Les Enfants indociles, Tome 2 : De brindilles et d’os de Seanan MCGUIRE
Les Enfants indociles,
Tome 2 : De brindilles et d’os
de Seanan MCGUIRE
Pygmalion,
2022, 211 p.
Première Publication (vo) : 2017
Pour l’acheter : De brindilles et d’os
Seanan McGuire, née le à Martinez en Californie, est une romancière américaine de fantasy, d’horreur et de science-fiction utilisant parfois le pseudonyme Mira Grant. Le prix Hugo de la meilleure série littéraire 2022 a été attribuée à sa série Les Enfants indociles. (Wikipédia)
Les jumelles Jack et Jill avaient dix-sept ans lorsqu’elles sont rentrées chez leurs parents. Puis elles ont été envoyées au foyer pour enfants indociles d’Eleanor West. Comment en sont-elles arrivées là ?
Jacqueline était la fille parfaite de sa mère, polie et calme, toujours habillée en princesse. Si son éducation était parfois un peu stricte, c’est que la formation d’une demoiselle idéale demande de la discipline.
Jillian était la fille parfaite de son père, aventureuse, avide de sensations fortes et un peu garçon manqué. Il aurait préféré un fils, mais on fait avec ce que l’on a.
Pourtant, c’est ensemble, à cinq ans, qu’elles ont appris que l’on ne pouvait pas faire confiance aux adultes et, à douze ans, qu’elles ont descendu main dans la main l’impossible escalier…
De brindilles est d’os est présenté comme le deuxième tome de la série Les Enfants indociles – Les Portes perdues étant le premier – mais il s’agit en fait d’une préquelle et donc d’une histoire se déroulant avant. Je n’ai, pour ma part, pas lu l’opus précédent et n’ai pas eu de mal à me plonger dans cette histoire… Je pense donc qu’on peut lire les deux livres assez indépendamment même si certains personnages interviennent dans les deux intrigues.
C’est le cas de Jack (Jacqueline) et Jill (Jillian), deux jumelles a priori déjà rencontrées dans Les Portes perdues mais qu’on apprend ici à connaître, dès leur plus tendre enfance et même dès leur conception !
Leurs parents, deux êtres particulièrement égoïstes et narcissiques, voient leurs collègues de travail s’extasier devant les nouveaux-nés alors la décision est prise, eux aussi se retrouveront au centre de l’attention grâce à un nourrisson parfait.
Sauf qu’il n’y a pas un mais deux bébés et que contrairement à ce qu’ils pensaient, les enfants ne sont pas des poupées parfaites et parfaitement malléables. Ils parviennent pourtant à façonner les deux jumelles à leur image respective : Jacqueline endosse le rôle de la petite princesse idéale souhaitée par sa mère, Jillian incarne le garçon aventureux que le père aurait voulu.
Elles grandissent contraintes, modelées et dressées sans jamais pouvoir révéler leur véritable personnalité ou libre-arbitre. Elles deviennent ce qu’on attend d’elles… et alors que leur gémellité aurait pu les rapprocher et les aider à surmonter cette enfance entravée, les deux sœurs s’éloignent de plus en plus l’une de l’autre, de plus en plus opposées.
Alors, lorsqu’à 12 ans elles descendent l’escalier caché dans une vieille malle et se retrouvent dans un autre monde hostile – baptisé Les Landes -, on pourrait croire que l’entraide sera de mise. Mais non, là encore les deux sœurs prennent deux chemins différents, chacune trouvant enfin la possibilité d’affirmer (ou de révéler ?) sa personnalité dans cet univers parallèle étonnant.
Les Landes est une terre assez sombre et aride, gouvernée par un maître tout puissant et un « docteur » (genre Frankenstein). Chacun veut un enfant, chacun est donc ravi de « recevoir » une des jumelles et de la garder près de lui, faisant ressortir le meilleur (et aussi le pire !) de chacune d’elles.
Étant donnée la description première des filles, je pensais clairement détester Jack et avoir plus d’atomes crochus avec Jill… mais en fait non, définitivement non. Jack se révèle au fil des pages et est une vraie bonne surprise. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise mais les deux jumelles sont totalement différentes dans leur personnalité, leur approche du monde, leur relation à leurs parents… Chacune prend son destin en main… différemment !
Le livre est grossièrement séparé en deux parties qui n’ont rien à voir : une première dans laquelle on fait la connaissance des parents, on « rencontre » les deux nouvelles-nées et on les suit pendant leur enfance ; une seconde dans les Landes, quand les jumelles sont passées de l’autre côté et apprennent à vivre seules, avec leur libre-arbitre.
J’avoue qu’étrangement, j’ai surtout beaucoup aimé la première moitié, dans laquelle Seanan McGuire prend souvent le lecteur à partie en insérant beaucoup d’ironie et un humour noir que j’ai particulièrement apprécié. Les parents en prennent pour leur grade.
Une lecture étrange que De brindilles et d’os. Efficace, visuelle, immersive… et en même temps, j’ai été moins sensible à l’intrigue qui se met en place dans les Landes même si elle a évidemment plus que son importante pour l’évolution des deux sœurs !
Je ressors donc satisfaite mais pas totalement convaincue. Mais curieuse de me plonger à l’occasion dans Les Portes perdues dans lequel je retrouverai les jumelles, un peu plus vieilles !
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Il faudrait vraiment que je tente cette série !