La Renaissance de Pemberley de Lise ANTUNES SIMOES
La Renaissance de Pemberley
de Lise ANTUNES SIMOES
Auto-édition,
2019, 412 p.
Première Publication : 2019
Pour l’acheter : sur le site de l’autrice
Née en France mais vivant au Québec, Lise Antunes Simoes a fait ses débuts de romancière avec La cantatrice et Les filles de joie, deux séries historiques décrivant chacune à leur façon les difficultés rencontrées par les femmes de la fin du XIXe siècle pour trouver leur place dans une société qui leur offre si peu de liberté individuelle. Dans La Renaissance de Pemberley, elle poursuit cette thématique en empruntant cette fois les traits d’Elizabeth Bennet, l’héroïne du célèbre Orgueil et préjugés de Jane Austen, dont les idées modernes vont venir bousculer son époque.
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Alors qu’Elizabeth Bennet s’imaginait vieille fille, la voilà contre toute attente mariée à l’un des plus beaux partis du Derbyshire. Désormais, elle doit faire face à un défi de taille : assumer son rôle à Pemberley, l’immense et prestigieux domaine familial, où tout le monde exige qu’elle conduise sa maisonnée de main de maître. Elle n’a pas le droit à l’erreur, certains s’en réjouiraient beaucoup trop. Darcy est là, bien sûr, prêt à l’épauler, mais il ne peut pas la protéger de tout. Des mauvaises langues qui persiflent sur son passage. De l’isolement dans un pays où elle se sent étrangère. Des responsabilités, parfois lourdes, qu’elle doit apprendre à honorer. Du fantôme de Lady Anne, la mère de Darcy, à qui on la compare sans cesse.Heureusement, Elizabeth ne manque ni de volonté ni de courage. Un jour, elle en est sûre, elle triomphera des esprits les plus mesquins et prouvera à tous qu’elle est bien digne d’être la nouvelle maîtresse de Pemberley.
Une lecture commune parfaite !
La Renaissance de Pemberley est une austenerie francophone. C’est assez rare dans les romans dérivés de l’œuvre de Jane Austen alors ça mérite d’être signalé. Cette lecture m’a accompagnée les 15 premiers jours du mois d’avril.
Non pas que je m’ennuyais et ne pouvais pas avancer plus vite – bien au contraire ! – mais parce que j’ai partagé cette découverte en lecture commune avec Coquelicote et nous nous étions mis d’accord sur un chapitre par jour. Ce qui, il faut bien l’avouer, a été difficile à respecter parfois tant nous étions heureuses de ce que nous lisions. D’ailleurs, les deux derniers chapitres ont finalement été dévorés en une seule fois ; la tentation était trop forte de tourner la dernière page.
Bref, vous l’aurez compris, La Renaissance de Pemberley a été une franche réussite, de A à Z !
Une suite directe à Orgueil et préjugés…
Il s’agit d’une suite directe au célèbre roman Orgueil et Préjugés de Jane Austen. Nous retrouvons les deux sœurs aînées de la famille Bennet – Jane et Elizabeth – fiancées à deux riches hommes, respectivement Charles Bingley et Fitzwilliam Darcy. Comme dans l’œuvre d’origine, le point de vue est surtout centré sur Lizzy ; c’est donc elle que nous allons suivre grâce à la plume de Lise Antunes Simoes.
Les préparatifs du mariage sont lancés et avec eux, l’angoisse et l’impatience pointent le bout de leur nez. C’est aussi pour Lizzy, la prise de conscience qu’elle sera bientôt séparée de sa famille et de l’endroit rassurant où elle est née et a toujours vécu. Les noces se déroulent à merveille – pour le plus grand bonheur de Mrs Bennet, ivre de joie de marier ses deux filles aînées à d’aussi bons partis – et l’heure du départ à sonner. Jane et Bingley rejoignent Netherfield, Lizzy suit son nouveau mari à Londres avant de s’installer dans sa nouvelle demeure qu’est Pemberley.
Lizzy s’installe dans son nouveau rôle de Mrs Darcy

Je ne vais pas vous mentir, l’intrigue n’est pas franchement surprenante et ne décolle jamais vraiment. Je pensais que peut-être, on retrouverait – comme chez Jane Austen – de mini-intrigues secondaires avec des retournements de situations dans les histoires de cœur et des révélations inattendues sur certains personnages secondaires… mais non, tout est très linéaire. Et en même temps, eh bien ça fait du bien.
C’est plaisant de s’installer dans un univers familier et rassurant et de suivre le nouveau quotidien d’une héroïne qu’on adore. J’ai aimé découvrir ses premiers pas dans sa nouvelle situation, en temps que Mrs Darcy et donc à la tête d’une immense fortune. J’ai suivi avidement son installation à Pemberley, sa rencontre avec ses nouveaux gens de maison et ses voisins qu’elle doit réussir à convaincre, sa prise en main du domaine, son organisation de dîners mondains… et évidemment sa nouvelle intimité avec le taciturne Mr Darcy.
… très fidèle à l’œuvre d’origine !
C’est extrêmement fidèle à l’esprit et au ton austenien, notamment dans l’approche des personnages : leur évolution est particulièrement crédible. Pendant ma lecture, j’imaginais chacun d’eux sous les traits de l’adaptation de 1995 de la BBC, c’était très facile de les voir évoluer sous mes yeux dans des situations inédites.
Lise Antunes Simoes est une connaisseuse, on le sent dès les premières pages. Connaisseuse de l’œuvre de Jane Austen et aussi, et surtout, connaisseuse de l’Angleterre historique (celle de la fin du XVIIIe/début XIXe siècle). Elle offre donc de nombreux détails concrets à ses scènes : la nourriture et le nombre de plats servis dans les dîners (selon les circonstances), le nombre de serviteurs (encore une fois, selon les circonstances), la mode et les tendances vestimentaires/capillaires de l’époque… Le tout est utilisé intelligemment et ne fait pas du tout étalage pompeux de connaissances. Non, bien au contraire. C’est une façon d’ancrer le récit dans du concret, dans quelque chose de tangible que nos yeux perçoivent et qui marque durablement. J’en redemande.
La conclusion de cette chronique dithyrambique : La Renaissance de Pemberley est, à mon avis, une des meilleures austeneries que j’ai pu lire jusque là. Chaque jour, j’attendais impatiemment le moment de retrouver ce contexte et ces héros familiers que j’aime tant, comme une petite douceur rassurante, terriblement bienvenue pendant ce confinement. C’était trop court, je veux une suite (à la suite) !
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Whaouh ! en effet belle chronique qui donne très, très envie.
Je sens que celui-ci va rejoindre mes étagères rapidement. Merci pour cet avis 🙂
Avec plaisir ! Heureuse qu’il te fasse envie. C’est une lecture doudou en cette période incertaine. 🙂