Mille femmes blanches, Tome 2 : La Vengeance des mères de Jim FERGUS
Mille femmes blanches, Tome 2 :
La Vengeance des mères
de Jim FERGUS
Pocket,
2017, 500 p.
Première Publication : 2016
Pour l’acheter : La Vengeance des mères
Jim Fergus, né le à Chicago, est un auteur américain. Né de mère française et de père américain, Jim Fergus se passionne dès l’enfance pour la culture Cheyenne alors qu’il visite l’ouest du pays en voiture avec son père pendant l’été. Ses parents décèdent alors qu’il a 16 ans et il part vivre dans le Colorado où il poursuit ses études. Il vivra ensuite en Floride où il est professeur de tennis avant de revenir dans le Colorado en 1980. Il s’installe dans la petite ville de Rand, qui compte treize habitants, pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Il publie en tant que journaliste de nombreux articles, essais ou interviews dans la presse magazine et collabore à des journaux. Son premier livre, A Hunter’s Road, mémoire de voyage et de sport, paraît en 1992. Son premier roman, One Thousand White Women, l’histoire de femmes blanches livrées aux indiens par le gouvernement américain pour partager leur vie, est publié aux États-Unis en 1998 et rencontre le succès. Son second roman The Wild Girl, paraît en 2005, celui-ci raconte cette fois l’histoire d’une Apache enlevée à sa tribu en 1932. (Wikipedia)
♣ Mille femmes blanches ♣
♣ La Fille sauvage ♣
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1875. Little Wolf, un chef Cheyenne, demande au président Grant de lui faire présent de mille femmes blanches afin de les marier à ses guerriers, dans le but de favoriser l’intégration. Grant accepte le marché et envoie les premières femmes dans les contrées reculées du Nebraska, la plupart « recrutées » sous la contrainte dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les accords, la tribu ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre. Parmi elles, deux sœurs irlandaises, Margaret et Susan Kelly. Ayant trouvé refuge parmi les sioux de Sitting Bull, celles-ci, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire des américains, refusent de rejoindre la « civilisation ». Avec quelques autres blanches faites prisonnières par la tribu, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer dans une lutte désespérée pour leur survie.
Mille femmes blanches a été un de mes gros coups de cœur de 2016 et j’en garde encore aujourd’hui en y repensant, une vive émotion. Avoir l’occasion de me replonger dans ce contexte et retrouver quelques personnages grâce à cette suite – baptisée La Vengeance des mères – était une belle promesse. Mais quelle déception ! Ce tome 2 m’a laissé une sensation de réchauffer tout juste tiède, comme si Jim Fergus avait repris les grandes lignes de son grand succès mais n’en avait pas retrouvé l’intensité.
Mille femmes blanches se clôturait sur l’extermination de la tribu de Little Wolf par l’armée américaine. Quelques-unes des femmes blanches qui faisaient partie du marché et vivaient parmi eux, réussissent à se sauver ; mais les pertes sont terribles. C’est le cas des deux jumelles irlandaises, les sœurs Kelly. Margaret et Susan ont non seulement perdu leur famille d’adoption – leurs maris et leurs amies – mais également leurs petites jumelles nouvelles-nées, mortes de froid pendant la fuite. Les deux jeunes femmes n’ont alors plus qu’une idée en tête : la vengeance, quelles qu’en soient les conséquences et peu importe le prix !
Prenant parti pour le peuple indien, les sœurs Kelly se retrouvent malgré elles à la tête d’une nouvelle poignée de femmes blanches, deuxième fournée envoyée par erreur par le gouvernement américain, coincée au milieu de ce conflit meurtrier. Parmi ces nouvelles recrues : Molly, une jeune femme qui ne tarde pas à sortir du lot et à s’imposer comme figure assez sage.
Si Jim Fergus donne principalement la parole à ces trois femmes (les sœurs Kelly et Molly) à travers leurs journaux intimes, ce n’est pas pour autant qu’on s’attache à elles. Bien sûr suivre leurs péripéties est forcément émouvant car dans ce contexte violent, elles ne sont pas épargnées par les épreuves, mais il m’a manqué une réelle empathie.
Bien qu’elles soient dotées de caractéristiques intéressantes, je les ai trouvées plutôt creuses, sans véritable relief. Disons qu’après une May Dodd (dans le premier tome) extrêmement touchante et « puissante », elles font assez pâle figure et c’est très décevant.
Découvrir l’extermination des natifs américains à travers les yeux de femmes blanches elles-mêmes rejetées par leur gouvernement, est évidemment, passionnant. Malgré tout, en arrivant à la fin des 500 pages que constituent ce roman, je me suis vraiment dit (et Monsieur Loup également !) : « Tout ça pour ça ?! ». 500 pages pendant lesquelles on croit atteindre la bataille de Little Big Horn et en fait… non.
Alors oui, il se passe des choses, les protagonistes bougent, font des rencontres souvent malheureuses et parfois surprenantes, des liens se créent, des relations se nouent… mais l’impression générale reste tout de même une certaine sensation de « vide ».
Quant à la relation amoureuse qui naît pendant ces quelques mois… comment dire ? C’est tellement cliché, attendu et rapide que ça n’est pas crédible pour un sou. Non non non.
Je parais assez dure dans ces quelques paragraphes mais la lecture de cette Vengeance des mères n’a pas non plus été une purge à lire. Jim Fergus possède toujours une plume imagée très agréable à parcourir (on ne voit pas les 500 pages défiler), le thème de cette série est toujours aussi fort et il est important d’écrire sur le sujet…
Pas une lecture désagréable donc ; elle a juste été très en dessous du premier tome et donc très décevante. Et je doute vraiment d’oser me plonger un jour dans le tome suivant – Les Amazones –, qui ne semble pas non plus avoir une très bonne réputation.