La Surprise de Noël de Debbie MACOMBER
La Surprise de Noël
de Debbie MACOMBER
France Loisirs,
2019, 239 p.
Première Publication (vo) : 2017
Pour l’acheter : La Surprise de Noël
Debbie Macomber est une auteure américaine de romans d’amour et de fiction féminine contemporaine. Six de ses romans sont devenus des films pour la télévision et sa série de romans Cedar Cove a été adaptée à la série télévisée du même nom.
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Noël, la neige, les illuminations, les chocolats chauds au coin du feu… une invitation à l’amour ? Pas pour Merry. En ce moment, c’est même le cadet de ses soucis. Entre une famille très (trop ?) présente, les préparations de cette fête qu’elle adore et un patron exigeant (autoritaire ?), elle n’a pas le temps de chercher l’âme soeur. Alors, quand sa mère et son frère lui créent un profil sur un site de rencontre, c’en est trop : elle entre dans une colère folle ! Mais bientôt, malgré elle, Merry se laisse prendre au jeu. Surtout quand elle fait la connaissance d’un charmant inconnu, un homme qui partage ses goûts et centres d’intérêt… Et si c’était lui, enfin, l’homme idéal ? Hélas, celui qui se présente au café où ils se sont donné rendez-vous est bien le dernier qu’elle aurait imaginé pour le rôle…
Sortez les chocolats chauds, les plaids, les bons sentiments et la mièvrerie, le mois de décembre et sa période de Noël est arrivé. Chaque année les téléfilms romantiques prennent leur quartier d’hiver et les romances sous la neige envahissent les rayons dans les librairies. Chaque année je me laisse aller à tester, espérant ressentir moi aussi cette magie de Noël qui fait rêver. Et chaque année je soupire face au ridicule et m’exaspère de tous ces clichés rabâchés. Pourtant je vous assure que je fais tout pour me mettre dans de bonnes conditions et que je laisse mes préjugés et mes critiques au placard.
Ce n’est malheureusement pas Debbie Macomber qui redorera la romance hivernale à mes yeux, en tout cas pas avec sa Surprise de Noël.
La simplicité et les bons sentiments : c’est addictif
Tout n’est pas à jeter pour autant parce que je dois bien avouer que je me suis laissée porter par l’histoire, que je l’ai lue très rapidement et que je n’ai pas non plus détester au point de vouloir m’en servir pour alimenter la cheminée. Il y a un côté assez addictif dans ces romances qui m’étonnera toujours.
On sait que c’est plutôt mauvais car plein de clichés, c’est absolument sans aucune surprise parce qu’on connaît le dénouement dès le premier chapitre… et pourtant on va au bout rapidement. J’imagine que ces histoires appuient sur la corde sensible du bon sentiment mièvre et s’attachent surtout à la facilité, cette sensation un peu régressive qui fait oublier la réalité plus sombre du quotidien.
Bref. Rien de neuf ici. Pas de modernisation de la formule, pas d’originalité, pas de pied de nez à la tradition… Non, définitivement non.
Merry l’héroïne est une jeune femme aimante, travailleuse, qui se sacrifie pour sa famille et qui est évidemment une petite employée pauvre dans une grande société… dirigée (ou presque) par le riche héros froid et imbuvable. Elle aime la simplicité et les bons sentiments liés à la période de Noël, il n’a connu que les disputes familiales et les cadeaux hors de prix censés faire oublier le manque d’amour.
Le schéma amoureux habituel et insupportable
On le sait, les personnages opposés matchent très bien dans les romances. Surtout si le héros froid commence à se transformer au contact de la douce héroïne ; parce que oui, pour la première fois de sa vie, il découvrira l’Amour, le vrai avec un grand -A (au bout d’une semaine et demie).
Pourquoi toujours ce même schéma insupportable et pas crédible pour un sou ? Pourquoi pas le contraire déjà ? C’est impossible d’envisager qu’une jeune femme soit à la tête d’une société ? Qu’elle soit une collectionneuse d’hommes un peu froide ? Et qu’au contraire, le jeune homme soit un simple employé qui adore les fêtes de Noël et prenne soin de sa famille ? Ou MIEUX : on ne pourrait pas imaginer une romance entre deux héros qui seraient sur un pied d’égalité socialement et professionnellement parlant ? Ce qui est quand même plus souvent le cas dans la vraie vie, non ?

Vous l’aurez compris, ce ne sont pas les personnalités des héros de Debbie Macomber qui me réconcilieront avec le genre. Ils sont là où on les attend. Point.
L’autrice tente quand même une petite originalité en intégrant un personnage autiste dans son intrigue : Patrick, le frère cadet de Merry. Mais je suis un peu mitigée sur le résultat. Je salue l’initiative mais suis un peu plus mal à l’aise avec l’exécution que j’ai trouvée à la limite du ridicule parfois (car très clichée), ce qui ne sert malheureusement pas la démarche.
Un style qui manque de relief
Ce n’est pas non plus le style de Debbie Macomber (en tout cas sa traduction française) que je retiendrai. Il semblerait que l’autrice soit un grand nom de la romance contemporaine… mais que cette histoire soit plus courte, moins développée que les autres. Je n’ai pas matière à comparaison puisque je la lisais pour la première fois mais j’ai effectivement trouvé la forme assez pauvre ou en tout cas très fade. Malgré le choix du point de vue alterné entre chaque chapitre, les personnages manquent de relief et je regrette qu’ils ne fassent pas preuve de plus d’humour et de répartie.
Pourtant il semblerait que ça arrive de temps en temps et que certaines romances offrent un style un peu plus travaillé (je me souviens de la nouvelle de Lucie Castel – Pas si simple – lue l’année dernière). J’aurais aimé que la plume de Debbie Macomber soit aussi fraîche et amusante. Dommage.
Oui, La Surprise de Noël est plein de bons sentiments et est aussi mièvre (et addictive) que les téléfilms proposés par M6. C’est simple, traditionnel et sans doute rassurant… mais ça manque tellement de modernité !
J’aimerais un jour, en lisant une romance, être totalement surprise par l’intrigue et surtout par des héros qui sortent des sentiers battus et évitent les clichés ordinaires (de sexisme entre autres). Si vous en connaissez quelques-unes, s’il vous plaît, donnez-moi les références que je revoie mon jugement !
Je te conseillerais la trilogie de Snow Crystal, signée Sarah Morgan (je crois que c’est son nom). J’avais trouvé ça mieux que le reste :-), surtout les tomes 1 et 3. Belle fin d’année!
Je crois que je n’ai jamais lu de romance, mais au cinéma, une qui n’est « pas trop » cliché (enfin, un peu quand même, mais au moins, il n’y a pas de disparité flagrante de situation sociale), c’est « un mariage trop parfait » avec Jennifer Lopez et Matthew McConaughey.
Bonnes fêtes de fin d’année 🙂
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