Amelia Peabody, Tome 1 : Un crocodile sur un banc de sable de Elizabeth PETERS
Amelia Peabody, Tome 1 :
Un crocodile sur un banc de sable
de Elizabeth PETERS
Le Livre de Poche,
2001, 314 p.
Première Publication (vo) : 1975
Pour l’acheter : Un crocodile sur un banc de sable
Elizabeth Peters ou Barbara Michaels est née le dans la petite ville de Canton dans l’Illinois (États-Unis) et morte le à Frederick dans le Maryland. C’est une écrivaine américaine et autrice de romans policiers. Les anglophones l’appellent MPM : Mertz – Peters – Michaels. Elle est titulaire d’un doctorat en égyptologie de l’université de Chicago (1952). (Wikipédia)
« Sur la pente en contrebas se tenait la Chose sans Nom, immobile et livide à la clarté des étoiles. La pleine lune projetait sur elle une lumière sans ombre. Il n’y avait pas à s’y tromper : c’était bien elle. Je discernai presque le motif des bandelettes qui enserraient sa poitrine. Sa tête, informe, était enveloppée d’une sorte de linceul. La vue seule de ce monstre au repos avait de quoi faire frissonner mais lorsqu’il se retourna sans hâte, inexorablement, j’eus le plus grand mal à dompter ma terreur. C’était comme une créature marine sans regard et sans yeux, surgie du fond de l’abîme et qui cherchait sa proie. »
L’indomptable Amelia Peabody, qui fait ici ses premiers pas sur la Terre des Dieux, se laissera-t-elle abuser par les facéties d’une momie somnambule ? Saura-t-elle soustraire sa protégée aux entreprises d’un chasseur de dot cynique et langoureux ? Parviendra-t-elle à déjouer les roueries des indigènes ou à surmonter les mirages des sables et à dissiper les mystères qui jalonnent sa route, en digne émule de Sherlock Holmes et d’Indiana Jones ?
Il aura fallu attendre 11 ans et cet été 2022 pour que je sorte enfin Un crocodile sur un banc de sable de ma pile à lire et que je fasse la connaissance de sa pétillante figure principale, miss Amelia Peabody. Mieux vaut tard que jamais !
Non, la lecture n’a pas été un sans-faute mais notre rencontre a tout de même été réussie.
Une héroïne féministe…
Amelia Peabody est une héroïne fin de XIXe siècle qui ne s’en laisse pas compter. Riche héritière anglaise qualifiée de « vieille fille » par ses pairs, elle n’a que faire de fanfreluches et de mariage, ce qui l’intéresse c’est le voyage et l’archéologie, notamment égyptienne !
Alors après la mort de son savant père et après avoir hérité de sa fortune au détriment de ses frères absents, Amelia prend sa décision : au diable les qu’en-dira-t-on, direction l’Égypte et ses tombeaux ! Et attention, l’héritière sait ce qu’elle veut et compte bien l’obtenir.
… qui se lie d’amitié avec une autre jeune femme « bannie »
Sur la route, de passage en Italie, elle se prend d’amitié pour une jeune fille sans le sou à la situation compliquée et la prend sous son aile, lui offrant sa protection. Evelyn révèle son histoire : la belle orpheline a été déshéritée par son grand-père alors qu’elle avait offert sa vertu à un italien beau parleur…
Soit, les deux femmes n’ont pas besoin d’hommes pour vivre, la fortune d’Amelia suffira et leur intelligence fera le reste. Elles affrètent donc une dahabieh (un petit bateau à voiles avec cabines) et voguent sur le Nil grâce à un équipage choisit avec soin. C’est le début de l’aventure… et des péripéties !
Direction un chantier de fouilles en Égypte…
Mais rapidement, la navigation fait une pause alors qu’Amelia et Evelyn décident de jeter un œil au chantier de fouilles géré par deux frères archéologues – les Emerson – dont le plus jeune pourrait être le portrait de l’aimable Charles Bingley (aussi beau que bon) alors que l’aîné n’aurait rien à envier à un Darcy encore plus revêche que l’original ! Évidemment, l’arrivée et la présence insistante des deux femmes n’est pas vue d’un bon œil par l’un des deux, on devine rapidement lequel…
Un quotidien se met malgré tout en place : le petit groupe d’anglais joue de la truelle, boit du thé et se dispute sous la chaleur égyptienne alors qu’une momie revenue d’entre les morts sème la panique chaque nuit sur le chantier, multipliant les incidents. Mais qui cherche à saboter le travail ? Est-ce vraiment une manifestation surnaturelle comme on voudrait nous le faire croire ?
… où les incidents (surnaturels ?) se multiplient !
Le rythme est lent mais j’ai plutôt apprécié ce premier tome dans lequel j’ai eu grand plaisir à faire connaissance avec une héroïne non conventionnelle à la répartie savoureuse. Amelia est pétillante et passionnante ! De même que la documentation archéologique utilisée par Elizabeth Peters – elle-même sans doute passionnée par le sujet (après recherches, il s’avère que l’autrice était détentrice d’un doctorat en égyptologie… ceci explique cela !).
L’atmosphère générale m’a également plu : entre policier, mystères étranges et humour british. J’ai plus d’une fois eu envie de la comparer aux enquêtes de Scooby Doo (version XIXe), toujours imprégnées de surnaturel… mais finalement jamais vraiment (à chaque fois ce sont des hommes qui tirent les ficelles même si c’est si bien fait qu’on pourrait y croire…) ! C’est efficace et amusant !
Bref. Ce n’est pas une série extraordinaire qui révolutionne le policier mais elle a su me convaincre assez – notamment en ce qui concerne la documentation archéologique et le caractère de l’héroïne – pour me donner envie de lire le tome suivant si l’occasion se présente.