Le Coin des Mangas [1]
Depuis 2013, j’ai eu l’occasion de vous proposer quelques articles dédiés à mes lectures graphiques. Vous avez eu quelques numéros du Coin des Albums, du Coin des BD ou du Coin des Images (qui rassemble toutes les sortes de lectures graphiques) mais jamais aucun numéro consacré aux seuls et uniques mangas. Il était grand temps de réparer cet affront !
Il faut dire que depuis quelques mois (depuis que je fais partie du groupe d’acquisition/gestion des mangas au travail), j’ai multiplié mes lectures du genre. Et j’ai fait BEAUCOUP de découvertes. Certaines excellentes et d’autres un peu moins inoubliables… mais j’avais envie aujourd’hui de vous proposer un petit tour d’horizon de mes lectures de mangas depuis… Avril 2017 ! 😮
(Le résumé et le lien d’achat intégrés pour chaque série renvoient au tout premier tome !)
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♥ Emma (double), T. 2 à 5 (série terminée en 5 volumes) de Kaoru Mori. 2012, Ki-oon. Pour l’acheter : Emma (double), T. 1
♣ Tome 1 ♣
En Angleterre à l’époque victorienne, Emma est femme de chambre pour une préceptrice à la retraite. Douce, calme et réservée, la domestique cache un passé douloureux. Lorsque le riche William Jones rend visite à son ancienne gouvernante, il remarque la jeune fille et, petit à petit, des liens profonds se tissent entre eux.
Difficile de revenir sur ces 5 volumes (doubles) découverts il y a plus de deux ans maintenant. J’en garde un souvenir flou mais positif, dans une ambiance anglaise XIXe bien documentée. Des relations matures entre les personnages dont les portraits me semblent assez complexes, une évolution crédible et beaucoup d’émotions.
Par contre, niveau dessins, même si la mangaka est la même, je trouve qu’elle est beaucoup plus précise dans sa série Bride Stories, que je lui préfère donc.
♥♥ Orange, T. 1 à 6 (série terminée en 6 volumes) de Ichigo Takano. 2014, Akata. Pour l’acheter : Orange, T. 1
Un matin, alors qu’elle se rend au lycée, Naho reçoit une drôle de lettre… une lettre du futur ! La jeune femme qu’elle est devenue dix ans plus tard, rongée par de nombreux remords, souhaite aider celle qu’elle était autrefois à ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle. Aussi, elle a décrit, dans un long courrier, les évènements qui vont se dérouler dans la vie de Naho lors des prochains mois, lui indiquant même comment elle doit se comporter. Mais Naho, a bien du mal à y croire, à cette histoire… Et de toute façon, elle manque bien trop d’assurance en elle pour suivre certaines directives indiquées dans ce curieux courrier. Pour le moment, la seule chose dont elle est sûre, c’est que Kakeru, le nouvel élève de la classe, ne la laisse pas indifférent…
Voilà une très courte série (le 6ème volume est sorti plus tardivement et ne me semble pas indispensable, personnellement) très émouvante qui offre des portraits particulièrement touchants. C’est plein de tendresse et de réflexion sur les choix que l’on peut faire dans sa vie et qui se révèlent déterminants pour le futur. C’est aussi une réflexion sur le voyage dans le temps. Le temps ne serait pas une ligne droite et unique mais plusieurs branches parallèles qui évoluent cote à cote, au fil des choix que l’on peut faire. Difficile d’expliciter l’idée mais la mangaka le fait très bien, avec beaucoup de clarté, d’intelligence… et de douceur. Les relations entre les personnages, l’évolution des vies… voilà un manga plutôt psychologique que je relirai avec plaisir en y découvrant sans doute de nouveaux détails et de nouvelles interprétations.
Ken’en : Comme chien et singe, T. 1 et 2 (série terminée en 8 tomes) de Fuetsudo et Hitoshi Ichimura. 2018, Doki-Doki. Pour l’acheter : Ken’en, T. 1
Un kakuen, une créature mi-homme mi-singe, terrorise le village de Mitsuke. Benzon, un bonze, va au temple Kôzen-ji pour demander de l’aide. Il revient avec Hayate, un chien exorciste. Les deux êtres surnaturels, Mashira, le kakuen, et Hayate, ont des relations animées au gré des saisons du Japon légendaire.
Une histoire d’amitié qui m’a fait penser au manga Ranma 1/2 (avec un humour un peu moins grivois quand même). Les épisodes sont plutôt amusants et rythmés mais ce qui fait tout l’intérêt de ce manga, à mon avis, c’est sa part de légendes. Le (ou la ?) mangaka offre en effet un contexte dans lequel le folklore japonais est très présent. Dieux et créatures surnaturelles font partie du décor et c’est assez passionnant de découvrir cet aspect culturel propre au Japon (et que je ne connais que très peu – voire pas du tout -, personnellement). Les deux premiers volumes m’ont divertie mais ne m’ont pas forcément beaucoup touchée. Je n’ai donc pas encore poussé la lecture aux volumes suivants mais je le ferai peut-être, à l’occasion. Je réussirai peut-être ainsi à m’attacher un peu plus à ce duo espiègle et amusant.
♥♥ Isabella Bird, T. 1 à 5 (5 tomes publiés pour le moment) de Taïga Sassa. 2017, Ki-oon. Pour l’acheter : Isabella Bird, T. 1
À la fin du XIXe siècle, le Japon s’ouvre au monde et s’occidentalise à marche forcée. Mais le pays reste un vrai mystère pour la plupart des Européens, ce qui en fait une destination de choix pour la célèbre exploratrice anglaise Isabella Bird ! Malgré son jeune âge, elle est déjà connue pour ses écrits sur les terres les plus sauvages. Isabella ne choisit jamais les chemins les plus faciles et, cette fois encore, elle étonne son entourage par son objectif incongru : Ezo, le territoire des Aïnous, une terre encore quasi inexplorée aux confins de l’archipel…
Le voyage s’annonce long et difficile, mais rien n’arrête la pétillante jeune femme ! Accompagnée de son guide-interprète, le stoïque M. Ito, la jeune femme parcourt un pays en plein bouleversement. Dans ses lettres quotidiennes à sa soeur, elle narre avec sincérité et force détails la suite de chocs culturels qu’elle expérimente. Elle veut tout voir, tout essayer, quitte à endurer chaleur, fatigue, maladie ainsi que les sarcasmes de ses pairs ! Lancez-vous à la découverte d’un Japon traditionnel désormais disparu à travers les yeux de l’intrépide Isabella Bird ! Basé sur les écrits réels de l’aventurière, Isabella Bird, femme exploratrice est un récit passionnant sur la rencontre de deux mondes, dessiné avec un rare souci du détail par Taiga Sassa, nouveau talent prometteur !
Si vous aimez le détail de Kaoru Mori dans sa série Bride Stories, vous ne pourrez qu’aimer le travail de Taiga Sassa autour d’une figure historique : une exploratrice anglaise de la fin du XIXe siècle. Bien sûr, l’histoire est romancée et l’héroïne rajeunie pour l’occasion mais la découverte du Japon traditionnel de la fin du XIXe siècle à travers les yeux d’une femme occidentale (plutôt encombrée par la bienséance anglaise) est carrément passionnante. Isabella est un personnage qui évolue beaucoup au fil des tomes. J’ai adoré sa détermination, sa curiosité, son humilité… et son sincère intérêt pour les peuples qu’elle découvre au fil de son périple. C’est un récit de voyage qui plaira beaucoup aux voyageur.se.s solos parce qu’il fait un peu rêver. Malgré les conditions quotidiennes plus que difficiles !
Côté dessins, c’est peut-être un tout petit peu moins « beau » que Bride Stories (surtout dans l’expression des personnages, plus « moderne ») mais c’est très proche dans le soin du détail. Les planches sont un délices à parcourir et j’ai hâte de lire la suite !
♥♥♥ Bride Stories, T. 9 à 11 (11 tomes publiés pour le moment) de Kaoru Mori. 2011, Ki-oon. Pour l’acheter : Bride Stories, T. 1
La vie d’Amir, 20 ans, est bouleversée le jour où elle est envoyée dans le clan voisin pour y être mariée. Elle y rencontre Karluk, son futur époux… un garçon de huit ans son cadet ! Autre village, autres mœurs… La jeune fille, chasseuse accomplie, découvre une existence différente, entre l’aïeule acariâtre, une ribambelle d’enfants et Smith, l’explorateur anglais venu étudier leurs traditions.
Mais avant même que le jeune couple ait eu le temps de se faire à sa nouvelle vie, le couperet tombe : pour conclure une alliance plus avantageuse avec un puissant voisin, le clan d’Amir décide de récupérer la jeune femme coûte que coûte…
Le seul inconvénient à cette merveilleuse série, c’est que chaque volume demande tellement de soin… qu’il n’y en a qu’un seul qui sort chaque année ! L’attente est terriblement longue, d’autant plus que chaque volume suit un (groupe de) personnage(s) de façon alternée (si l’un d’eux était en avant dans le tome 8 – par exemple -, vous ne le retrouverez pas immédiatement dans le volume suivant mais plus certainement dans le tome 10 voire 11 !). Le couple principal a laissé progressivement sa place à d’autres, l’avancée de l’intrigue est donc particulièrement lente. Il faut faire preuve de patience. Je crois que ce sera une série au très long cours et j’ai un peu peur que ce soit beaucoup trop long de devoir se contenter d’un seul tome par an. Mais ça vaut tellement le coup ! C’est aussi beau visuellement que dans l’intrigue. C’est documenté, précis, passionnant, émouvant. C’est waouh !
Beyond the clouds : La fillette tombée du ciel, T. 1 (3 tomes publiés pour le moment) de Nicke. 2018, Ki-oon. Pour l’acheter : Beyond the Clouds, T. 1
Dans la ville jaune, les usines crachent leur fumée jour et nuit, cachant le ciel et les astres. Le jeune Théo n’a jamais vu les étoiles, ni exploré le monde extérieur. Enfant, il rêvait de partir à l’aventure, à la poursuite des créatures fantastiques de ses livres préférés, mais la réalité l’a rattrapé… Son travail à l’atelier de réparation Chikuwa est devenu son quotidien. Sa routine est chamboulée le jour où il rencontre une fillette pas comme les autres : une humaine ailée, espèce appartenant au monde des légendes ! Tombée du ciel, elle a perdu la mémoire, ainsi qu’une de ses ailes… Théo fera tout pour percer le mystère de cette rescapée des cieux !
Alors là, clairement, je vais être bien en mal de vous parler de ce premier volume que j’ai lu il y a peu mais pour lequel je n’ai aucun souvenir. Je crois que je suis totalement passée à côté. L’illustration de couverture m’attirait énormément, toute en douceur. Mais l’intrigue m’a paru beaucoup trop enfantine, je n’ai pas du tout adhéré. Est-ce qu’il faudrait que je persévère ? Est-ce que je passe vraiment à côté de quelque chose ?
♥ The Promised Neverland, T. 1 à 9 (11 tomes publiés pour le moment) de Kaiu Shirai et Posuka Demizu. 2018, Kazé. Pour l’acheter : The Promised Neverland, T. 1
Emma, Norman et Ray coulent des jours heureux à l’orphelinat Grace Field House. Entourés de leurs petits frères et sœurs, ils s’épanouissent sous l’attention pleine de tendresse de « Maman », qu’ils considèrent comme leur véritable mère. Mais tout bascule le soir où ils découvrent l’abominable réalité qui se cache derrière la façade de leur vie paisible ! Ils doivent s’échapper, c’est une question de vie ou de mort !
Gros succès que cette série sur les réseaux sociaux, notamment sur Booktube et Bookstagram. C’est à force de le voir partout que je me suis décidée, à mon tour, à me lancer. J’y suis allée les yeux fermés sans lire le résumé. Et j’ai bien fait ! Surtout ne vous renseignez pas sur l’intrigue, laissez-vous porter et je vous assure que vous allez être surpris… Je m’attendais à un truc en rapport avec Peter Pan (Neverland oblige) et un truc un peu enfantin (étant donné l’âge des héros)… mais pas du tout ! C’est carrément plus sombre et tortueux. C’est surprenant et ça retourne un peu le cerveau.
J’ai enchaîné les 9 premiers tomes assez rapidement et je dois avouer que j’ai tout de même ressenti un peu de lassitude lorsque j’étais dans le 3 ou 4 parce que j’avais l’impression de relire sans cesse les mêmes ficelles pour l’intrigue (un personnage qui retourne sa veste ou a tellement bien pensé son plan qu’il a manipulé tout le monde et on a rien vu venir). Scénaristiquement ça marche une fois, deux fois… mais au bout d’un moment ça donne l’impression que l’auteur tire sur la corde pour faire durer et c’est lassant. Heureusement, l’intrigue est relancée avec le changement de décor et de nouveaux objectifs se mettent en place. C’est assez addictif. Par contre je sens que la série va s’étirer sur des dizaines de tomes et je ne suis pas très fan de l’idée. Encore une fois, je sens que ça va tirer sur la corde au maximum et l’intrigue va en pâtir.
Si je suis happée par l’histoire et le scénario plutôt bien trouvé, je suis en revanche beaucoup moins séduite par les dessins que je trouve grossiers. Mais on ne peut pas avoir du Kaoru Mori à chaque fois !
Perfect World, T. 1 à 9 (9 tomes publiés pour le moment) de Rie Aruga. 2016, Akata. Pour l’acheter : Perfect World, T. 1
Tsugumi Kawana est une jeune femme de 26 ans qui travaille dans une boîte de design d’intérieur. Lors d’une soirée d’un client tenant une boîte d’architecte, elle va tomber nez à nez avec son premier amour et confident quand elle était au lycée : Ayukawa. La jeune fille semble très vite retomber sous son charme. Mais lorsque ce dernier décide de partir, elle va alors se rendre compte que quelque chose a changé. En effet, Ayukawa est en fauteuil roulant à présent.
L’amour au quotidien malgré le handicap, voilà ce que nous propose cette série qui m’avait convaincue lors de ma lecture des premiers tomes. Je trouvais en effet que la mangaka abordait le sujet avec maturité et délicatesse. Pas de simplisme là-dedans mais au contraire une certaine authenticité, notamment dans les réactions des personnages secondaires. Mais les va-et-vient des deux héros qui n’arrivent pas à s’avouer leurs sentiments ont fini par me lasser. J’ai de nombreuses fois eu envie de les secouer ! Et quand enfin, le déclic a lieu, l’intrigue s’enchaîne à une vitesse alarmante. Quasiment 8 volumes à tergiverser, un seul pour tout conclure (les volumes suivants formeront, si j’ai bien compris, un nouvel arc narratif) ! C’est carrément disproportionné.
Côté visuel, c’est plutôt pas mal. J’ai aimé la douceur des traits, l’expression des visages, les décors plus ou moins détaillés. Du positif et quelques bémols donc. Mais une série que je suis tout de même contente de suivre.
L’Enfant et le maudit, T. 1 à 6 (6 tomes publiés pour le moment) de NAGABE. 2017, Komikku. Pour l’acheter : L’enfant et le maudit, T. 1
Il y a très longtemps, dans une contrée lointaine, existaient deux pays… “L’intérieur” où vivaient les humains, et “l’extérieur”, où habitaient des créatures monstrueuses qu’il ne fallait surtout pas toucher, sous peine de subir la malédiction. Cette histoire commence le jour où se sont rencontrés deux êtres qui n’auraient jamais dû se croiser…
Ils sont aussi différents que le jour et la nuit… Et malgré tout ce qui les sépare, malgré les ténèbres qui les entourent, ils vont écrire petit à petit une fable tous les deux…
J’ai lu les 6 volumes publiés et je suis incapable de vous dire si j’aime ce manga. Et je suis incapable de vous résumer l’histoire. C’est bien simple, je suis complètement dans le flou avec cette série. Tantôt la relation entre les deux personnages me paraît très belle, tantôt elle me met mal à l’aise. J’ai l’impression de ne pas avoir toutes les clefs pour comprendre l’univers mis en place (ou alors je ne comprends pas ce que je lis) et je ne sais donc pas me situer là-dedans. Je manque de repères, ça me déstabilise complètement.
Graphiquement par contre, même si c’est très sombre, je trouve l’ensemble poétique et très intéressant. Là encore je crois que je ne comprends pas tout parce que certaines vignettes semblent représenter des gros plans (et mon cerveau ne saisit pas) et que le passage de l’une à l’autre est parfois un peu chaotique… mais malgré ces difficultés, esthétiquement je suis plutôt séduite.
♥ L’Atelier des sorciers, T. 1 à 4 (5 tomes publiés pour le moment) de Kamome Shirahama. 2018, Pika. Pour l’acheter : L’Atelier des Sorciers, T. 1
Coco a toujours été fascinée par la magie. Hélas, seuls les sorciers peuvent pratiquer cet art et les élus sont choisis dès la naissance. Un jour, Kieffrey, un sorcier, arrive dans le village de la jeune fille. En l’espionnant, Coco comprend alors la véritable nature de la magie et se rappelle d’un livre de magie et d’un encrier qu’elle a achetés à un mystérieux inconnu quand elle était enfant. Elle s’exerce alors en cachette. Mais, dans son ignorance, Coco commet un acte tragique !
Dès lors, elle devient la disciple de Kieffrey et va découvrir un monde dont elle ne soupçonnait pas l’existence !
Après The Promised Neverland, c’est la deuxième série à remporter un énorme succès sur les réseaux. Et là aussi c’est à cause de (grâce à) cet engouement que j’ai eu envie de tenter l’aventure. Sincèrement, je ne comprenais pas trop les coups de cœur dithyrambiques pour les premiers volumes. Je trouvais ça certes très mignon, avec des personnages plutôt attachants et un univers qui semblait prometteur… mais rien d’extraordinaire. Ce n’est qu’à la lecture du quatrième tome que j’ai été pleinement convaincue. Plus sombre que les précédents peut-être ou tout simplement parce que l’univers se met de plus en plus en place et présente un plus grand intérêt à mon goût (et un aspect pas si enfantin que ça finalement)… je ne sais pas mais je suis curieuse de découvrir les volumes suivants.
Et visuellement, là aussi c’est plutôt réussi. Beaucoup plus classique que L’Enfant et le maudit mais beaucoup plus soigné et attrayant que The Promised Neverland à mon goût.
Après la pluie, T. 1 à 10 (série terminée en 10 tomes) de Jun Mayuzuki. 2017, Kana. Pour l’acheter : Après la pluie, T. 1
Akira, 18 ans, travaille après ses cours dans un Family Restaurant.
Elle est secrètement amoureuse du gérant, Masami Kondo, un homme de 45 ans, divorcé, ayant un enfant. Il n’est ni beau ni charismatique, juste un homme ordinaire, un peu fatigué, désillusionné, conscient de sa situation et de son âge qui avance.
Face à la poésie du sentiment amoureux qu’éprouve Akira, Masami va prendre conscience de l’importance de vivre ses passions.
10 volumes qui semblent avoir séduit beaucoup de lecteur.ice.s. Après la pluie est un titre qui rencontre beaucoup de succès mais qui personnellement, m’a laissé plutôt insensible aussi bien en terme d’intrigue que graphiquement. L’idée d’une relation entre une très jeune adulte et un homme dans la force de l’âge est assez originale (en tout cas du côté des mangas) et me paraissait être plutôt mature. Après des histoires de sorciers, de magie ou de créatures surnaturelles, j’avais envie d’une intrigue plus contemporaine et bien traitée. Alors la relation est intelligemment mise en avant et j’ai aimé son évolution. En revanche, j’ai eu énormément de mal avec l’héroïne, taiseuse et difficile à cerner. Tous les personnages gravitant autour d’elle m’ont semblé beaucoup plus vivants, expressifs et donc attachants !
Les dessins ne m’ont pas aidé à me faire changer d’avis parce que si je les ai trouvés plutôt flatteurs en général, ils manquaient d’âme lorsqu’ils étaient utilisés pour croquer le visage d’Akira. Je ne suis pas non plus très fan du coup de crayon de la mangaka lorsqu’elle représente les corps (les jambes) de ses personnages. Pas très convaincue par l’ensemble donc.
Signal 100, T. 1 à 3 (série terminée en 4 tomes) de Arata Miyatsuki. 2018, Delcourt/Tonkam. Pour l’acheter : Signal 100, T. 1
M.Shimobe, professeur principal et souffre-douleur d’une classe indisciplinée, leur diffuse un jour un film étrange. Ses élèves réalisent alors qu’ils viennent d’être hypnotisés ! Pour parfaire sa vengeance, M.Shimobe se suicide après leur avoir dévoilé une dernière information : Il existe 100 actions à ne pas réaliser sous peine de mort ! Leur vie prend alors un tournant macabre.
Cette courte série (en 4 volumes) ne me tentait pas tellement. Mais nous nous interrogions (au travail) sur le public auquel elle est destinée. Violent ou pas ce manga ? Les sites ne sont pas d’accord sur le conseil à appliquer alors il fallait bien se faire son propre avis. Je m’y suis collée.
Force est de constater que si on laisse de côté la question de la violence (physique et surtout psychologique), c’est une série particulièrement addictive, rythmée et efficace. Je comprends facilement pourquoi les jeunes lecteurs en sont friands. Quand j’ai terminé le premier tome, je me disais que oui, visuellement il y avait quelques scènes un peu dégueulasses et la thématique du suicide n’est pas anodine… mais ça passe. Par contre, la suite m’a complètement fait changer d’avis ! Certains passages ne sont clairement pas à mettre entre toutes les mains, surtout pas de pré-ados. Psychologiquement c’est dur, avec un certain sadisme (sexuel) clairement dévoilé.
Alors oui, on suit ça comme on peut le faire avec Battle Royale, avec une certaine addiction mais aussi un sentiment de malaise grandissant.
Roméo et Juliette de Megumi Isakawa. 2015, Nobi-Nobi (Les Classiques en manga). Pour l’acheter : Roméo et Juliette
Au cours d’un bal masqué, Roméo et Juliette tombent follement amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, cet amour n’est pas né sous la bonne étoile car leurs familles respectives, éternelles ennemies jurées, ne sauraient accepter cette union. Aidés par la nourrice de la jeune fille et le frère Laurent, les deux jeunes gens feront tout pour vivre leur passion et tenter de raisonner les Capulet et les Montaigu. Les amants de Vérone réussiront-ils à déjouer les rouages du destin, dans la plus belle tragédie romantique de tous les temps ?
Les Misérables de SunNeko Lee. 2016, Nobi-Nobi (Les Classiques en manga). Pour l’acheter : Les Misérables
Dans la France chaotique du XIXe siècle, Jean Valjean sort de prison. Personne ne tend la main à cet ancien détenu hormis un homme d’église, qui le guide sur la voie de la bonté. Valjean décide alors de vouer sa vie à la défense des miséreux. Son destin va croiser le chemin de Fantine, une mère célibataire prête à tout pour le bonheur de sa fille. Celui des Thénardier, famille cruelle et assoiffée d’argent. Et celui de Javert, inspecteur de police dont l’obsession est de le renvoyer en prison ! Une fresque historique et sociale, à travers les yeux de Valjean, pour redécouvrir les injustices et la vie difficile des Français, dans un contexte révolutionnaire.
Voilà deux adaptations de deux classiques publiées dans la même collection mais offertes par deux mangakas différents… et le résultat l’est lui aussi, complètement opposé !
Si Roméo et Juliette m’a semblé particulièrement niais et mal adapté, j’ai en revanche trouvé beaucoup plus d’intérêt aux Misérables, plus intelligemment synthétisé et mis en images. L’essence de l’original n’est pas perdu par simplisme, ouf. Et côté dessins, c’est là aussi beaucoup mieux à mon avis !
Mais qu’on apprécie ou pas l’initiative (et qu’on juge le résultat satisfaisant), il semblerait que cette collection soit au goût des jeunes lecteurs (et des novices en terme de littérature classique). Alors si ces adaptations peuvent permettre à des lecteur.ice.s de se tourner ensuite vers les classiques originaux, c’est beau !
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La prochaine fois, je vous parle comics… et puis j’ai lu des centaines de BD et d’albums cette année, il y en a pas mal qui mériteraient un petit paragraphe ! 😀
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Il y en a plusieurs qui me font envie, merci !
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