La Tresse de Laetitia COLOMBANI
La Tresse
de Laetitia COLOMBANI
Grasset,
2017, p. 224
Première Publication : 2017
Pour l’acheter : La Tresse
Lætitia Colombani, née en 1976 à Bordeaux, est une réalisatrice, actrice, scénariste et écrivaine française. (Wikipédia)
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Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
Cette couverture jaune vif attire le regard. Est-ce une explication pour le grand succès remporté par La Tresse de Laetitia Colombani depuis sa sortie voilà quelques mois ? Je me posais la question. Je pense maintenant, après l’avoir lu, que ce court roman offre une belle touche d’espoir et c’est certainement la raison de cet engouement.
Le postulat de départ est simple : 3 femmes, 3 continents, 3 destins. Rien ne semble relier ces figures, ni la situation géographique, ni le quotidien, ni l’âge… et pourtant, toutes, sans le savoir, seront attachées par un fil… par des mèches de cheveux.
Smita, la première que l’on découvre, est aussi et certainement celle qui possède la vie la plus différente de la nôtre : Indienne bannie de la société car elle fait partie de ces « Intouchables » qui passent leurs journées à nettoyer les latrines des autres. Ses parents avant elle ont connu cette situation et c’est assurément l’avenir promis à sa jeune fille… et pourtant, Smita refuse. Elle rêve d’un destin différent pour son enfant, elle souhaite que sa petite aille à l’école, s’instruise et choisisse le métier qui lui plaira. Mais dans cette société très hiérarchisée et traditionnelle, il est quasiment impossible de ne pas suivre le chemin tracé par ses ancêtres…
Giulia, la plus jeune des trois héroïnes va découvrir l’Amour avec un grand -A dans les bras d’un bel inconnu, dans l’Italie où elle vit. Une Italie toujours un peu conventionnelle, un peu effrayée par les autres religions, un peu réticente aux étrangers… alors comment faire accepter à ses proches cet homme qui n’a rien de l’italien de bonne famille qu’on souhaite lui faire épouser ? Ses difficultés amoureuses sont vite effacées suite à l’annonce de l’accident de son père et surtout, la découverte que l’entreprise familiale (de perruques) est largement sur le déclin voire au bord de la ruine !
Sarah enfin, la canadienne trentenaire qui vit pour son travail et en oublie même de passer du temps avec ses enfants. Obnubilée par ses missions professionnelles, elle s’oublie elle-même et lorsque les premiers symptômes de la maladie frappe, elle les met de côté eux aussi. Mais ils finissent par la rattraper et la sentence est terrible. Elle qui briguait un poste haut placé, admirée par tous ses collègues, elle se voit petit à petit évincée et mise au placard. La maladie, ça ne se contrôle pas.

Il me semble qu’il est assez facile de découvrir le lien – la tresse – entre ces trois femmes. En tout cas, je l’ai deviné bien avant qu’il ne se dessine dans l’intrigue. Cela dit, cela n’enlève rien au cheminement de l’histoire et à l’émotion ressentie à la lecture de ces trois portraits.
Smita, Giulia et Sarah sont toutes les trois attachantes, à leur façon. J’avoue tout de même avoir eu plus d’empathie et d’attention lorsque les chapitres étaient dédiés à la première (Smita) dont la vie, si différente de la mienne, m’a davantage passionnée.
Ce qui est sûr, c’est que ces trois portraits auraient mérité davantage d’approfondissement, chacune de ces femmes auraient mérité qu’on leur consacre un livre entier. De ce fait, je trouve que même si l’émotion est bel et bien au rendez-vous, Laetitia Colombani reste un petit peu en surface. Moins de 300 pages pour aborder les 3 forts destins de 3 femmes courageuses et déterminées, c’est bien trop court. Et c’est un peu le reproche que je peux faire à ce titre qui, à mon avis, aurait eu bien davantage d’impact si le temps passé avec chacune avait été plus conséquent.
Malgré tout, je le répète, l’émotion est là. Laetitia Colombani sait facilement et rapidement attraper son lecteur pour le plonger dans des situations et contextes complètement différents. C’est peut-être dû à sa plume, simple mais très efficace… et chantante.
Les phrases sont très courtes mais j’y ai souvent repéré des rimes. Ajoutez à cela un rythme un peu dynamique (la brièveté des propositions oblige) et j’avais comme l’impression d’une mélodie. C’est un roman qui pourrait très facilement se lire à voix haute et ainsi capter l’attention de celui qui l’écouterait.
Ce n’est pas un coup de cœur car il manque, à mon sens, un peu d’approfondissement dans chacun des portraits pour accentuer l’impact émotionnel. Mais force est de constater que la force, le courage et la détermination de ces trois femmes inspirent et un bel espoir se dégage de l’ensemble.
Livre magnifique.
Magnifique, ces 3 vies de femme qui s’entremêlent.
Je l’ai lu avec beaucoup d‘émotion.
Bravo, quel talent.
J’ai lu et adoré ce livre ! Gros coup de coeur !
J’ai envie de le lire, il me fait de l’œil !
Je te conseille « A la folie…pas du tout », un super film réalisé (et écrit me semble t-il) par Laëtitia Colombani !
Passe un excellent week-end, bisous !