Septenaigue, Tome 1 : Sœur des Cygnes, Partie 1 de Juliet MARILLIER

Septenaigue, Tome 1 :
Sœur des Cygnes, Partie 1
de Juliet MARILLIER

L’Atalante,
2009, 350 p.

Première Publication (vo) : 2000

 

Pour l’acheter : Sœur des Cygnes, T. 1

 

Juliet Marillier, née le à Dunedin, est une écrivaine néo-zélandaise de fantasy, en particulier de fantasy historique. Elle vit actuellement en Australie. Son roman Sœur des Cygnes a reçu le prix Imaginales 2010. (Wikipédia)

♣ ♣ ♣

 

Au domaine de Sep­te­naigue, au cœur de la forêt, vivait une fratrie de sept enfants dont Sorcha, la benjamine, était la seule fille. Leur mère était morte, leur père toujours en campagne militaire contre les Britons. Mais un jour il décida de se remarier… Ainsi commence l’aventure de Sorcha. De l’Irlande aux côtes britanniques, une longue et douloureuse épreuve l’attend pour sauver ses frères d’une cruelle malédiction.


La quatrième de couverture nous présente cette série comme une fantasy médiévale irlandaise inspirée du conte de Grimm. Rien que ça.
Tous les ingrédients sont réunis pour me faire chavirer, difficile de faire plus tentant. Et pourtant, à la fin de ce premier tome (le découpage français équivaut à la première moitié du tome en VO), je n’ai pas été transportée autant que je l’aurais cru.

Sorcha et ses 6 frères aînés vivent au cœur du domaine de Septenaigue. Leur père est en guerre contre ceux qui vivent sur l’île d’à côté – les Britons (petit aspect historique bienvenu) – mais leur quotidien est plutôt heureux malgré l’absence de leur mère (morte en mettant Sorcha au monde).
Les frères et sœurs naviguent entre les études, les travaux pratiques, l’apprentissage des armes, les jeux au milieu de la nature irlandaise et les réceptions au château. Les 7 enfants, bien que d’âges, de caractères et d’aspirations totalement différents, sont très unis – les 6 frères ayant à cœur de prendre soin de leur petite sœur -… jusqu’à l’arrivée de Lady Oonagh, leur future nouvelle belle-mère.

Bien sûr, comme dans tout bon conte qui se respecte, après l’exposition de la situation initiale – ici assez longuette bien que très intéressante – l’élément déclencheur fait son apparition (un remariage avec une méchante belle-mère). La paix familiale vole en éclats, l’ordre établi n’est plus ; une malédiction s’abat sur les enfants. Les 6 garçons sont changés en cygnes et disparaissent de longs mois, seule Sorcha peut lever le sort.
Mais l’adolescente d’à peine 13 ans va pour cela devoir faire preuve de patience et va endurer la solitude extrême (elle ne doit absolument rien révéler à personne), la douleur et la peur. Quelques scènes sont d’une rare violence… mais une jeune adolescente de 13 ans, seule dans la forêt à la merci de tous, vous imaginez le genre de rencontres qu’elle peut faire.

D’ailleurs préparez-vous, les scènes sauvages et isolées, au cœur de la verdure, sont légion. Le rythme du récit est lent, surtout au début lorsque Juliet Marillier met en place son décor et ses différents personnages. Mais cela vaut le coup de continuer plus loin car une fois la malédiction lancée, les choses s’accélèrent. L’introspection est toujours très présente et les dialogues très rares mais le voyage est dépaysant.
J’ai retrouvé la nature verdoyante irlandaise que j’aime tant et surtout ces touches de folklore « celtique » fort à propos. Car si un prêtre catholique est admis – et apprécié pour sa bonté et ses connaissances – dans le domaine de Septenaigue, les vieilles croyances sont toujours bel et bien là. La parole du druide est sacrée et il n’est pas rare – surtout pour Sorcha – de croiser quelques « bonnes gens » au détour d’un buisson d’aubépines.
J’ai, de ce fait, trouvé le mélange du merveilleux médiéval celtique et la tradition du conte de fées (en l’occurrence celui des frères Grimm) efficace et parfaitement pensé. Évidemment, les contes de fées que l’on connaît découle de cette matière celtique (les belles dames sans merci devenues bonnes fées – ou presque – , par exemple) mais plus de 10 siècles séparent tout de même les deux.

Et pourtant… Malgré le soin apporté à l’écriture, au réalisme des descriptions et à l’intensité des épreuves vécues par la jeune héroïne, il m’a manqué un je-ne-sais-quoi d’émotions. Vraiment pas grand chose, mais le petit déclic qui aurait fait que. Peut-être parce que l’héroïne est très jeune (13 ans) ? Certes elle fait preuve d’une impressionnante maturité pour son âge mais je ne me suis pas sentie assez proche d’elle.
Il faut dire qu’un récit basé sur un schéma de conte possède (quasi toujours) une certaine distance dans le discours. Et malheureusement, malgré la narration à la première personne du singulier, toutes les qualités de l’héroïne et toutes les difficultés qu’elle rencontre ; j’ai suivi son aventure avec grand intérêt mais sans réelle implication et passion.

Et j’en suis bien navrée parce que l’Irlande médiévale avec ce soupçon de merveilleux (effectivement à l’origine des contes de fées du XVIIIe/XIXe siècle), une héroïne forte et une présence accrue de la nature comme refuge… c’était un envol direct vers le coup de cœur ! Mais j’ai loupé une marche.
Tant pis, je lirai quand même la suite (en fait la 2ème partie d’un seul et même tome en vo) dès que possible. Parce que le contexte est beau, la plume est soignée et parce que Sorcha commence tout juste son aventure. Elle est loin d’avoir sauvé ses frères de la malédiction !

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