American Predator de Maureen CALLAHAN

 

American Predator
de Maureen CALLAHAN

Sonatine,
2021, 361 p.

Première Publication (vo) : 2019


Pour l’acheter : American Predator


Maureen Callahan est journaliste d’investigation, auteure et chroniqueuse. Elle a signé des articles pour le New York Post et Vanity Fair, et vit à New York.


À travers une enquête digne des meilleurs thrillers, Maureen Callahan retrace le parcours meurtrier d’un prédateur au modus operandi glaçant qui a sévi durant des années sur l’ensemble du territoire américain, sans jamais être inquiété. Véritable voyage au coeur du mal, American Predator décrypte les rouages angoissants d’un esprit malade et ceux, grippés, d’une machine policière empêtrée dans ses luttes internes. Un périple sauvage, aux confins de la folie.


Israel Keyes, voilà un nom dont je n’avais absolument jamais entendu parler. Et pourtant… ! Maureen Callahan nous prévient dès la préface qu’il est sans doute – selon les agents du FBI – « le tueur en série responsable de la plus grande série de disparitions et de meurtres non élucidés de l’histoire américaine contemporaine ». ça pose son homme.
Voilà qui promettait quelques heures de lecture assez étonnantes et ce fut le cas. Même si je n’ai pas été aussi embarquée que le laissait présager la quatrième de couverture, comparant cette enquête à un thriller impossible à lâcher.

Alaska, février 2012. Une jeune femme disparaît, emmenée de force par un inconnu.
Les caméras de surveillance donnent quelques indices mais c’est la pugnacité de plusieurs enquêteurs qui permettent, quelques jours plus tard de mettre la main sur un coupable, dans un tout autre état, à quelques milliers de kilomètres de là. Il s’appelle Israel Keyes et n’a aucun antécédent judiciaire.

Au fil des interrogatoires, les pièces se révèlent et s’emboîtent.
Ultra organisé, l’homme avait enterré un « kit de tueur » dans plusieurs états, était capable de faire des milliers de kilomètres pour disperser les preuves d’un même meurtre sans quasiment dormir, juste grâce à la caféine et l’adrénaline. Il n’hésitait pas à se grimer pour passer inaperçu et n’attaquait jamais le même profil de victimes. Un prédateur qui semblait intouchable.
Difficile voire quasi impossible pour les enquêteurs de relier un même coupable à des victimes si différentes, dans plusieurs endroits… S’il n’avait pas été appréhendé, Israel Keyes semblait prêt à multiplier les meurtres.

« Il se sert de ses voyages pour éviter de se faire repérer. De ses voyages ! Quand on pense à toutes les contraintes de ce genre de déplacement : la réservation des billets, la sécurité et les fouilles à l’aéroport, les vols retardés ou annulés, la paperasse à remplir pour louer une voiture, le souci de s’en remettre à des cartes papier pour se repérer – ni GPS ni Google Maps sur le téléphone. (…) Et, bien sûr, réussir à trouver une ou des victimes (sans oublier d’aller déterrer une cache enfouie des mois ou des années plus tôt dans un endroit qu’il n’a gravé que dans sa mémoire) et se débarrasser des cadavres sans jamais laisser la moindre trace derrière lui. L’efficacité dont fait preuve Keyes dans sa gestion du temps est sidérante.
(…)
Il y a aussi la conduite prolongée et cette capacité à rester réveillé sans recourir à la drogue, rien que le café et l’adrénaline, ce qui lui permet de traverser cinq États en autant de jours. »

Maureen Callahan expose les faits sous la forme d’une enquête journalistique : elle a interrogé les enquêteurs, a lu les rapports, les interrogatoires…
Les détails sont nombreux, le ton est neutre… Voire presque un peu trop froid. Je l’ai inévitablement comparé à Ne dis rien, lu quelques semaines plus tôt et qui m’avait bouleversée. Ici, c’était passionnant mais très factuel, très clinique ; il m’a manqué un peu d’émotions. Je ne demandais pas à ce qu’on fasse pleurer dans les chaumières, surtout pas !, mais aller un peu au delà du pur journalisme et ressentir un petit quelque chose.

Si les enquêtes criminelles vous interpellent, l’histoire de la traque et de l’arrestation de Israel Keyes devrait vous intéresser.
Pas de sensationnalisme ici et c’est tant mieux, par contre une lecture qui n’est pas si « fluide » que ça car très clinique ; ça ne se lit pas aussi bien qu’un thriller mais c’est ultra intéressant, notamment en matière de procédures judiciaires (que c’est complexe aux États-Unis !). On apprend beaucoup de choses… et ça fait peur !






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