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Le Roi des Fauves de Aurélie WELLENSTEIN

Le Roi des Fauves
de Aurélie WELLENSTEIN

Pocket,
2017, p. 311

Première Publication : 2015

 

Pour l’acheter : Le Roi des Fauves

 

Aurélie Wellenstein partage son temps entre l’écriture, un travail dans un hôpital parisien, et le pistage avec un grand chien blanc. Elle a publié à ce jour quatre romans consacrés au rapport de l’homme à l’animal (réel ou intérieur). Le Roi des fauves (Scrineo), roman de fantasy sombre et épique, a fait partie de la sélection du Prix Imaginales des lycéens et du Prix Imaginales 2016. Les Loups chantants (Scrineo), un récit polaire, magique et troublant, a obtenu le Prix Elbakin 2016 (en catégorie jeunesse) et fait partie de la sélection 2017 du Prix Imaginales des collégiens. Aurélie Wellenstein, coup de cœur des Imaginales 2017, présente pour l’occasion, et notre plus grand plaisir, son dernier roman, La Mort du temps (Scrinéo). (Les Imaginales 2017)

 

♣ ♣ ♣

 

Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort. Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ». Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…


Aurélie Wellenstein a remporté un prix cette année aux Imaginales. J’ai donc profité de la sortie en poche de son Roi des fauves pour découvrir enfin son imaginaire… Je ne m’arrêterai pas en si bon chemin, Les Loups chantants atterrira très certainement dans ma bibliothèque à l’occasion des Aventuriales les 23 et 24 septembre prochains.

Dans ce royaume sombre, sans espoir, terrassé par la famine et par l’oppression d’un tyran, le peuple vit constamment avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Si un geste entraîne le mécontentement du seigneur des lieux, la sentence peut être terrible… car dans cet univers créé par Aurélie Wellenstein et inspiré des mythologies nordiques, les humains peuvent se transformer en berserkirs, une nouvelle condition pire que la mort.
C’est ce à quoi sont condamnés Ivar, Oswald et Kaya, trois amis morts de faim qui se sont faits attraper alors qu’ils braconnaient sur le domaine. Tentant alors de sauver leur peau, ils ont commis l’irréparable : ils ont attaqué le fils du seigneur et l’ont laissé pour mort. Quelques semaines plus tard, celui-ci réapparaît, paraplégique mais en vie et ivre de vengeance. Ses trois ennemis ne mourront pas, non ; il les condamne à se transformer en berserkirs, à perdre lentement leur humanité et leur raison et à devenir petit à petit des bêtes-esclaves uniquement animées par la rage et la violence.

Aurélie WELLENSTEIN, portrait trouvé sur Whoozone.

La principale qualité de ce petit roman – en un seul tome, c’est assez rare dans le genre pour le souligner – c’est le traitement de la dualité humain/animal grâce aux introspections de Ivar, l’un des trois héros qui prend très vite le devant de la scène. On sent assez facilement la peur qui l’envahit à la pensée de perdre le contrôle et on imagine très facilement la douleur et le conflit qui l’animent. Le combat qu’il mène tout au long de ces centaines de pages est parfaitement décrit et j’ai beaucoup apprécié la “chute” de cette histoire, ce que devient finalement Ivar après toutes ces journées de lutte.
Aurélie Wellenstein maîtrise son style, c’est efficace. Je n’ai eu aucun mal à entrer dans l’aventure et ce, dès la première page. J’ai très vite su me représenter les scènes décrites : les décors et les actions ; et je ne me suis pas ennuyée une seule minute. Les dialogues sont finalement assez peu nombreux mais le rythme est tout de même bien présent puisque les descriptions sont dosées. L’équilibre entre les deux est respecté justement grâce à ce point de vue un peu plus tourné vers Ivar que l’on suit d’assez près. On le comprend et on suit son évolution sans aucun temps morts.

En revanche, je suis moins convaincue par le traitement des autres personnages, notamment les deux amis proches du “héros”. On comprend très rapidement qu’Oswald et Kaya seront secondaires, qu’ils ne sont là que pour appuyer les actions et décisions d’Ivar mais j’ai trouvé leur personnalité un peu trop légère, trop peu développée et surtout… à la limite du bipolaire ! J’ai eu du mal à accepter le devenir de ces deux personnages secondaires qui aurait mérité un traitement plus approfondi, à mon avis.
Je comprends les choix scénaristiques d’Aurélie Wellenstein mais j’aurais aimé que Kaya et Oswald soient plus que de simples pions qui agissent uniquement dans le but de faire avancer le personnage principal dans sa réflexion et dans sa quête. C’est effectivement, un peu le rôle des figures secondaires dans un récit mais celui-ci prend encore plus d’ampleur quand tous les personnages que l’on rencontre ont une consistance et une histoire propres.

Derrière cette histoire de dualité, Aurélie Wellenstein met en place un univers qui tient la route avec ses codes et son Histoire (avec un grand -H). En tournant les pages, le lecteur découvre justement le passé – lointain – de certains personnages et ce qu’il a pu entraîner dans la narration présente. Une sorte d’intrigue secondaire – qui ne l’est pas vraiment puisqu’elle est intimement liée à Ivar et à son combat – qui enrichit le monde que l’on découvre avec plaisir.

On peut de ce fait aisément envisager d’autres histoires, avec d’autres héros (ou pas) dans cet univers sombre, gris, brumeux, dans lequel la magie a toujours sa place et dans lequel évoluent des êtres plus tout à fait humains… mais pas totalement retournés à la bestialité.

Une première incursion imparfaite mais réussie dans l’imaginaire de Aurélie Wellenstein. Je retiens une plume efficace et un thème – la dualité humain/animal – parfaitement traité. En utilisant ce mythe nordique du berserkir, l’auteure traite surtout de l’Humain, de sa nature, des choix qu’il peut faire et ce que cela peut impliquer… bref, derrière les éléments imaginaires il y a bien davantage.

 

Aurélie Wellenstein sera présente aux Aventuriales les 23 et 24 septembre 2017 !

 

5 réflexions sur “Le Roi des Fauves de Aurélie WELLENSTEIN

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