3 femmes et un fantôme de Roddy DOYLE
3 femmes et un fantôme
de Roddy DOYLE
Flammarion,
2013, 221 p.
Première Publication (vo) : 2011
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Roddy Doyle, né le à Dublin, est un écrivain irlandais. Il écrit des romans, des pièces de théâtre et des scénarios de films, principalement en anglais d’Irlande (Hiberno-English). Plusieurs de ses livres ont été transposés au cinéma. (Wikipédia)
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Emer, la grand-mère de Mary est sur le point de mourir. Apparaît alors le fantôme de son arrière-grand-mère, morte dans les années 1920 : elle a un message à faire passer à Emer et souhaite la soutenir dans cette dernière épreuve. La mère de Mary va les aider. Toutes les quatre entament alors un road-trip délirant à travers l’Irlande vers la maison de famille abandonnée.
Connu à partir des années 90 grâce à des romans (parfois portés à l’écran) comme The Commitments ou Paddy Clarke Ha Ha Ha, Roddy Doyle s’est imposé internationalement. A part l’adaptation de The Commitments justement, je n’avais encore jamais eu l’occasion de découvrir le travail de cet auteur. C’est désormais chose faite avec 3 femmes et un fantôme, un titre résolument adolescent… qui me laisse finalement assez mitigée.
Je crois que ma plus grande déception vient du fait que je n’ai pas trouvé ce que je cherchais dans ce court roman. La quatrième de couverture nous annonce un road-trip féminin à travers l’Irlande, il va sans dire que ça me parlait énormément. Or, cet événement n’arrive que très tardivement dans le récit, dans les 50 dernières pages disons, et ce n’est clairement pas l’élément le plus important.
3 femmes et un fantôme c’est l’histoire de 4 figures féminines d’une même famille, 4 générations : l’arrière-grand-mère Tansey, morte très jeune de la grippe dans les années 20, la grand-mère Emer, orpheline de mère à 3 ans, Scarlett la mère n’ayant jamais vraiment connu la vie à la ferme et Mary, l’adolescente de quasiment 13 ans, bavarde et souvent insolente.

La meilleure amie de Mary vient de déménager à l’autre bout de Dublin, l’épreuve semble insurmontable pour l’adolescente. C’est encore un changement qui s’ajoute. Il y en a trop autour d’elle ces derniers temps : ses grands-frères ne jouent plus avec elle, elle ne les reconnaît plus et sa grand-mère Emer est à l’hôpital, épuisée par les années. Voilà qu’elle rencontre à plusieurs reprises une jeune femme étrange dans la rue… jeune et pourtant vêtue de façon démodée. Elle dit s’appeler Tansey, comme son arrière-grand-mère. Le fantôme est là pour aider Emer (sa fille donc) à vivre l’ultime épreuve.
Une réunion de quatre générations de femmes (dont un fantôme), c’est un programme plutôt alléchant. Mais j’avoue y être restée plus ou moins insensible. Il faut dire que découvrir autant de vies et de souvenirs sur à peine 200 pages, c’est assez compliqué.
J’ai pourtant apprécié les courts chapitres flash-back dédiés à Tansey, Emer et Scarlett, surtout ceux racontant quelques souvenirs de Tansey et Emer, dans l’ancienne ferme familiale dans le fin fond de l’Irlande ; très authentique. Mais ces passages sont brefs, la majeure partie du récit est centré sur le présent de la jeune Mary. Et j’ai eu un peu de mal avec celle-ci. Oui, elle est vive et brillante… mais quel parler !
Roddy Doyle a su se mettre à la place d’une adolescente de 13 ans, c’est le moins qu’on puisse dire. Les dialogues sont effectivement très oralisants… peut-être même un poil trop. Je ne sais pas ce qu’il en est dans la version originale mais les « genre » à toutes les sauces, à toutes les interventions de Mary… pppffff. C’est certainement l’illustration d’une réalité (d’ailleurs j’aimerais bien connaître l’expression anglaise traduite en français par « genre »), mais que c’est lourd !
En contrepartie, c’est efficace car rythme le récit et offre une certaine proximité avec les quatre femmes mais je ne suis tout de même pas convaincue.
Voilà une réunion de famille pour le moins originale – d’ailleurs personne ne s’étonne d’avoir un fantôme à l’arrière de la voiture – parfois amusante, parfois tendre et émouvante… mais finalement un peu trop en surface et dont le style très oralisant m’a un peu (beaucoup) déstabilisée. Dommage !
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oh dommage, ça partait tellement bien ! le pitch de départ était vraiment intéressant… tant pis. bonne semaine, Maureen
Roddy Doyle fait partie des auteurs irlandais contemporains que j’apprécie le plus. Sa série sur une famille irlandaise reste une de mes préférés. J’ai aussi lu ce roman, mais j’étais encore adolescente à l’époque ou une jeune adulte, et j’en garde un très bon souvenir. Je devrais essayer de le relire actuellement.