On ne badine pas avec l’amour de Alfred de MUSSET | Bazar de la Littérature

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On ne badine pas avec l’amour de Alfred de MUSSET

19 décembre 2009 par Maureen Denizon 1 commentaire

On ne badine pas avec l’amour
de Alfred de MUSSET
Le Livre de Poche,
2004, p. 189
Première Publication : 1834
Pour l’acheter : On ne badine pas avec l’amour

Louis Charles Alfred de Musset-Pathay dit Alfred de Musset né le 11 décembre 1810 et mort le 2 mai 1857, est un poète, auteur dramatique et romancier français.
On ne badine pas avec l’amour est une pièce de théâtre, publiée en 1834 dans La Revue des Deux Mondes et représentée le 18 novembre 1861 à la Comédie-Française. Cette pièce s’apparente au drame romantique. Comme le laisse supposer son titre, cette pièce en trois actes appartient au genre du proverbe dramatique, qui tient son origine des salons précieux.

♣ ♣ ♣

Perdican revient au village de son enfance où il doit épouser sa cousine Camille, mais la jeune fille, tout juste sortie du couvent, est prévenue contre l’amour, par avance convaincue de la désillusion qu’elle encourt. Par dépit, Perdican séduit alors Rosette, une petite paysanne, et dans un décor de fraîcheur bucolique, c’est une fin tragique qui s’annonce.
Camille et Perdican partagent sans doute la même religion de l’amour idéal, mais mêlée de véhémence chez l’une et de rouerie chez l’autre, et derrière le rêve d’un retour à l’innocence première se dessine un enfer, inscrit depuis toujours dans la nature humaine. Le temps paradisiaque d’On ne badine pas avec l’amour, faut-il alors le voir comme une immobilité bienheureuse ou la préparation de la Chute ? C’est là toute l’incertitude de la pièce qui n’oublie pas, en 1834, la liaison de Musset avec George Sand, dont Perdican répète mot pour mot les paroles : « J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. »

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C’est sans conviction aucune que j’ai ouvert ce livre, cherchant simplement quelque chose de court dans ma PAL. Je ne suis pas du tout friande de théâtre et le Lorenzaccio d’Alfred de Musset, lu il y a plusieurs mois dans le cadre d’un cours universitaire, ne m’avait pas vraiment emballée. C’est donc avec une double appréhension que j’ai parcouru les premières répliques et finalement, avec un petit coup de coeur que j’ai refermé l’ouvrage !
La pièce commence sur un ton gai, dans le petit village d’origine des deux héros, où ceux-ci se rejoignent après dix ans d’absence – l’un ayant fait des études poussées, l’autre sortant tout juste du couvent -, et s’assombrit progressivement jusqu’au dénouement. De la comédie à la tragédie, il n’y a qu’un pas, et Musset nous présente cela de main de maître !
Bien qu’il s’agisse d’une pièce de théâtre, j’ai apprécié la forme générale, en prose et non en vers (pour une fois !), mais faisant tout de même appel à un choeur, comme dans les tragédies grecques antiques. Les différentes interventions du chef de choeur (le coryphée) sont intéressantes, car, comme dans la tradition grecque, il est là pour annoncer au lecteur/spectateur, ce qui se passe (arrivée d’un personnage, par exemple) et fait souvent office d’oracle. J’ai beaucoup aimé les différentes répliques des personnages, jamais trop longues ou indigestes, mais qui au contraire, débouchent sur de très beaux passages, devenus célèbre au fil des années. Un premier exemple qui m’a marquée, Camille répondant à Perdican : « Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir ; je veux aimer d’un amour éternel, et faire des serments qui ne se violent pas. Voilà mon amant. » (p. 93) ; ou encore, quelques pages plus loin, Perdican à la jeune fille : « J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » (p. 98)
Musset fait référence à de nombreux autres textes (Les Souffrances du jeune Werther de Goethe par exemple), à sa correspondance avec George Sand, et utilise parfois des traits d’humour et d’ironie, vraiment amusants. Au début, je pestais contre ces notes de bas de page (je déteste devoir lire des notes qui prennent plus de place sur la page que le texte lui-même), mais finalement, j’ai pris un grand plaisir à parcourir la majorité de celles-ci, qui se révèlent vraiment intéressantes.

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Malgré la grandeur des émotions et la profondeur des sentiments, c’est toujours le même problème qui se présente pour moi, avec le théâtre : je n’ai pas le temps de découvrir correctement les personnages et de m’attacher véritablement à eux. Cependant, je félicite tout de même Musset, qui, sans m’avoir fait aimer totalement ses protagonistes, m’a tout de même permis d’être émue et touchée par ces derniers, avec leur soif d’amour idéal, leur orgueil et leur besoin de manipuler les autres…
Me voilà réconciliée avec ce bon vieil Alfred, et même avec le théâtre (pourvu que ça dure !) !

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