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Féro(ce)cités de COLLECTIF

 

Féro(ce)cités
de COLLECTIF

Projets Sillex,
2021, 480 p.

Première Publication : 2021

 

Pour l’acheter : peut-être un jour une réouverture des ventes sur Projets Sillex ?

 

Les 10 auteurs et autrices du recueil : Eymeric Amselem, Fran Basil, Edouard H. Blaes, Jeanne Mariem Corrèze, Kevane Demillas, Delphine H. Edwin, Thomas Fouchault, Jason Martin, Pauline Sidre, Xavier Watillon.

 

♣ ♣ ♣

 

À plumes, poils ou écailles, les animaux qui peuplent ce recueil ont tous les atours de l’humanité.
Mais ne vous y trompez pas : cela ne devrait pas vous rassurer.
Dix nouvelles de fantasy animalière pour dix voyages vers des cités où les animaux nous ressemblent bien plus qu’ils le devraient.
Si aucun animal n’a été maltraité pour constituer ce recueil, nous ne pouvons pas promettre qu’il en sera de même à l’intérieur de ces pages.


Méfiez-vous des apparences : derrière cette illustration, ce ne sont pas des textes enfantins que vous rencontrerez… loin de là !
Féro(ce)cités = des animaux par dizaines et des villes qui deviennent, elles aussi des personnages à part entière…

Voilà 10 nouvelles proposées par 10 auteurs différents (hommes et femmes), chacun offrant sa vision de la thématique. Mais dans l’ensemble, on peut quand même souligner une certaine violence ou en tout cas des situations plutôt difficiles pour les personnages que l’on rencontre dans ces aventures.
Finalement, derrière cette fantasy animalière, on retrouve des thématiques très humaines et finalement peut-être même encore plus fortes que si les héros avaient notre apparence.

10 textes sur la même thématique, on pourrait redouter la répétition… mais non !, aucune ressemblance entre les récits ; les univers n’ont rien à voir les uns avec les autres et les héros qui y évoluent non plus même si certaines espèces ont davantage inspiré les auteurs et autrices.
Des oiseaux, des lapins, des ratons-laveurs, des chats, des lapins, des souris, des corbeaux, des lapins, des cigognes, des carcajous et… ah oui, des lapins ! Une faune assez nombreuse se cache entre ces pages mais il est vrai que le lapin semble avoir rencontré un succès fou. Ce qui, personnellement, me laisse assez perplexe mais pourquoi pas après tout… en tout cas, quelle que soit la taille et l’apparence choisies pour leurs héros et héroïnes, à plumes ou à poils, cela fonctionne (mais où sont les écailles – très peu présentes -, les carapaces et les insectes ?!).

Dans leurs nouvelles de 40/50 pages (toutes ont quasi le même format), certains auteurs ont opté pour des styles plutôt descriptifs ou introspectifs alors que d’autres ont préféré miser sur l’action et un rythme beaucoup plus effréné. Certaines narrations suivent un schéma chronologique très linéaire où d’autres s’amusent un peu plus avec les ellipses narratives et les flash-backs. Il y en a pour tous les goûts.
Bien sûr, toutes les aventures ne m’ont pas portée avec le même enthousiasme ; certaines m’ont davantage interpelée, marquée ou émue mais globalement, pas de fausses notes, pas de raté, pas de flop retentissant. Juste une question de goût et de sensibilité.

De ce fait, je retiens principalement deux nouvelles (celles que j’ai encore bien en tête quelques semaines après avoir terminé ma lecture du recueil) :

  • Peau de lapin, peau de chagrin de Thomas Fouchault qui, sous forme de conte (noir) est, à mon sens, une métaphore de la société capitaliste qui alpague, promet fortune et succès, accroche, dévore et suce jusqu’à la moelle. J’ai aimé la plume imagée, j’ai aimé le rythme, j’ai aimé la montée en tension vers l’inéluctable… et la conclusion qui ne pouvait être autre. Bravo.
  • Que gèle la sève de Jason Martin (alias Monsieur Loup) même si là, je ne suis pas très objective. Il faut dire que celle-ci, je l’ai lue deux fois et les deux fois avec le même plaisir. C’est un récit d’atmosphère qui fait voyager (quasi du nature writing à certains moments), l’ambiance est hyper bien rendue. Calamité est un personnage trop chouette (en plus en guest, il y a un gros chat bien connu de nos services ! ^^), l’intrigue est claire (mais pas simpliste), le suspens monte crescendo… jusqu’au dénouement. Je m’y croyais.

Mais beaucoup d’autres aventures m’ont convaincue : La Voix des écorces et Mus de la brèche pour leur côté visuel, Entre chat et loup pour son dynamisme, Ventreille pour sa construction théâtrale ou encore L’Incarnation d’Oalzo pour l’émotion qu’elle a suscité en moi.
Encore une fois, je trouve tous les textes extrêmement qualitatifs en terme d’écriture, construction d’univers et d’intrigues et propositions de personnages ; certains ont simplement plus facilement touché quelque chose dans mes habitudes de lectrice. Mais je suis sûre que chaque lecteur trouvera au moins un récit qui lui parlera et le touchera.

Editer une anthologie de nouvelles, qui plus est de fantasy animalière, c’est un pari osé mais le pari est amplement réussi à mon avis. Le livre est aussi beau à l’extérieur que les textes qu’il renferme. Des auteurs et autrices qui confirment leur talent, d’autres que je ne manquerai pas de suivre dorénavant assidument…
Bref, une belle réussite que je vous invite vous aussi à soutenir et à découvrir. Les éditions Projets Sillex ont en plus une « politique » novatrice et valorisante, notamment pour les auteurs ! Alors qu’attendez-vous ?

 

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