L’Anneau de Claddagh, Tome 1 : Seamrog de Béatrice NICODEME
L’Anneau de Claddagh,
Tome 1 : Seamróg
de Béatrice NICODÈME
Le Livre de Poche Jeunesse,
2019, 254 p.
Première Publication : 2015
Pour l’acheter : L’Anneau de Claddagh 1
Béatrice Nicodème, née à Versailles le , est une auteure de romans policiers, de romans historiques et d’ouvrages de littérature d’enfance et de jeunesse. (Wikipédia)
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Keira est la fille d’une cuisinière irlandaise, Arthur le fils d’un grand propriétaire anglais. Ils ne devraient pas se rencontrer, et encore moins s’aimer. Mais le destin les réunit et menace les séparer. Sur quel avenir commun peuvent-il compter ? Dans un pays ravagé par la famine, Keira peut s’estimer heureuse d’être employée dans une maison où l’on ne manque de rien. Et l’âme de sa grand-mère veille sur elle grâce à un anneau à la puissance mystérieuse. Saura-t-il la guider parmi les drames qui s’apprêtent à bouleverser son existence ?
Pour conclure mon mois irlandais (The Irish Readathon), je souhaitais un titre plus « ado » et plus « léger ». Avec ce premier tome de la trilogie L’Anneau de Claddagh, j’ai effectivement eu les caractéristiques de la littérature jeunesse mais la légèreté, pas vraiment. Ce premier volume prend en effet place en Irlande, au milieu du XIXe siècle alors que la Grande Famine décime et pousse plusieurs millions de personnes hors du pays. C’est pas hyper joyeux donc.
L’été 1846 est étouffant et humide dans l’ouest de l’Irlande. Après une première récolte gâchée par le mildiou (la maladie de la pomme de terre), les paysans ont bon espoir que les tubercules bientôt ramassés soient nombreux et surtout sains ; et que la faim soit derrière eux…
Mais la nature en a décidé autrement : les mois passent et une nouvelle fois, la famine, le typhus et la mort s’installent dans les campagnes irlandaises. A quelques mètres des champs, les riches landlords anglais se prélassent dans leurs belles demeures et s’offrent des banquets interminables.
Keira est l’héroïne de cette histoire proposée par Béatrice Nicodème. Elle est irlandaise, aura bientôt 18 ans et est domestique pour une famille aristocratique anglaise dans le comté de Galway. Elle a la chance d’avoir un toit au dessus de la tête et de bons repas chaque jour. Elle voit ce qui se passe autour d’elle et tente d’apporter son aide. Mais elle est tiraillée entre sa prise de conscience de l’horreur que subit le peuple irlandais et ce qu’elle doit à ses employeurs anglais, jusque là toujours bons pour elle.
Son dilemme est encore plus difficile car son esprit est préoccupé par les sentiments qu’elle éprouve pour Arthur, le fils d’une des familles anglaises riches du coin. Une domestique irlandaise, un riche héritier anglais ; leur romance semble sans avenir mais les deux jeunes gens s’accrochent et vivent leur histoire alors qu’à quelques mètres d’eux, les morts se multiplient.
L’histoire d’amour ne m’a que très moyennement intéressée parce que c’est cousu de fil blanc et pas très crédible. Les sentiments se développent entre eux très rapidement, trop rapidement. Je veux bien que la fougue de la jeunesse explique quelques élans du cœur mais tout de même, ça me paraît toujours assez gros d’avoir le coup de foudre pour un parfait inconnu (ou presque) et se livrer corps et âme à lui après à peine quelques moments passés ensemble.
Je suis pour le moment également un peu déçue par l’utilisation du symbole Claddagh qui n’est que très peu mis en avant dans ce premier tome. Oui, il accompagne Keira dans son quotidien – légué par sa défunte grand-mère – et semble lui être d’une grande aide au moment où elle doit prendre ses décisions. Oui, l’autrice nous refait le couplet du pourquoi du comment porter la bague (si vous êtes curieux, je vous invite à faire une recherche sur internet pour découvrir l’explication autour du symbole formé par le cœur, les mains et la couronne) mais ça s’arrête là. La série s’appelle quand même L’Anneau de Claddagh alors bon, je m’attendais à un peu plus de développement de ce côté là.
En revanche, le contexte historique est bien campé, on sent que Béatrice Nicodème s’est documentée sur le sujet et a assez bien perçu la complexité du lien entre irlandais et anglais et l’impact de la Grande Famine sur celui-ci.
Les connaisseurs n’y trouveront sans doute rien de bien nouveau mais les adolescents et/ou les novices sur le sujet pourraient y grappiller quelques informations.
Pendant ma lecture de cet Anneau de Claddagh, j’avais l’impression de découvrir un mélange de deux autres livres lus ces dernières années : Grace de Paul Lynch et Les Filles d’Ennismore de Patricia Falvey, mais radouci à la sauce « jeunesse ».
Je n’ai pas adoré ce premier tome mais je l’ai lu sans déplaisir, assez curieuse de découvrir quel chemin allait emprunter la jeune héroïne. Et je pense que c’est typiquement le genre de récits que j’aurais adoré lire à la préadolescence alors que je m’intéressais pas mal aux romans historiques (et à l’Irlande évidemment).
Il me tente pas mal !