La Chronique des Bridgerton, Tomes 1 et 2 de Julia QUINN
La Chronique des Bridgerton,
Tomes 1 et 2
de Julia QUINN
J’ai lu,
2021, 736 p.
Première Publication (vo) : 2000
Pour l’acheter : La Chronique des Bridgerton
Julia Quinn, née en 1970, est une romancière américaine, spécialisée dans les romances historiques. Ses romans sont traduits dans une trentaine de langues et figurent régulièrement sur la liste des best-sellers du New York Times depuis 2001. Son œuvre la plus populaire est sa série romanesque La Chronique des Bridgerton qui met en scène une famille au temps de la Régence et qui adaptée sous forme de série télévisée par Netflix à partir de décembre 2020. (Wikipédia)
Très chers lecteurs, quelle saison ! Au rythme des bals et des réceptions, je vous ai narré le feuilleton haletant de la folle romance entre Mlle Daphné Bridgerton et Simon, le ténébreux duc de Hastings. Valses langoureuses, rebondissements cocasses et bagarres mémorables nous auront tenus en haleine jusqu’à l’épilogue d’un romantisme échevelé. Aurons-nous le temps de reprendre notre souffle ? Il est à craindre que non, car il se chuchote déjà dans Londres qu’Anthony, le frère de Daphné, serait décidé à convoler lui aussi. Hélas, l’élue a une sœur odieuse qui s’oppose catégoriquement à cette union en raison du passé libertin du vicomte. Cela nous promet bien des péripéties. Et comme il reste six Bridgerton à marier, votre dévouée chroniqueuse a de beaux jours devant elle. Ne perdez pas le fil, chers lecteurs, la saga ne fait que commencer ! Rubrique mondaine de lady Whistledown, Londres, 1814.
Comme beaucoup, j’ai vu la série diffusée sur Netflix. J’y ai trouvé du divertissement et une certaine modernité, la saison 2 étant plus intéressante à mon goût bien qu’il n’y ait pas non plus une originalité folle dans le scénario. Je m’attendais donc à retrouver sinon les mêmes ingrédients dans les romans d’origine, au moins un petit quelque chose d’étonnant et de réjouissant. Alors soyons concis : non, ce n’est pas le cas.
La modernité dont fait preuve le petit écran n’apparaît pas sur le papier (tous les personnages sont bien blancs par exemple) et Netflix a su « légèrement » gommer les relations problématiques des couples de héros parce que chez Julia Quinn, s’ils se targuent tous de faire partie de la très haute société et donc de connaître les notions de respect, je trouve qu’ils ont bien du mal à les appliquer lorsqu’il s’agit des personnes qui reçoivent leurs élans « affectueux ».
On ne revient pas sur les manipulations diverses et variées dont chacun fait preuve ou de la domination (physique parfois) mise en œuvre par certains pour arriver à leurs fins…
Il y a quand même une scène de viol entre Daphné et Simon, quand ce dernier répète très clairement qu’il ne veut pas de relation sexuelle et que sa femme le force, bien décidée à concevoir un enfant avec la semence de son mari… Le pire étant que la situation est dédramatisée dans les heures qui suivent quand la jeune femme reçoit presque des excuses de son époux qui aurait exagéré ses impressions, car après tout il a quand même pris du plaisir donc bon… Il avait envie quand même, non ? On échange les rôles pour voir si ça choque un peu plus ou bien ?
Ce qui, malgré tout, permet à cette lecture d’être fluide et il faut bien le dire, pas si désagréable à parcourir, c’est la verve de la plupart des personnages qui ont un certain sens de l’ironie et ne manquent pas de réparties. Ce n’est pas aussi fin et subtil que du Jane Austen mais il y a un petit quelque chose de comparable. C’est donc agacée par la plupart des réactions des personnages mais plutôt amusée par les piques qu’ils se lancent sans arrêt, que j’ai réussi à venir à bout de cette première intégrale conséquente.
A mon avis, la série TV a su mettre en avant les bons arguments : les personnages secondaires et le mystère entourant l’identité de Lady Whistledown (dans la 1ère saison puis ensuite ses difficultés à garder le secret !).
Ne cherchez pas, vous ne retrouverez pas ces qualités dans les romans. Chaque tome se concentre sur le couple principal, tout le reste fait partie du décor. Ne cherchez pas les personnalités pétillantes et féministes d’Eloïse ou Pénélope, elles sont inexistantes. Seule l’espièglerie de Colin sort du lot à mon goût mais ça ne sauve pas tout.
Conclusion : si vous avez aimé la série, restez-en là. Elle a su utiliser les seuls bons ingrédients proposés par ces romans mal écrits, pas originaux pour un sou et véhiculant toujours les mêmes clichés problématiques de la romance historique. Next.
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