfondir ce domaine… Mais je me suis rendue compte au fil des pages, que derrière ce thème se cachait également et surtout, l’histoire d’un homme passionné et déterminé. Maurice Genevoix met l’accent sur l’évolution psychologique de son héros et c’est vraiment ce qui est intéressant, et ce qui sauve ma lecture ! J’ai surtout apprécié les dernières cinquante pages, lorsque Raboliot revient et doit affronter les gens qu’il aime, et ce policier, cet ennemi personnel qui ne cesse de se trouver sur son chemin… En revanche, je n’ai pas spécialement trouvé les autres personnages très intéressants. Ils sont assez nombreux, mais tous plus ou moins secondaires. D’un côté, si le héros a donné son nom au roman, c’est bien pour une raison ! Je retiendrai les figures de Sandrine, l’épouse soumise et Bourrel, le gendarme entêté. Raboliot (qui est un surnom), est entouré de plusieurs amis plus ou moins proches, de sa belle-famille, des propriétaires terriens des lieux… mais je n’ai pas retenu un nom plus qu’un autre.
De toute façon, outre Raboliot, le personnage le plus important dans ce roman, c’est la nature. Cet écrit de Maurice Genevoix est un hommage rendu à notre Mère nature, aux forêts, aux fourrés fertiles de Sologne et aux créatures qui y vivent… L’auteur s’attarde beaucoup sur cet aspect, apportant ainsi une atmosphère, une ambiance très champêtre, très particulière. Par plusieurs aspects, j’ai cru voir des similitudes avec les romans de George Sand, même si je préfère les textes de cette dernière, plus abordables à mon goût.
L’histoire se déroule sur plusieurs mois, ce qui donne à Maurice Genevoix, le temps de faire évoluer correctement son héros. Ellipses narratives sont donc présentes à plusieurs reprises, mais ne choquent pas car bien amenées.
Maurice Genevoix est un des héritiers français du réalisme. On peut donc s’attendre à de nombreuses descriptions plus ou moins longues de la forêt environnante ou de la façon de poser un collet. J’avoue que la première moitié du roman a été très très très longue, parce que, au contraire des descriptions de Zola par exemple, les thèmes de celles-ci ne m’intéressaient pas spécialement. Oui, j’aime la nature, la forêt et les créatures qui y vivent, mais c’était parfois très long et très ennuyeux… Heureusement, avec l’évolution du personnage, l’auteur amène un peu plus d’actions et puis, je suis personnellement plus touchée par les descriptions psychologiques que par celles liées à un paysage ; ce qui explique que j’ai été beaucoup plus prise par la deuxième moitié du récit…
J’ajoute que les dialogues se font parfois rares et qu’ils sont les dignes représentants de cette Sologne campagnarde d’il y a quelques décennies. Attendez-vous à du patois (ce qui n’est pas toujours facile à comprendre) et encore une fois, on se rapproche d’un roman à la George Sand. Enfin, j’ai noté une autre difficulté pendant ma lecture : repérer l’identité des personnages qui, malheureusement, ne se contente pas d’un nom et prénom, mais se voient affublés d’un surnom la plupart du temps complètement différent des deux premiers… et l’auteur utilise les uns et les autres, à loisir. Plusieurs fois, je ne comprenais pas qui parlait dans une scène de dialogues ou qui faisait quoi lors d’une action… Plutôt embêtant pour s’imprégner d’une histoire, mais c’est peut-être aussi parce que je n’étais pas assez concentrée, parce que le livre en lui-même ne me séduisait pas vraiment…
Pour conclure, je suis contente d’avoir enfin sorti ce titre de ma PAL, réussissant le Défi du Livre qui dort, par la même occasion. Je ne suis pas fâchée d’être arrivée au bout de cette lecture, l’ennui du début et le thème général ayant entachés celle-ci. Cependant, j’en conviens, ce roman possède des caractéristiques intéressantes (surtout au niveau de l’évolution du personnage, je me répète), rend un bel hommage à la Sologne et restera quelques temps dans mon esprit.

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