NéaChronical, Tome 3 : Manus Dei de Jean VIGNE

NéaChronical, Tome 3 :
Manus Dei
de Jean VIGNE


Editions du Chat Noir,
2015, p. 370

Première Publication : 2015


Pour l’acheter : sur le site de l’éditeur !


Né en 1966, à Moulins (03), Jean Vigne a déménagé dans les Alpes de Haute Provence dès l’âge de 1 an. Des études diverses et variées à Marseille lui ont permis de faire de belles rencontres et de développer sa passion précoce pour les jeux de rôle et pour les mondes de l’imaginaire. Entre musique et dessin, il n’a jamais quitté le monde de la création, pourtant, point d’écriture en cette période. Dévoreur de comics (Strange et Special Strange), de romans (les premiers Fleuve Noir et la série Perry Rhodan), de films (Star War IV, Indiana Jones ou Conan le barbare de 1982, souvenir souvenir…), il a fini par quitter sa région pour suivre son épouse à Paris. Une autre découverte, un autre monde riche en rencontres, avant de retourner en province en 1993, direction l’Isère et ses montagnes. C’est là que débuta son cycle d’écriture, quelques mots posés sur son écran d’ordinateur. C’était en 2001. Un premier manuscrit accepté en 2005 chez Chloé des Lys et Jean Vigne a poursuivi sa voie, avec ce même plaisir à chaque fois renouvelé, plongé dans des mondes imaginaires, ne se donner aucune limite sinon celle de se faire plaisir et, surtout, de faire plaisir à ses lecteurs.

 Tome 1  Tome 2 


♣ ♣ ♣


Par trois fois, on m’a laissée pour morte.
Dans l’ombre d’un seul et même homme.
Le temps de la vengeance est enfin venu.


/!\ Spoilers sur les tomes précédents ! /!\


Joliment baptisé Manus Dei, ce troisième et dernier tome clôt la trilogie NéaChronical de main de maître (ou de Dieu ?). Peut-être un cran en dessous du deuxième à mon goût – je vous explique pour quelle principale raison un peu plus bas – c’est une nouvelle fois un opus très riche et surprenant qui offre un dénouement à la hauteur de l’ensemble de la saga.

Nous quittions Néa en très fâcheuse posture à la fin du tome 2 : enfermée dans un caveau après avoir découvert la véritable identité de ses ennemis et quelques éléments sur ses propres ancêtres. Ce troisième opus fait directement suite au précédent puisqu’il reprend au même moment.
Notre héroïne doit trouver un moyen de sortir de cette prison de pierre, elle va alors puiser à l’origine de ses pouvoirs… et le résultat se révèle très surprenant puisque lorsqu’elles retrouvent l’air libre, Néa et sa complice comprennent qu’elles ont changé d’époque… mais dans laquelle ont-elles atterri ? Bouche bée, yeux ébahis, les voilà – et le lecteur avec – en 3024 ! Le monde a bien changé mais certains protagonistes sont toujours bel et bien présents et ont des idées bien arrêtées.

Je vous parle de l’intrigue qui se déroule dans le futur mais préparez-vous à suivre trois scénarios, trois fils conducteurs reliés les uns aux autres par l’histoire des personnages. Outre les chapitres qui se déroulent dans le futur, vous découvrirez également les aventures de certaines figures au moment où tout a commencé et où tout s’est joué (à savoir au 6ème siècle après J.C.) mais aussi, ceux qui s’attardent sur le présent de narration, alors que la police tente de comprendre tous les événements étranges qui se sont produits au passage de Néa. Et comme si les sauts dans le temps ne suffisaient pas, on navigue également dans l’espace, entre la France, l’Angleterre et même l’Egypte !
Vous dire que Jean Vigne est un génie car il a su construire une intrigue qui tient la route malgré toutes ses ramifications, c’est un pléonasme. Surtout lorsque l’on apprend – il me l’a dit aux Imaginales – qu’il n’avait pas du tout planifié tout ça au début, qu’il était plutôt un auteur jardinier (et non architecte). Moi je dis : “Waouh !”. Je suis impressionnée par cette maîtrise aussi bien d’un contexte complexe que des nombreux personnages qui y évoluent et qui ne sont pas de simples marionnettes, non, ce sont des figures aux personnalités travaillées et crédibles.

Jean VIGNE.

C’est là encore, à mon goût, une grande force de l’auteur. Ses personnages sont si bien croqués qu’on y croit. A commencer par Néa qui me tapait vraiment sur le système lorsque j’ai fait sa connaissance mais qui a su m’attendrir et me toucher par la suite. D’ailleurs, ici, on ne la voit pas assez à mon goût et c’est bien là mon regret, ce qui fait que j’ai peut-être un peu moins aimé ce tome que le précédent. Je comprends ce choix narratif, l’alternance des chapitres dans des époques différentes implique que l’héroïne ne soit pas toujours au premier plan. Elle s’efface petit à petit pour laisser le devant de la scène à d’autres personnages. C’est cohérent avec l’histoire et c’est une nouvelle fois bien construit… mais elle m’a manqué quand même cette nana qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui s’adapte aussi bien que possible aux situations qu’elle subit alors qu’elle n’a pas rien demandé.

Moins de Néa entre les pages donc mais un peu plus des autres protagonistes… ce qui m’a permis de m’attacher un peu plus à eux. La grosse surprise de ce troisième tome c’est Morgane que j’avais détestée précédemment mais qui s’est révélée ici terriblement humaine malgré sa nature totalement surnaturelle. Elle m’a émue à plus d’un titre. Elle est emportée par la violence de ses émotions et se retrouve mêlée à une tornade qu’elle ne contrôle plus. Elle doute, elle prend des décisions pas toujours bonnes, elle regrette… Bref, elle m’a plu.
C’est aussi le cas, dans une moindre mesure, du flic Alonzo qui tente tant bien que mal de comprendre tout ce bordel et de faire son boulot au mieux. C’est le genre de personnages qui en a sous la pédale et avec lequel l’auteur pourrait presque lancer un spin-off. Je suis sûre que le suivre dans ses anciennes enquêtes serait assez passionnant parce que lui aussi a une personnalité à laquelle on peut facilement s’attacher.

Jean Vigne parvient sans trop de problème à mêler un langage oralisant dans les dialogues à des descriptions plus fines de chaque situation. C’est un bel équilibre qui fonctionne et qui permet une lecture fluide et sans temps morts.
Ajoutez à cela des chapitres qui se terminent toujours sur un sentiment d’attente et voilà un troisième tome que vous vous surprenez à dévorer malgré la densité du texte (petite police de caractère, étroitesse des marges).

Si je dois retenir une chose de cette surprenante trilogie c’est le chemin emprunté par l’auteur. En lisant les premières lignes, jamais je n’aurais pu imaginer en arriver au développement de ce troisième tome. En trois volumes, Jean Vigne nous fait rencontrer toute une palette de personnages étonnants et passe d’un genre littéraire à un autre d’un claquement de doigt (du polar glauque au fantastique sans oublier la science-fiction !). C’est le grand écart… et le pire (non le mieux) c’est que ça tient la route ! J’ai maintenant très envie de lire autre chose de Jean Vigne… et ce sera bientôt chose faite grâce à Jeïs, un de ses anciens titres, plus fantasy cette fois !



3 réflexions sur “NéaChronical, Tome 3 : Manus Dei de Jean VIGNE

  • 5 juin 2017 à 6 h 00 min
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    J’ai dévoré les deux premiers tome… Il me manque ce dernier tome… j’ai encore plus hâte de l’acquérir! *Anne*

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  • 3 juin 2017 à 20 h 14 min
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    Je n’ai qu’un mot à dire, merci de tout cœur (comment ça, ça fait plus qu’un mot ?)

    Répondre
  • 3 juin 2017 à 18 h 55 min
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    Je suis totalement d’accord avec toi sur le côté surprenant de cette trilogie. C’est impressionnant de voire comment tout est cohérent malgres les évolutions dans les personnages et les genres de natation. En tout cas je suis ravie de voire que tu as apprécié.

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