Piégés de Christy SAUBESTY

Piégés
de Christy SAUBESTY

France Loisirs,
2017, 424 p.

Première Publication : 2016

 

Pour l’acheter : Piégés

 

Née en 1977, Christy Saubesty est une auteure spécialisée dans la romance : bit-lit, paranormale, contemporaine, historique et érotique.

 

♣ ♣ ♣

 

Londres, 1853.
Aaron Wendell, riche héritier à la réputation sulfureuse, n’imaginait pas que sa vie serait bouleversée par une banale partie de campagne. Pas plus que la jeune Abigail Fischer, qui pensait avoir connu suffisamment de drames pour toute une vie. Dans leur dos, les jalousies s’exacerbent et dans l’ombre, l’ennemi les guette…


La romance historique ce n’est clairement pas mon genre de prédilection (je dirais même que celles que j’ai aimées sont très très très rares) mais j’avais envie de légèreté et de bons sentiments après quelques lectures denses et arides.
Si ma Pile à Lire atteint des sommets, je n’ai en revanche que bien peu le choix dans cette thématique ; c’est donc assez rapidement que je me suis tournée vers Piégés, attirée par la couverture et le résumé.

Ce que j’attends d’une romance historique, c’est comme son nom l’indique : de la romance dans un cadre historique bien présent. Si le contexte m’a séduite, j’ai en revanche été un peu moins convaincue par la relation entre les deux personnages principaux. Je ne me suis pas ennuyée, je n’ai pas détesté… mais j’ai trouvé ça parfois un peu trop exagéré et surtout, sans grande surprise. De toute façon, c’est un peu ce que j’ai à reprocher aux deux héros justement : le manque de surprise et de crédibilité.

Abigail était une héroïne prometteuse. Aveugle suite à un accident à l’adolescence, elle a su se relever et accepter son état. Le fait qu’elle fasse fi des convenances pour accompagner son père médecin au chevet des malades, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, me plaisait beaucoup car j’avais l’impression que c’était une jeune femme forte et réfléchie. Mais finalement, plus on avance dans l’histoire et plus sa fragilité prend le dessus. Attention, je ne dis pas que je souhaitais suivre une wonder woman (ça aurait été encore moins crédible) et j’aime assez les héros qui possèdent des failles, mais là, c’est trop. Dans la deuxième partie du récit, il y a trop de larmes, trop d’hésitations, trop de manque de confiance, trop de moments désemparés. Et c’est bien dommage.
Le héros – Aaron – n’est pas bien plus crédible dans son évolution. On insiste bien, au début du récit, sur sa « dépravation ». C’est un libertin assumé – comme ses deux meilleurs amis – et alors là, jamais une femme ne lui mettra la corde au cou… ça jamais ! Et voilà qu’il croise la frêle Abigail, son instinct de mâle protecteur s’enclenche et paf : c’est l’homme parfait, attentionné, aimant et surtout fidèle. Moui moui moui, on y croit. J’aurais sincèrement préféré qu’il continue ses activités et que progressivement, il s’en détache en se rendant compte que oui, la monogamie avec Abigail, c’est bien. Mais là, du jour au lendemain, fini, rideau. Il laisse des années de pratique et toutes ses convictions au placard, comme ça, d’un claquement de doigt. C’est lui le sur-homme en fait. ^^

Christy SAUBESTY, portrait trouvé sur le site de l’autrice.

Leur rencontre et les débuts de leur relation, sincèrement, ça m’a plu. Je trouvais ça plutôt émouvant et j’y croyais. Et puis, à cause d’un fâcheux événement (orchestré de main de maître), tout s’accélère. Soit, passe encore. Mais une fois que le couple est bien établi, tout va à vau-l’eau. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Pourquoi se parler quand on habite dans la même maison alors qu’on peut faire exprès de s’éviter pour envenimer les choses ?
Je veux bien que lorsque les choses se déroulent trop facilement dans une romance, ça perde un peu de son piment. Donc c’est un lieu commun d’ajouter des obstacles dans le récit pour que les héros croient que tout est foutu alors que pas du tout. Mais là, j’ai trouvé l’explication complètement surréaliste. Après la nuit de noces, Aaron évite à tout prix son épouse et refuse de la toucher… parce qu’il a peur de lui faire mal (alors que pendant la dite nuit de noces, elle a carrément pris son pied, soit dit en passant). Mais WTF ! C’est quoi le type, un vampire à la Edward dans Twilight ?! Donc forcément, comme il s’éloigne, elle pense qu’elle est tellement nulle qu’il est reparti dans le nid de ses anciennes maîtresses… et ça dure des semaines ! Mais qu’ils sont cons.

Bon, malgré ces points négatifs, j’ai passé un assez bon moment avec ce livre. Tout d’abord parce que, comme je vous le disais plus haut, l’aspect historique m’a convaincue. On sent que Christy Saubesty connaît la période dont elle parle grâce à des détails disséminés ici et là. On se croit assez facilement dans l’Angleterre de la moitié du XIXe siècle grâce aux images qu’elle parvient à nous insufler.
De façon générale, j’ai trouvé que c’était agréablement écrit. Je n’ai pas été choquée par le langage utilisé dans les dialogues et j’ai apprécié les descriptions. Notamment celles utilisées pour mettre en avant le handicap d’Abigail dans les scènes dans lesquelles elle intervient. On sent parfaitement le mal-être qu’elle peut ressentir dans la société, alors qu’elle ne peut rien voir de ce qui l’entoure ; mais on parvient également à percevoir lorsqu’elle est en confiance, selon les situations qu’elle vit. Et ça, c’est vraiment bien joué, bravo !

Autre point très positif et certainement celui qui me poussera à acheter les « tomes annexes » (s’il y en a un jour) : les personnages secondaires. Je les ai trouvés exceptionnellement bien croqués, j’ai adoré les découvrir et les suivre. Ils sont même plus intéressants – car plus vraisemblables – que les deux héros principaux ! Alors si Christy Saubesty se décide à écrire sur la suite des aventures des deux meilleurs amis, de la sœur de Aaron ou de la dame de compagnie d’Abigail, je signe tout de suite !
Quant à la grande méchante de l’histoire, là aussi je l’ai trouvée très bien dépeinte. Très flippante car vraiment sociopathe. On y croit !

Bon, je râle mais finalement, j’ai passé un assez bon moment. Christy Saubesty nous propose un cadre qu’elle maîtrise, ses personnages secondaires sont très chouettes et j’ai vraiment apprécié la place des femmes dans cette histoire (ce qui est assez rare dans les romances historiques pour être souligné !). Si les deux héros avaient été moins stupides, ça aurait pu être parfait.

2 réflexions sur “Piégés de Christy SAUBESTY

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error

Vous avez aimé ? Dites-le !

RSS
Follow by Email
YouTube
Instagram