La Princesse au visage de nuit de David BRY

La Princesse au visage de nuit
de David BRY

L’Homme sans nom (HSN),
2020, 280 p.

Première Publication : 2020

 

Pour l’acheter : La Princesse au visage de nuit

 

David Bry est un auteur de fantasy, d’anticipation et d’uchronie. Grand dévoreur de livres, il commence très tôt à écrire ses premières histoires, passe aux pièces de théâtre, aux scénarios de jeux de rôle, et enfin retourne à ses premières amours : les romans. Marié et père de deux enfants, il travaille à Paris et vit à la campagne, au fin fond de la Seine-et-Marne, bercé par le bruit de l’eau et du vent. (HSN)

 

♣ ♣ ♣

 

Dans les bois vit la princesse au visage de nuit ; ses yeux sont des étoiles et ses cheveux l’obscur.
Hugo, enfant violenté par ses parents, s’est enfui avec ses amis dans la forêt, à la recherche de la princesse au visage de nuit, qui exaucerait les vœux des enfants malheureux… Il est ressorti du bois seul et sans souvenirs, et a été placé dans une famille d’accueil.
Vingt ans plus tard, alors qu’il a tout fait pour oublier son enfance, Hugo apprend la mort de ses parents. Mais, de retour dans le village de son enfance, il découvre que ses parents auraient été assassinés, et d’étranges événements se produisent. La petite voiture de son enfance réapparaît comme par magie. De mystérieuses lueurs brillent dans les bois. Les orages soufflent des prénoms dans le vent.


La Princesse au visage de nuit fait partie des cinq finalistes pour le PLIB 2021 mais c’est dans le cadre du Prix Imaginales des Bibliothécaires que j’ai eu l’occasion de m’y plonger. Nommés à deux prix la même année, voilà qui semblait plutôt de bonne augure ou en tout cas, qui attisait ma curiosité. Ajoutez à cela un objet plutôt séduisant et un synopsis intriguant… bref, un titre qui a tout pour plaire !
J’ai enchaîné les pages avec empressement, emportée par le mystère mais je me suis malheureusement prise les pieds dans le tapis à l’arrivée du dénouement. La chute (brutale), c’est le moins que l’on puisse dire m’aura laissée sur le carreau. Dommage.

Hugo revient dans son village natal 20 ans après l’avoir quitté, placé en famille d’accueil. Violenté lorsqu’il était enfant, il avait cherché à trouver de l’aide dans la forêt, auprès de la princesse au visage de nuit. Légende locale, l’entité était alors bien connue des enfants malheureux. Malheureusement, ce soir de la Saint-Jean, notre jeune héros et ses deux meilleurs amis entrent dans la forêt… mais seul Hugo en ressort. La disparition ne sera jamais élucidée.
C’est la mort de ses parents biologiques qui le conduit à ce retour aux sources peu désiré. Alors qu’il aimerait expédier les démarches administratives pour rentrer à Paris le plus rapidement possible, Hugo apprend que l’accident ayant coûté la vie à ses géniteurs serait intentionnel et, pire encore… ce sont ses propres empreintes digitales que l’on retrouve sur la voiture accidentée !
Contraint à rester dans le village, le trentenaire se replonge dans ses souvenirs douloureux, à la recherche de réponses à ses questions. Il est accompagné de la sœur de son amie disparue ce qui ne manque pas de raviver le chagrin. Les événements et apparitions étranges se multiplient, mettant en place une atmosphère fantastique palpable et très efficace. Les descriptions sont imagées, on est parfaitement transporté dans ce village inquiétant, l’orage gronde, la forêt cache des secrets. Ce court roman est difficile à classer : policier ? fantastique ? Les deux genres se mêlent et permettent un page-turner plutôt réussi… du moins jusqu’à un certain point.

Le présent de Hugo est entrecoupé de très courts passages du passé, des flashbacks revenant sur les quelques semaines précédant la fameuse nuit de la Saint-Jean survenue 20 ans plus tôt. Les pièces du puzzle s’assemblent alors petit à petit pour le lecteur qui comprend que le village a beaucoup à cacher. Je dirais même que la grande majorité de ses habitants sont louches ; il s’en passe des choses derrière les volets clos des maisons et c’est pas joli-joli. C’en est même un peu too much – et peu crédible – qu’autant de gens bizarres et/ou criminels soient rassemblés dans un si petit patelin, non ?

D’ailleurs de façon générale, les personnages sont un peu bancals. Maladroits plutôt disons. Le roman est court, il était donc difficile de leur offrir à tous des personnalités très complexes et détaillées mais ils m’ont pour la plupart paru assez manichéens et sans réelles surprises. Malgré tout, je n’ai pas eu de mal à suivre leur progression, j’étais même très pressée de continuer l’aventure avec eux.

On a vraiment très envie de tourner les pages pour avoir des réponses à nos questions. Comprendre qui a tué les parents d’Hugo, si ce meurtre est lié aux événements survenus 20 ans plus tôt, ce qui est arrivé aux enfants disparus… Les pages se dévorent, on veut connaître le fin mot de l’histoire… mais, patatras, la chute arrive et c’est la déception. Je n’ai pas compris. Fantastique et donc explication « surnaturelle » ou policier très terre-à-terre ? Je ne sais pas, je n’ai pas compris. Alors bien sûr, le propre du fantastique c’est de semer le doute mais… je suis restée sur ma faim. Quel dommage alors que c’était plutôt bien parti et que le suspense montait crescendo. Mais le soufflé est retombé, tant pis.

Mention spéciale pour la mise en page et l’édition, très soignée et très agréable à parcourir… cela dit, je viens de voir le prix et pour un roman de moins de 300 pages, je suis surprise !

La Princesse au visage de nuit n’a pas tenu toutes ses promesses à mon goût. Il y avait un gros potentiel et le résumé me faisait penser au Livre des choses perdues de John Connolly (que j’ai énormément aimé) mais je n’y ai pas trouvé la même profondeur et la même émotion et surtout, je suis déçue par le dénouement. Dommage.

 

3 réflexions sur “La Princesse au visage de nuit de David BRY

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