[J’AI TESTÉ…] Julien Doré !
Le 2 mai au Zénith d’Auvergne
4500 personnes selon La Montagne (THE quotidien auvergnat)
Il y a à peine 6 mois, Julien Doré ce n’était pour moi qu’un type qui avait gagné la Nouvelle Star, qui portait des barrettes et qui dépassait Les Limites. Voilà. Et ça aurait dû en rester là parce que niveau chanson française, à part les vieux groupes que sont Téléphone (Les Insus) / Indochine ou les chanteurs déprimés Saez / Raphaël, je ne suis franchement pas calée.
Oui mais voilà.
C’était sans compter sur la découverte d’une de ses interviews sur je-ne-sais-plus quel magazine féminin. Les convictions du bonhomme ont résonné en moi et oui, j’avoue sans aucune honte que la photo d’illustration de l’article a sans doute joué un rôle plus ou moins (surtout plus) déterminant. J’ai donc jeté une oreille à son dernier-né, tout fraîchement sorti dans les bacs et joliment baptisé Esperluette (&). A la première écoute, tous les morceaux ne m’ont pas convaincue mais je me suis laissé porter par la voix et le charme a opéré. A peine quelques jours plus tard, alors que je fouillais dans la programmation du Zénith d’Auvergne, que vois-je ? Julien Doré le 2 mai. 30€ la place en fosse, qu’est-ce que je risquais ?
Mardi 2 mai, donc. Sursaut d’angoisse dans la matinée alors que j’avais été mobilisée pour remplacer une collègue (heureusement seulement jusqu’à 16h). Retrouvailles avec une ancienne collègue-amie de la BU Santé (et des « tchin » entre bouteille/biberon avec son petiot de 17 mois) et direction le Zénith. Arrivées sur place vers 19h30 après une non-manœuvre sur le parking pour terminer à cheval sur deux places (je précise que je n’étais pas au volant… moi j’en aurais pris trois !), non-fouille des sacs, passage aux toilettes oblige et dernier grignotage de financier avachies dans un coin de la fosse en attendant la première partie.
Omoh s’installe à 20h tout pile dans un petit brouillard (c’était pour pas nous voir ou pour faire un peu fog anglais ?). Je ne connais pas du tout mais j’apprécie l’énergie et les voix. Le public n’est pas très démonstratif, j’espère qu’il le sera plus lorsque la star de la soirée sera là. Qu’on fasse un bon accueil auvergnat quand même ! (A Lyon j’avais souvent la même impression dans les concerts : des gens mous et pas du tout impliqués, à se demander s’ils ne seraient pas mieux sur leur canapé à regarder le dvd du live…)
Après deux ou trois « faux » départs sur les premières notes de Porto Vecchio, les six musiciens se mettent en place et Le voilà qui apparaît enfin en fond de scène au milieu de l’Esperluette géante. Le Lac vient très vite ensuite, la fosse est plutôt réceptive (la preuve avec quelques cris d’hystérie féminine) mais les gradins peinent à se lever. Moi je me dandine, je chante un peu (même si je ne connais pas toutes les paroles par cœur mais j’m’en fiche) et je souris beaucoup, parce que je suis bien, parce que je suis contente d’être là et que Julien Doré et ses acolytes semblent aussi plutôt heureux.
Piano-voix, danses habitées ou bains de foule… le show dure plus de deux heures. C’est toujours généreux, parfois drôle et sexy et souvent émouvant. Les musiciens sont bons (mention +++ au batteur) et derrière sa belle gueule, Julien Doré a une voix. Une belle voix qu’il maîtrise. J’ai un peu retrouvé ce que j’avais pu ressentir avec Damien Rice aux Nuits de Fourvière en juillet 2015. Moi j’aime les concerts généreux où un lien, un dialogue se créé entre l’artiste et le public et c’est cette impression que j’ai eue mardi soir. Alors merci pour ça. Et merci pour cette version live d’Eden, morceau (du dernier album) que j’appréciais chez moi mais que j’ai vraiment redécouvert pour l’occasion. Ces basses qui résonnaient en nous, c’était waouh. D’ailleurs, je crois que c’est à partir de ce morceau-là que le concert a pris une autre dimension, une nouvelle intensité.
Beaucoup de titres de son Esperluette et quelques-uns (les plus connus) des anciens albums ; ça fonctionne, les personnes autour de moi semblent conquises. Je m’amuse des commentaires de ces messieurs derrière moi, qui enjoignent (avec humour) à leurs compagnes de se calmer quand le beau Julien se la joue sexy. A un moment, je râle un peu fort (et ça marche) parce que je ne suis pas venue pour voir le concert sur l’écran de téléphone de la pseudo-vidéaste située devant moi. Filmer quelques secondes et prendre quelques photos pour les souvenirs, oui ; passer son concert le téléphone en l’air (autant regarder le dvd live encore une fois, parce que je ne vois pas comment on profite du moment présent comme ça) et emmerder tous les gens derrière, non. Déjà qu’elle était plus grande que moi, ça va bien. Moi j’dis : les petits devants, les grandes dindes derrière.
C’est malgré tout avec le sourire aux lèvres et la bonne humeur que l’on finit par quitter la salle après quelques rappels encore une fois généreux. Le sourire mais un peu de tristesse aussi, parce que c’est déjà fini et que c’était évidemment trop court. Alors hop, direction le merchandising. Objectif : ramener un souvenir et pourquoi pas une petite signature.
On s’approche et on se faufile. Impossible d’atteindre le vendeur alors on lève la main et on crie ce qu’on voudrait bien acheter. Pour moi un mug, pour mon amie un tote-bag et un briquet. On a ce qu’on veut mais comme tout le monde, on ne bouge pas. On y est, on y reste. On se baisse de temps en temps pour que ceux derrière récupèrent leurs achats et on patiente. On a un peu chaud, on est un peu serrées… et puis il apparaît et là, mouvement de foule. Plaquées contre les gens autour, un peu trop collées-serrées à mon goût mais il faut ce qu’il faut, on espère un petit gribouillis sur notre place, notre sac, une chaussure, une photo, un gilet… Même si j’apprécie la générosité (bien peu d’artistes viennent au contact de leur public comme ça), j’ai trouvé ça finalement très frustrant. Je suis contente d’avoir cette place annotée, c’est un souvenir… mais le souvenir aurait été largement plus mémorable s’il y avait eu un échange de mots (j’aurais vraiment aimé lui dire sincèrement « merci » pour ce concert et pour les bons moments qu’il offre à nos vies quotidiennes grâce à sa musique) ou même de sourires (plus que les dédicaces sur mes livres, ce sont les échanges avec les auteurs qui les signent que j’apprécie ; le souvenir d’un sourire, d’une anecdote, d’une blague…). Encore une fois, merci à lui parce que c’est généreux mais dans des salles aussi énormes, c’est peut-être un peu difficile à gérer non ? Je ne boude pas mon plaisir, j’ai vu Julien Doré « en vrai » à moins d’un mètre et oui Mesdemoiselles/Mesdames, je confirme, il est aussi beau qu’à la télé.
Quand j’ai pris cette place il y a 6 mois, c’était pour assouvir ma curiosité. Juste pour tester. Finalement, je crois bien que je suis tombée sous le charme et que l’aventure ne s’arrêtera pas là. J’espère bien faire une autre date sur cette tournée (c’est en pourparlers) et je visite régulièrement le compte Twitter de Monsieur Julien Doré. Et je vous invite très largement à faire de même. Heureux moments en perspective, ça fait du bien.
Petites remarques que je ne savais pas où placer dans tout ce blabla : les bains de foule c’est bien, mais pourquoi toujours au centre ? Les côtés de la fosse, ces pauvres laissés-pour-compte ! Et pourquoi pas tous les musiciens en dédicace à la fin au merchandising, eux aussi ils ont bien bossé et méritent toutes nos félicitations et tout notre amour ? (Ils sont peut-être venus plus tard, mais je ne suis pas restée assez longtemps pour vérifier.)
Je n’ai pris aucune photo (je préfère en prendre plein les yeux et profiter du moment présent) alors celles – du concert – que vous voyez là sont signées Fred Marquet.
Génial moi zussi je suis fan de cet artiste et je vais le voir prochainement à Saint-Etienne le 2 juin !
Bonne soirée
Whaouh, quel article dense et passionnant ! Merci pour ta générosité, Maureen !
J’aime beaucoup cet artiste, même si je ne raffole pas de ses chansons, à l’exception des « Limites » : un univers, une jolie et véritable voix, une personnalité, un charisme…
Dans la catégorie chanson francophone, je te conseille deux chansons non récentes que j’écoute beaucoup en ce moment : « Ouverture » d’Etienne Daho et « Ton héritage » de B. Biolay.
Gros bisous,
Ondine
Qu’il est énervant ce Julien Doré. Il chante bien, il a du talent, de l’énergie, une belle gueule, il est drôle, humble, et transpire la sympathie… Et on arrive même pas à le détester !
Je dois avouer que j’étais assez fan quand il était à la Nouvelle Star, et je l’ai vu par la suite en showcase privé pour son premier album, dans une atmosphère très intimiste, très simple, un chouette moment. Je l’ai un peu « perdu de vue » par la suite, ne l’écoutant que de temps en temps en dilettante même s’il y a des morceaux que j’aime bien, mais en concert comme ça, ça doit forcément prendre une autre dimension et valoir amplement le coup.
En tout cas on sent que tu as passé un excellent moment, c’est sympa à lire aussi ce genre d’articles 🙂
Je ne suis pas du tout « public » pour Julien Doré mais j’ai aussi mon anecdote. Je n’ai plus de TV depuis des années et la dernière fois où j’ai regardé Nouvelle Star c’était juste SON année et j’avais de suite adoré sa personnalité et sa façon de justement dépasser les limites…
Aujourd’hui, je n’écoute pas plus que cela, mais mon tout premier tatoueur a joué dans son clip (^^) et ma mère est super fan 🙂
C’est un bon artiste.