Les Autodafeurs, Tome 2 : Ma sœur est une artiste de guerre de Marine CARTERON

Les Autodafeurs, Tome 2 :
Ma sœur est une artiste de guerre
de Marine CARTERON

Editions du Rouergue,
2014, p. 336

Première publication : 2014

 

Pour l’acheterLes Autodafeurs, Tome 2

 

Née en 1972Marine Carteron passe son enfance et son adolescence entre la Bretagne, la Sarthe, la Corse et les Antilles avant de faire des études d’histoire de l’Art et d’archéologie à l’université de Tours. Vivant actuellement en Rhône- Alpes, elle enseigne, tout en profitant de sa petite famille et en noircissant du papier pour les Éditions du Rouergue.

Les Autodafeurs, Tome 1

 

♣ ♣ ♣

 

Le Grand Jeu ne fait que commencer mais il a déjà coûté cher à la famille Mars. Après avoir perdu son père, ce sont les grand-parents d’Auguste qui sont morts en affrontant les Autodafeurs et leur mère est toujours dans le coma suite à sa blessure à la tête. Auguste et Césarine n’ont jamais été aussi seuls mais avec l’aide de DeVergy et des membres de la Confrérie, ils vont devoir se préparer et se battre car les Autodafeurs n’ont jamais été aussi près de parvenir à leur fin…


/!\ Spoilers sur le tome précédent ! /!\

Après un excellent premier tome, j’ai été ravie de retrouver Auguste et Césarine, un duo de héros qui doit à nouveau faire face à de nombreuses épreuves.
Je ne pense pas avoir préféré ce tome-ci au premier mais je ne l’ai pas non plus moins aimé… c’est dans la lignée de Mon frère est un gardien avec son lot de révélations, d’actions et de scènes émouvantes.

Je pense malgré tout que ce deuxième volet est un tome de transition. Un peu moins explosif que le précédent qui fourmillait de révélations et sans doute un peu plus posé que le suivant qui regorgera très certainement de scènes d’actions. Ici, l’importance est surtout donné aux deux héros – et à leur entourage – et notamment à l’évolution de leurs sentiments, de leur personnalité. On est plus ici dans l’introspection, dans la psychologie du personnage que dans l’action pure et dure… bien qu’il y ait tout de même quelques scènes dignes d’un Mission impossible ou d’un James Bond.
Le lecteur ne s’ennuie pas une seule seconde, car lorsqu’il ne suit pas les états d’âmes d’Auguste ou les révélations liées à la famille Mars, il assiste à des courses poursuites et des combats rondement menés. J’ai aimé cet équilibre entre moments plus intimistes voire émouvants et stratégies quasi militaires pour pénétrer dans une zone sécurisée et faire place nette.

Mais plus que le rythme et l’enchaînement des événements, c’est bien la personnalité des héros et de leurs proches qui m’a séduite ici. Encore plus que dans le premier tome. Après la mort de leur père, Auguste et Césarine doivent faire face à la perte de leurs grands-parents, au coma de leur mère et au bracelet électronique porté par le garçon, assigné à résidence. Ils partent donc vivre – dans l’enceinte scolaire – chez leur tuteur De Vergy, également prof d’Auguste. On comprend donc aisément que nos deux héros soient perturbés, mais chacun le vit et le montre à sa façon.

Marine CARTERON, portrait trouvé sur les Incorruptibles.

Auguste oscille entre colère, indignation, tristesse et bêtise. Sa soeur ne cesse de le traiter d’idiot mais il faut bien avouer qu’il a le chic pour toujours se mettre dans les situations les plus impossibles. Après tout, c’est un adolescent terrassé par la perte de ses proches et par les révélations concernant son avenir. On peut comprendre qu’il soit un peu déboussolé, qu’il ait besoin de temps pour digérer tout ça et donc qu’il ne réagisse pas forcément de façon très réfléchie. Lorsqu’il finit par se secouer et prendre la véritable mesure de ce qui l’attend, il se révèle courageux, déterminé et souvent brillant. Peut-être même un peu trop pour un jeune adolescent, non ?
Quant à Césarine, haute comme trois pommes, c’est vraiment la figure émouvante de cette histoire. Elle qui ne parvient pas à ressentir les émotions – en tout cas au début – elle parviendrait pourtant presque à nous tirer quelques larmichettes. Petite fille autiste – non, « artiste » pardon – Césarine est le cerveau de la famille. Hyper pragmatique, routinière, stable, logique et très réfléchie, elle sauve la situation plus d’une fois… et pourtant, derrière ce masque impassible, l’enfant découvre des sensations qu’elle doit apprivoiser après la mort de plusieurs membres de sa famille. Cette petite est à la fois la bouffée d’air frais hilarante et l’élément le plus attendrissant de cette saga et je remercie infiniment Marine Carteron d’avoir su nous offrir un personnage si jeune et pourtant si charismatique et crédible.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste. C’est d’ailleurs là aussi un des points les plus positifs de ce deuxième opus. Entre Néné qui se révèle indispensable – surtout ne jamais se fier aux apparences ! –, la grand-mère qui a bien des choses à cacher ou même l’amie trisomique de Césarine, tous ont un rôle à jouer et une véritable épaisseur. Ce ne sont pas juste des pions placés aux moments stratégiques mais des figures à part entière.
Seuls De Vergy et la mère d’Auguste et Césarine me semblent un peu faiblard pour le moment, mais je ne doute pas qu’ils seront utilisés à bon escient dans le troisième et dernier volet des Autodafeurs !

Je vous ai déjà parlé de la construction du récit dans ma chronique du premier tome, j’ajouterai juste qu’ici, le fait de suivre Auguste et Césarine à travers les deux points de vue internes alternés – généralement deux chapitres pour l’adolescent suivi d’un chapitre dédié à la petite fille – permet encore plus facilement de suivre leur évolution psychologique.
Auguste nous propose une nouvelle fois une narration résolument jeune, moderne, dans l’ère du temps, toujours avec cette pointe de second degré qui le caractérise mais on sent aussi une plus grande gravité cette fois, des événements tragiques étant passés par là. Césarine est de son côté toujours aussi claire et concise mais elle commence à se poser des questions sur ce qu’elle ressent, ce qui amène quelques scènes d’introspection / de réflexion à la fois amusantes et particulièrement touchantes.

Marine Carteron confirme la grande qualité de sa saga avec ce deuxième tome. Après l’installation de bases solides aussi bien au niveau de l’intrigue que des personnages, le lecteur apprend ici à connaître davantage les héros, contraints d’évoluer face à la violence des événements. Nul doute que le troisième et dernier opus apportera une nouvelle fois son lot de révélations et je suis sûre qu’il sera explosif !

 

5 réflexions sur “Les Autodafeurs, Tome 2 : Ma sœur est une artiste de guerre de Marine CARTERON

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  • 19 août 2017 à 8 h 36 min
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    Un grand merci pour cette chronique du Tome 2, ça m’a donné envie de le relire :-).

    Marine Carteron (et pas Manon…)

    PS : Comme tu me poseras certainement la question à la fin du Tome 3, j’y réponds par avance : la réponse à cette question est dans le Tome 3 de Génération K qui sort en octobre…. oui, je sais c’est machiavélique mais personne n’a jamais prétendu que j’étais une gentille personne 😉

    Bises

    Répondre
    • 19 août 2017 à 18 h 56 min
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      Merci Marine (et non Manon… j’étais bien réveillée lors de la rédaction -_- ) pour ce commentaire.

      Le tome 3 est emprunté et attend patiemment sur ma table de nuit… les deux premiers tomes de Génération K sont passés entre mes mains au travail mais j’attends un peu avant de m’y plonger. Le troisième clôturera la série ?

      Merci encore pour ces personnages attachants et à bientôt !

      Maureen (pourtant, Marine-Maureen, ça devrait pas être trop compliqué !)

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  • 17 août 2017 à 20 h 55 min
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    Je ne suis pas convaincu… pourtant c’est le genre de lectures qui peuvent me plaire.. Ce n’est peut être pas le bon moment!

    Répondre

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