Terre de Brume, Tome 1 : Le Sanctuaire des Dieux de Cindy VAN WILDER #PLIB2019
Terre de Brume, Tome 1 :
Le Sanctuaire des Dieux
de Cindy VAN WILDER
Rageot,
2018, 288 p.
#ISBN9782700259230
Première Publication : 2018
Pour l’acheter : Terre de Brume, Tome 1
Cindy Van Wilder cultive depuis toute petite le goût des mots. Traductrice de profession et lectrice éclectique, son domaine de prédilection reste cependant l’imaginaire, où elle s’évade régulièrement tout en gardant les pieds sur notre bonne vieille Terre. Légendes d’hier et thèmes d’aujourd’hui se mêlent dans ses écrits.
Les Outrepasseurs, Tome 1 ♣ Tome 2 ♣ Tome 3 ♣ Tome 4 ♣
♣ Memorex ♣
♣ ♣ ♣
Depuis le Bouleversement, cataclysme qui a recouvert son monde d’une brume toxique en ne laissant que de rares survivants, Héra vit à Taho dans le Sanctuaire de Prêtres de l’eau, où elle apprend à maîtriser la magie pour devenir guerrière.
Au cours d’une mission, elle rencontre Intissar, une Sœur de Feu capable de communiquer avec les esprits. Intissar a bravé sa propre communauté pour venir avertir les habitants de Taho d’un terrible danger. Mais il est déjà trop tard : une vague de Brume, peuplée de créatures ni mortes ni vivantes, s’est levée… et frappe le Sanctuaire. Et elle frappera encore. Héra et Intissar s’allient afin d’empêcher leur monde de sombrer dans l’oubli.
Voilà le premier tome d’une petite duologie jeunesse sélectionnée pour le PLIB 2019. Ce n’est pas un titre qui m’attirait plus que ça mais rassurée par le nom de Cindy Van Wilder – lue à plusieurs reprises et appréciée à chaque fois – je me suis lancée assez confiante.
Sans être une véritable déception, je ne suis finalement pas vraiment convaincue par cette histoire que j’ai trouvée trop survolée et sans émotions alors qu’elle possède un univers intriguant et une métaphore écologique intéressante.
Cindy Van Wilder a ici choisi de partager sa narration en deux. D’un côté les chapitres dédiés à Héra, la première héroïne que l’on rencontre, recueillie bébé à la mort de sa mère et élevée au Sanctuaire de l’Eau pour devenir une de ses prêtresses et de l’autre, ceux mettant en scène Intissar, une Sœur du Feu aux pouvoirs assez étonnants. Les deux adolescentes vivent dans des lieux très différents et n’ont pas grand chose en commun mais, pour le bien commun justement, elles vont réunir leurs dons et sauver le monde. Rien que ça.
Bien qu’on comprenne que les deux héroïnes sont très distinctes l’une de l’autre (leur physique, leurs pouvoirs, leur quotidien…), il m’a malgré tout paru difficile de les départager, leur discours étant assez similaire dans la narration. Et pire encore, comme elles sont difficilement palpables, je n’ai pas réussi à m’attacher à elles. A aucune d’elles. Elles manquent de consistance et de capital sympathie.
Alors certes, elles incarnent des héroïnes qui parleront certainement aux plus jeunes lecteur.ice.s car sont capables de grandes choses – de sauver le monde ! – là où de très nombreux adultes entraînés échouent (c’est une des caractéristiques de la littérature de jeunesse) mais ça ne me satisfait pas, grande fille que je suis. Je l’accepte dans d’autres écrits destinés à un jeune public car l’empathie pour les personnages est bien présent mais ce n’est malheureusement pas le cas ici, les figures étant beaucoup trop stéréotypées et manichéennes.
L’émotion est clairement ce qui a manqué pendant ma lecture. Même la mort tragique de plusieurs personnages – pourtant décrits comme importants pour Héra et Intissar – n’a pas su me faire réagir. C’est assez froid, assez lisse. Décrit de sorte que l’on comprenne les scènes mais pas de façon à ce qu’on les ressente. Et c’est ce qui fait toute la différence pour moi entre un texte que je lirai sans désintérêt mais avec beaucoup de recul, et une œuvre dans laquelle je me jetterai corps et âme, vivant l’action et les émotions en même temps que ses héros.
Malgré tout, je ne peux pas dire que ce Sanctuaire des Dieux est inintéressant, ce serait largement mentir. L’univers mis en place par Cindy Van Wilder semble résulter d’une catastrophe dont les humains sont les responsables car ils n’ont pas su maîtriser leur surconsommation de ressources. Il est aisé d’y voir un parallèle avec la situation écologique actuelle et je trouve la métaphore très bonne.
Que l’autrice y ajoute des références mythologiques – jusque dans le nom des personnages – et une utilisation de la magie des éléments, c’est également une bonne chose. De nombreuses zones d’ombres persistent et je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi (au sujet de l’utilisation de la magie notamment) mais l’ensemble est intriguant et fonctionne bien. L’originalité est là.
Comme je le disais plus haut, le style de Cindy Van Wilder permet une immersion « visuelle » dans les scènes. Les descriptions sont faites de sorte que le lecteur peut s’imaginer le décor et l’action sans problème. J’apprécie la capacité de l’autrice à dérouler un petit film sous nos yeux grâce à un rythme dynamique et donc efficace. La brume qui s’étend à perte de vue, percée parfois par quelques îlots de terres reliés entre eux par des bateaux qui semblent fendre les nuages, la montagne qu’il faut gravir, les attaques qu’il faut éviter… les images apparaissent aisément. Alors à mon avis ça manque de contenu et d’émotions mais le contenant est chouette.
Si ma lecture ne s’est pas déroulée aussi bien qu’avaient pu le faire mes précédentes excursions dans l’imaginaire de Cindy Van Wilder, c’est principalement à cause du public visé ici. La littérature de jeunesse implique souvent (pas toujours !) des textes moins denses, plus en surface et donc moins impactant pour l’adulte que je suis. Alors même si j’ai apprécié l’originalité de l’univers, la métaphore écologique et le rythme, il m’a manqué l’émotion et l’empathie pour les personnages (trop lisses), ce qui fait à mon avis toute la différence.
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