Les Reflets d’argent de Susan FLETCHER

 

Les Reflets d’argent
de Susan FLETCHER

J’ai lu,
2015, 509 p.

Première Publication (vo) : 2010

 

Pour l’acheter : Les Reflets d’argent

 

Susan Fletcher est née en 1979 à Birmingham, en Angleterre. Elle a également vécu au Texas, dans l’Ohio, le Michigan, le Colorado et le Minnesota. Après avoir obtenu une maîtrise d’anglais à l’université de York, elle part pendant un an visiter l’Australie et la Nouvelle-Zélande. De retour en Angleterre, elle a fréquenté l’université East Anglia et obtenu une maîtrise en création littéraire. Avant de se consacrer à l’écriture, elle a effectué de nombreux petits boulots comme serveuse, libraire, ou encore correctrice. Elle est également enseignante dans un collège du Vermont, le M.F.A., où elle dirige un atelier d’écriture. Elle vit maintenant dans l’Oregon avec son mari et sa fille. (J’ai lu)

Un Bûcher sous la neige


Une légende raconte qu’il y a très longtemps un homme, pleurant son amour perdu, entendit sur une plage de l’île de Parla, une voix portée par le vent, ce mot soufflé par la mer : Espère. Il se tourna alors vers le large et vit une silhouette flotter dans la mer déchaînée. Puis disparaître sous l’eau. Le corps, celui d’un homme, se terminait par une queue de poisson. Ce jour-là, sur cette même rive, le jeune Sam Lovegrove découvre le corps d’un inconnu, il s’approche terrorisé, croyant faire face à un cadavre. Puis recule en criant, car l’homme n’est pas mort. Sur l’île, cette apparition bouleverse chacun, tout comme les cheveux noirs et la barbe de cet inconnu, qui réveillent les souvenirs d’un disparu. Tout à coup, les légendes semblent réelles, les hommes semblent réécrire l’histoire de l’île, ramasser ses mythes sur le rivage, leurs espoirs bouillonnant dans les flots comme autant de reflets d’argent sous le vent.


Susan Fletcher m’a déjà enchantée l’année dernière avec son Bûcher sous la neige. Je ne doutais pas que ses Reflets d’argent me plairaient mais je n’imaginais pas à ce point… Quelle réussite ! Quelle émotion que ce roman ! Quel coup de poing en plein cœur !
A tel point qu’alors que je l’avais à peine terminé, j’avais déjà envie de m’y replonger afin de retrouver l’ambiance si particulière de cette petite île aux pouvoirs insoupçonnés…

Un inconnu échoué sur le rivage…

Un matin sur la rive, le jeune Sam découvre le corps d’un grand inconnu à la barbe et aux cheveux noirs. C’est l’élément qui, comme dans un conte, va venir perturber la petite vie bien rangée des habitants de l’île de Parla, surtout les membres de deux familles : les Bundy et les Lovegrove.
Certains estiment que cet étranger est un danger, d’autres croient dur comme fer qu’il est l’homme-poisson des légendes et qu’il est justement là pour apporter espoir et changement…
Ce qui est sûr c’est que dès son arrivée sur la plage de galets, tout se met à changer et plus rien ne sera comme avant.

Qui est cet homme qui apporte le changement ?

Qui est cet homme brun qui rappelle beaucoup trop douloureusement la disparition d’un fils quelques années plus tôt ? Que cache-t-il derrière son sourire, lui qui semble vouloir prendre la place du frère bien-aimé parti trop tôt ? Que peut-il apporter à la femme, à la tante, à la nièce de celui que tout le monde pleure encore malgré les années passées ?

C’est lent, descriptif… mais tellement immersif !

Le style est assez particulier. Très descriptif, les dialogues sont rares, les souvenirs nombreux. La narration passe d’un personnage à l’autre : la plupart racontés à la troisième personne du singulier ; une seule figure ayant le droit au « je » car c’est elle qui nous livre l’histoire, son histoire et celle des habitants de l’île… Les phrases sont souvent courtes mais parfois également longues de nombreuses images évocatrices.
C’est lent, il ne se passe pas grand chose (vraiment, si vous êtes allergiques aux romans d’ambiance, passez votre chemin !) mais on est transporté sur cette petite île qu’on imagine sur la cote écossaise. On sent les embruns, l’humidité, le sel, on entend les mouettes, les moutons et les vagues qui se fracassent, on retrouve le goût du thé réconfortant et celui des gâteaux faits maison, on marche sur le sable, les galets et l’herbe verte, on caresse les palissades et les petites barrières qui clôturent les pâturages mais surtout… on voit les reflets de la lune sur l’eau et surtout sur la queue de l’homme-poisson.

Les habitants d’une île qu’on apprend à connaître et à aimer

Au milieu des histoires de famille (parfois très dures), des disparitions, des drames, des amours indestructibles, des passés douloureux… on apprend à connaître chacun des membres de ces deux clans et tous prennent vie sous nos yeux de lecteur. On finit par les comprendre et par les aimer malgré leurs failles et leurs défauts. Très fort. Il est alors à la fois si dur de les quitter et en même temps, alors qu’on tourne la dernière page, on les salue avec tendresse, rassuré par le chemin parcouru, heureux de leur dénouement.

C’est une magnifique histoire de deuil, de reconstruction et de résilience ; d’amour, de liens familiaux et d’espoir. C’était si beau. J’ai adoré et je le relirai, c’est sûr !
Les Reflets d’argent est sans doute une de mes plus belles lectures de l’année 2022 et monte directement sur le podium de mes lectures préférées « de tous les temps ». Il me reste dorénavant à découvrir les quelques autres romans de Susan Fletcher… j’ai hâte !

 

3 réflexions sur “Les Reflets d’argent de Susan FLETCHER

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