Chronique du Tueur de Roi, Tome 1 : Le Nom du vent de Patrick ROTHFUSS
Chronique du Tueur de Roi, Tome 1 :
Le Nom du vent
de Patrick ROTHFUSS
Bragelonne,
2009, 781 p.
Première Publication (vo) : 2007
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Patrick James Rothfuss, né le à Madison dans le Wisconsin, est un auteur américain de fantasy. Il est l’auteur de la trilogie Chronique du tueur de roi, qui fut repoussée par plusieurs maisons d’éditions avant que le premier tome, Le Nom du vent, ne soit publié en 2007 puis salué par la critique et fasse partie de la New York Times Best Seller list. Le deuxième tome de sa série Chronique du tueur de roi, La Peur du sage, a été gratifié en du prix David Gemmell du meilleur roman de fantasy. (Wikipedia)
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J’ai libéré des princesses. J’ai incendié la ville de Trebon. J’ai suivi les pistes au clair de lune que personne n’ose évoquer durant le jour. J’ai conversé avec les dieux, aimé des femmes et écrit des chansons qui font pleurer les ménestrels.
J’ai été exclu de l’Université à un âge où l’on est encore trop jeune pour y entrer. J’y étais allé pour apprendre la magie, celle dont on parle dans les histoires. Je voulais apprendre le nom du vent.
Mon nom est Kvothe.
Vous avez dû entendre parler de moi.
Un homme prêt à mourir raconte sa propre vie, celle du plus grand magicien de tous les temps. Son enfance, dans une troupe de comédiens ambulants, ses années de misère dans une ville rongée par le crime, avant son entrée, à force de courage et d’audace, dans une prestigieuse école de magie où l’attendent de terribles dangers et de fabuleux secrets…
Découvrez l’extraordinaire destin de Kvothe : magicien de génie, voleur accompli, musicien d’exception… infâme assassin.
Découvrez la vérité qui a créé la légende.
Le Nom du vent a été ma seule et unique lecture pour le Mois de la Fantasy 2019… mais pas des moindres ! Quasiment 800 pages pour ce premier tome de la série (trilogie ?) baptisée Chronique du Tueur de Roi. Un nom bien intriguant, surtout après avoir tourné la dernière page puisque je n’ai pas croisé de roi là-dedans… et pourtant, il s’en passe déjà des choses dans la vie de Kvothe.
De l’aubergiste au comédien itinérant
C’est Kote que l’on rencontre dans les premiers chapitres. Aubergiste banal, pas très souriant voire abattu. Son affaire ne marche pas très bien et ça ne risque pas de s’améliorer après la découverte malencontreuse d’un « démon » dans les alentours.
J’ai eu un peu de mal à me plonger dans l’histoire, ces premières pages me semblant un brin obscures, remplies de personnages (les clients habitués) que je n’arrivais pas à distinguer les uns des autres, dans un univers « magique » que je ne parvenais pas à comprendre.
Il m’a fallu attendre que Kote tombe le masque et retrouve sa véritable identité – Kvothe – en se plongeant dans ses souvenirs, pour que je devienne actrice de ma lecture et me sente impliquée. Alors qu’il commence à raconter son enfance itinérante au Chroniqueur arrivé dans son auberge, j’ai senti un lien se tisser entre le livre et moi. Et l’immersion s’est produite, la magie a opéré.
J’ai été passionnée par le passé de Kvothe. Émue souvent aussi par les mésaventures qu’il traverse dès son enfance. J’ai aimé découvrir sa jeune vie itinérante au sein d’un clan d’artistes, j’ai été touchée de plein fouet lorsqu’il se retrouve orphelin sans aucune ressources au milieu d’une grande ville hostile, j’ai croisé les doigts pour qu’il parvienne à intégrer cette université tant désirée et, constamment, j’ai été tenue en haleine par les hauts et surtout les bas, qui habitent ses souvenirs. Malgré l’épaisseur conséquente de ce premier tome, on ne s’ennuie pas, ça non !
La force de Patrick Rothfuss tient surtout dans ce héros qui peut parfois nous énerver – son côté imbu de lui-même m’a plus d’une fois donné envie de lui mettre des baffes – mais qui sait aussi se montrer attachant par bien d’autres aspects. Kvothe nous touche et l’on marche à ses côtés, aux côtés d’un ami qu’on a parfois envie de remettre à sa place mais qu’on a surtout envie d’épauler. C’est une figure complexe, avec des failles et des défauts, un passé plein de relief… bref, un personnage charismatique, crédible et réaliste.

Une Belle insaisissable, des amis… et des ennemis !
Les autres personnages sont forcément vus à travers les yeux du héros puisque c’est lui qui raconte ses souvenirs donc on peut en conclure que ses perceptions sont un peu biaisées par ses sentiments. On rencontre donc, entres autres, une jeune femme très belle et semble-t-il inatteignable (j’ai bien aimé son caractère indomptable mais je me demande bien ce qu’elle peut cacher…) et des figures qui mettent des bâtons dans les roues de notre Kvothe : un enseignant vraiment désagréable et un autre élève (riche) qui deviendra son grand ennemi.
J’ai presque retrouvé du Harry Potter dans le schéma narratif (l’orphelin qui entre à l’école et découvre la magie à travers plusieurs cours et professeurs plus ou moins sympathiques) et dans la caractérisation des personnages et dans les relations qu’ils entretiennent (notamment de compétition et de haine). Ce parallèle que j’ai pu faire n’est pas un défaut pour moi puisque cela fonctionne très bien, on y croit.
Une fantasy « médiévale » avec de la magie
Et puisqu’on en est à la comparaison avec Harry Potter, parlons un peu de la magie proposée par Patrick Rothfuss. Je l’ai trouvée plus proche d’une sorte d’alchimie ou en tout cas d’une pratique quasi scientifique, que d’un don inné merveilleux. Plusieurs sortes de magies semblent exister dans cet univers mais Kvothe vise à devenir arcaniste et à maîtriser le nom des choses. Puisque, dans cette saga de fantasy, les mots (et surtout les noms) ont une très grande importance. C’est quelque chose que l’on retrouve souvent dans les textes féeriques traditionnels : si une fée connaît votre véritable nom, elle a tout pouvoir sur vous !
A noter que la musique a aussi beaucoup d’importance dans cette histoire (et a priori dans l’œuvre de Patrick Rothfuss) ce qui n’est pas pour me déplaire car permet des scènes d’une très grande force et émotion (je pense au moment où Kvothe retrouve un luth après de longues années sans en avoir tenu un entre ses mains).
Vous l’avez compris, Le Nom du vent offre les souvenirs des jeunes années de Kvothe. Un récit dans le récit donc. Mais celui-ci est entrecoupé de courts chapitres dans le présent (et donc dans l’auberge) auprès d’un Kvothe plus âgé et de son compagnon de route qui semble posséder bien des secrets, à commencer par son identité… Mais il faudra attendre les tomes suivants pour découvrir comment ces deux-là se sont rencontrés. J’ai un peu moins aimé ces passages dans lesquels j’ai trouvé notre héros beaucoup plus éteint. Certes plus sage et plus posé, mais beaucoup moins « attractif » à mon goût. Cela dit, ce découpage narratif relance régulièrement le rythme et l’intensité du récit et participe à son côté « page-turner ».
Je ne suis pas sûre d’avoir quelque chose à reprocher à ce premier tome assez passionnant, bien construit, bien écrit, qui offre un univers complexe, un héros tout en relief et l’envie de lire la suite au plus vite…
Si coup de cœur il n’y a pas eu pour moi, c’est plutôt à cause de mon rythme de vie et donc de lecture qui ne m’a pas permis de dévorer ce pavé aussi vite et intensément que je l’aurais souhaité. Malgré tout, les souvenirs de Kvothe resteront un long moment dans ma tête et je serai ravie de visiter à nouveau son passé pour découvrir s’il a réussi à retrouver les Chandrians et à séduire l’insaisissable Denna.
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Bonjour Mélisende ! je pensais justement à ce roman hier soir et je le trouve par hasard sur ce blog ! un bon souvenir de lecture. Bel été !
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Très sincèrement, un de mes romans préférés (tous genres confondus).
Je me souviens encore de l’effet incroyable qu’il m’avait fait. Tiens, je me le relirai très certainement et avec plaisir si le T3 daigne pointer un jour le bout de son nez.
Mais ravi qu’il t’ait plu 🙂
Sur la page Wikipedia de l’auteur (ça vaut ce que ça vaut), j’ai aperçu 2020 pour la publication vo du tome 3… ^^