L’Enfaon & L’Enlouve de Eric SIMARD
L’Enfaon – L’Enlouve
de Eric SIMARD
Syros (Mini Syros Soon),
2010 – 2016, p. 42
Première Publication : 2010 – 2016
Pour les acheter : L’Enfaon
– L’Enlouve
« Je [Eric Simard] suis né en 1962 à Joigny, dans la vallée de l’Yonne. Adolescent, j’ai voulu être basketteur professionnel. Je n’avais qu’une envie : ressembler aux stars que je côtoyais dans mon club. Malgré toute ma bonne volonté, je n’ai pas réussi à réaliser ce rêve ! J’ai finalement intégré une école : l’INSA de Lyon. A 23 ans, j’ai obtenu un diplôme d’ingénieur biochimiste que je n’ai jamais utilisé. J’ai éprouvé le besoin de rejeter le monde froid de la science… et je l’ai fait. Je pense qu’il est fondamental d’aller au bout de qu’on ressent, même si ce n’est pas toujours facile. J’ai voyagé pendant quelques temps, puis j’ai travaillé pendant quatre ans comme intervenant dans les maisons d’arrêt de Fleury-Mérogis. J’avais 26 ans et à travers cette expérience, j’ai beaucoup appris et grandi. A la même époque, ma rencontre avec Démosthènes Davvetas, un poète grec, a orienté ma vie vers la littérature. Après avoir travaillé 2 ans en librairie, je suis parti en Bretagne pour écrire sur le monde celte… et je n’en suis pas revenu ! Je vis actuellement entre Saint-Malo et le Mont-Saint-Michel. » (SON SITE)
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Chaque humanimal, mi enfant mi animal, est un être unique, à la sensibilité accrue, doué de capacités extraordinaires.
Il y a un nouveau dans la classe de Leila. Mais l’enfaon n’est pas un élève comme les autres, il vient du CHGM, le Centre des Humains Génétiquement Modifiés. Si l’enfaon est très fort à la course et en poésie, il n’écoute pas toujours ce que dit la maîtresse, et son regard se perd sans cesse de l’autre côté de la vitre, vers la forêt…
L’enlouve ne peut pas entendre un bébé pleurer sans avoir aussitôt envie de le protéger et de s’occuper de lui. Mais quel parent humain serait prêt à lui confier son petit ?
L’Enfaon est le premier-né de la série « Les Humanimaux« . Depuis sa publication en 2010, Eric Simard a complété la collection de cinq autres titres : L’Encygne, L’Enlouve, L’Engourou, L’Enbeille et L’Enbaleine, tous mettant en scène un enfant-animal.
Je me suis plongée dans L’Enfaon – qui a reçu de nombreux prix littéraires – et dans L’Enlouve, curieuse de découvrir ces courtes histoires de 42 pages chacune.
Tous ces petits héros, mi-enfant mi-animal, sont nés au CHGM (Centre des Humains Génétiquement Modifiés) dans un monde quasi identique au nôtre si ce ne sont les progrès de la science du côté de la génétique. Chacun d’eux possède les forces et faiblesses de l’animal avec lequel il partage quelques gènes et tous ont bien du mal à s’intégrer et s’adapter au monde des Humains « normaux ».
L’Enfaon m’a totalement séduite. Eric Simard y traite avec beaucoup de pudeur et de poésie, du thème de la différence. L’enfant-animal arrive en classe, dans une école « normale » dans laquelle il est le seul humain génétiquement modifié. Rêveur et distrait, il n’est pas très bon élève – à part en sport et en poésie – et a donc du mal à s’intégrer. Heureusement pour lui, la maîtresse est plutôt gentille et ses camarades de classe ne font pas grand cas de sa différence. Il trouve même une alliée en Leila, une petite fille douce, sensible et timide…
C’est d’ailleurs elle qui nous raconte cette histoire et je trouve qu’avoir son point de vue à elle – et non celui de L’Enfaon – est une très bonne chose puisque l’auteur place la différence dans les yeux d’une personne extérieure. C’est plein d’empathie, de tendresse et d’amour de l’Autre.
L’Enlouve m’a paru moins abouti et moins fort en émotions même si le message reste le même : savoir accepter ses différences (et celles des autres) et les utiliser, les valoriser comme points forts. Moins poétique même si toujours imagé, le personnage de l’Enlouve m’a semblé un peu moins attachant, un peu plus caricatural. C’est moins subtil et sensible que L’Enfaon, à mon goût.
Je ne sais pas si je lirai les autres titres de la série des Humanimaux car ils sont sans aucun doute basés sur les mêmes schémas mais je ne peux que vous conseiller de mettre L’Enfaon entre toutes les mains, petites (en première lecture, à partir de 7/8 ans) et grandes.