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Mattias Tannhauser, Tome 1 : La Religion de Tim WILLOCKS

Mattias Tannhauser,
Tome 1 : La Religion
de Tim WILLOCKS

Pocket,
2011, p. 950

Première Publication (vo) : 2006

 

Pour l’acheter : La Religion

 

Tim Willocks est un médecin et écrivain britannique né en 1957 à Stalybridge (dans le Grand Manchester), en Angleterre. Il est l’auteur de romans policiers. Willocks est un médecin, formé à la fois en tant que chirurgien et psychiatre. Il peint son propre portrait à travers les caractères de différents personnages de ses romans. On retrouve ainsi un personnage central avec une connaissance approfondie en médecine, en drogues et en arts martiaux. Willocks est lui-même ceinture noire de karaté. Il est aussi un grand fan de poker. (Wikipédia)

 

♣ ♣ ♣

 

Mai 1565. Malte. Le conflit entre islam et chrétienté bat son plein. Soliman le Magnifique, sultan des Ottomans, a déclaré la guerre sainte à ses ennemis jurés, les chevaliers de l’ordre de Malte. Militaires aguerris, proches des templiers, ceux-ci désignent leur communauté sous le vocable de « la Religion ». Alors qu’un inquisiteur, arrive à Malte afin de restaurer le contrôle papal sur l’ordre, l’armada ottomane s’approche de l’archipel. C’est le début d’un des sièges les plus spectaculaires et les plus durs de toute l’histoire militaire. Dans ce contexte mouvementé, Mattias Tannhauser, mercenaire et marchand d’armes, d’épices et d’opium, accepte d’aider une comtesse française, Carla La Penautier, dans une quête périlleuse. Pour la mener à bien, ils devront affronter les intégrismes de tous bords, dénouer des intrigues politiques et religieuses, et percer des secrets bien gardés.


Largement recommandé (voire encensé) par les proches, La Religion m’a occupée pendant de longues semaines. Quasi 1000 pages le poche, accrochez-vous !

Premier tome d’une trilogie (seuls les deux premiers volets sont actuellement publiés) créée autour du personnage central de Mattias Tannhauser, La Religion revient sur le siège de Malte de 1565. C’est un roman historique, oui, difficile de dire le contraire. Et c’est un roman sacrément documenté. Moi qui ne connaissais absolument pas cet événement de l’Histoire, j’ai été servie !
D’un côté les Ottomans et la religion musulmane, de l’autre les chevaliers de l’Ordre de Malte (Espagnols, Italiens, Maltais…) et la chrétienté. Evidemment, chacun veut annexer le plus possible de territoires, convaincu du bien fondé de sa mission divine. Massacre et folie humaine au programme.

Tim Willocks, portrait Paris Match (Getty Images).

Tim Willocks s’étend sur quasiment 1000 pages pour nous raconter à peine quelques mois : de mai à septembre 1565 (l’épilogue se déroule en 1566). Autant dire que c’est dense. Très dense. Allergiques aux descriptions visuelles très réalistes, passez votre chemin. Parce que des tripes, du sang et de la merde, vous allez en bouffer ! Je suis assez bluffée par cette immersion et donc par la dextérité narrative de l’auteur. Il est vrai que l’épaisseur du livre peut effrayer mais les pages défilent assez vite, si l’on a la bonne énergie au moment de s’y plonger.
J’ai longuement traîné cette lecture, pas parce qu’elle ne me plaisait pas, mais parce que je n’avais à chaque fois pas assez de concentration. Il ne s’agit pas de lire 4 ou 5 pages par-ci par-là mais de s’impliquer véritablement et de se laisser embarquer, ce qui demande quelques plages horaires assez conséquentes pour savourer au mieux l’aventure.

Et quelle est la meilleure façon de raconter la grande Histoire ? En s’attardant sur les petites histoires de personnages charismatiques, notamment sur celle de Mattias Tannhauser, le héros de la trilogie.
Nous le rencontrons dans le premier chapitre, adolescent apprenti dans la forge familiale qui, une nuit, assiste impuissant au massacre bestial de sa très jeune sœur et de sa mère (qui subit au passage un petit viol collectif). Le ton est donné, La Religion, ça ne va pas rigoler. Mattias termine son apprentissage et devient adulte au sein de l’empire ottoman, après quelques années d’esclavage. Il finit malgré tout par acquérir sa liberté et devient un homme nomade, itinérant et imprenable, n’ayant finalement jamais fait allégeance à qui que ce soit, retournant sa veste au gré du vent. C’est un personnage intéressant que voilà, endurci par les épreuves et en même temps terriblement marqué – et touché – par celles-ci. J’ai aimé le suivre comme j’aime suivre les héros au cinéma, ceux qui semblent physiquement invincibles mais qui ont une faille. Un peu comme le Achille dans l’adaptation Troie (qui vaut ce qu’elle vaut niveau fidélité à L’Iliade, mais c’est la première comparaison qui me vient).
J’ai en revanche eu un peu moins d’empathie pour les autres personnages (Carla la comtesse qui recherche son fils retiré à la naissance, Amparo l’espagnole éthérée, Bors le compagnon d’armes fidèle, Ludivico le prêtre un peu trop passionné, et tous les autres…) qui ne manquent pas d’intérêt et sont tous particulièrement bien croqués mais ne m’ont pas touchée plus que ça. Et pourtant, ils avaient les qualités pour. Mais peut-être l’explication réside-t-elle dans mon manque de concentration et d’implication.

La Religion est un roman dense et intense qui ne laisse pas indemne. Particulièrement bien documenté sur le siège de Malte de 1565, Tim Willocks nous offre une leçon d’Histoire assez passionnante grâce aux aventures de personnages embarqués dans cette folie meurtrière. Des descriptions plus vraies que nature et des figures charismatiques. Dommage qu’il m’ait manqué un poil d’émotions (c’est entièrement dû à mon manque de concentration/implication pendant ma lecture).

 

7 réflexions sur “Mattias Tannhauser, Tome 1 : La Religion de Tim WILLOCKS

  • Ping : [BILAN] Décembre 2017 - BAZAR DE LA LITTERATURE

  • Je connais ce livre de nom depuis des années mais je ne savais pas qu’il s’agissait d’une trilogie, ça donne à réfléchir avant de se lancer 🙂

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    • Derevi R. Ovetavuleso

      Rassure-toi, tu peux te contenter de lire le premier car toutes les « aventures » sont indépendantes. Bien sûr on retrouve le même héros mais à des périodes différentes de sa vie donc si tu n’as pas envie de te plonger dans le deuxième tome, tu peux tout à fait t’arrêter au premier. 🙂

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  • Jason

    Je suis content que tu aies aimé la Religion 🙂 J’avais été subjugué à l’époque, le classant dans les meilleurs livres que j’ai pu lire, et tu me donnes envie de le relire (ce qui ne va pas du tout vu la briquasse que c’est).

    Tannhauser était fascinant, ce pont entre deux civilisations, deux religions, deux cultures ; et charismatique. Pour le coup j’avais trouvé le reste des personnages aussi de haute volée (Bors que j’ai aimé tout de suite, Amparo fascinante, Ludovico…)
    C’était bien documenté, réaliste, sans donner l’impression de faire un cours d’histoire assommant. Et j’avais été surpris de la qualité de l’écriture (rien que ce prologue). C’était épique, quasi homérique, intense, il y a un vrai souffle qui traverse ce roman, c’est beau et terrible à la fois.

    Non, vraiment, pas le choix, il va falloir que je le relise. PAS MERCI, hein !

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  • Je l’ai lu il y a quelques temps et il m’a aussi fallu longtemps pour le lire, j’ai trouvé que les scènes de batailles et de soins aux blessés étaient très dures à encaisser, justement parce que très réalistes. Comme toi, je ne savais rien de cet épisode historique, j’aime qu’une lecture soit aussi instructive!

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  • elo melo (odile)

    bonjour Maureen
    me voilà tentée pour mes futurs vacances que je prévoient de passer dans une île de Bretagne ou sans doute l’île de Ré je n’aurais que çà à faire m’immerger dans un excellent livre après avoir rêver la bouille face à l’océan 🙂 en écoutant le cri des cormorans …. donc les 1000 pages ne me font pas peur reste à voir si disponible à la bibliothèque 🙂 un bisou merci pour cette chronique

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