Eclosia ou l’Ecosse des Légendes de Nathalie BAGADEY
Eclosia ou l’Ecosse des légendes
de Nathalie BAGADEY
Autoédition,
2014, p. 248
Première Publication : 2014
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Professeur agrégé d’anglais, Nathalie Bagadey partage son temps entre ses passions, l’enseignement et l’écriture, tout en s’occupant de ses trois enfants, chats, tortue et poissons. Lectrice assidue de littérature de l’imaginaire, elle travaille actuellement sur une quadrilogie d’heroic fantasy : Une Autre Vie à Citara. Ses lecteurs sont majoritairement des adolescents, jeunes adultes et adultes aimant la fantasy. Ils apprécient le suspense, l’imagination et le style fluide de ses récits. Grande voyageuse, elle s’est inspirée de l’un de ses périples pour l’écriture de son premier roman Éclosia ou l’Écosse des légendes, paru en octobre 2014 en autoédition. (Monde Fantasy)
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Lors d’un voyage en Écosse, Clorinde tombe sous le charme mystérieux et envoûtant du pays et de son guide, le séduisant Ian MacLeod. Mais en chemin, bon nombre de créatures légendaires vont croiser sa route et son destin s’en trouvera changé à tout jamais. Si seulement elle accepte de croire…
Avant de rencontrer Nathalie Bagadey aux Aventuriales de Ménétrol en septembre dernier, j’avais eu l’occasion d’échanger brièvement avec elle sur la toile et elle m’avait déjà convaincue de me plonger dans Eclosia, son roman se déroulant en Ecosse. Il est vrai que ce pays et son folklore ne sont pas sans me rappeler l’Irlande et sa Faërie ; le voyage était donc le bienvenu.
Le défaut principal de ce premier roman édité par Nathalie Bagadey, c’est sa brièveté ; de laquelle découle quelques faiblesses scénaristiques. Ce qui est franchement dommage car le contexte et la plume sont assez solides et auraient donc largement tenu la route sur le double de pages ! J’ai pris tant de plaisir à ce voyage dans le folklore écossais que j’aurais largement lu 200 ou 300 pages de plus.
Clorinde est une jeune femme en thèse d’économie du tourisme. Elle est appelée en Ecosse afin d’y présenter une conférence sur son sujet de prédilection. Arrivée à l’aéroport, elle est accueillie par Ian MacLeod, beau trentenaire bien loin du vieux chef de clan écossais qu’elle s’imaginait. La conférence est repoussée, son hôte lui propose de lui servir de guide à travers le pays pour y faire un brin de tourisme. Au début réticente et méfiante, notre héroïne se laisse finalement prendre au jeu.
Au fil du séjour, elle va assister à quelques apparitions surnaturelles. La première est la rencontre avec le fantôme de Marie Stuart qu’elle prend tout naturellement pour des effets spéciaux dédiés aux nombreux visiteurs du château. Plus tard elle croisera, en pleine nuit au bord d’un lac, un « cheval » égaré mais n’y verra là rien d’étrange. Pourtant, Ian va finir par la convaincre qu’elle est en présence de créatures du Petit Peuple, de créatures féeriques. Et c’est finalement assez rapidement et simplement que Clorinde va accepter cette explication. Ce que je trouve, là encore, plutôt rapide et un peu en contradiction avec son caractère pragmatique et très terre-à-terre (malgré ses fréquentes lectures imaginaires).

Cette rapidité et trop grande simplicité se retrouvent également (et surtout) dans la romance qui va se mettre en place – évidemment – entre Clorinde et le beau Ian. Dès le premier regard le charme opère et il ne faut pas plus d’un jour ou deux pour que ces deux-là tombent dans les bras l’un de l’autre et se promettent un amour éternel (ou presque). Qu’on puisse avoir une forte attirance sexuelle pour quelqu’un dès le premier regard, je l’entends. Qu’on se dise « je t’aime » au bout de deux jours, je trouve ça hautement improbable et bien peu crédible. Mais je ne suis définitivement pas le cœur de cible pour ces histoires d’amour.
Si j’aime tant Orgueil & préjugés de Jane Austen c’est justement parce que l’auteure prend son temps avec ses personnages et nous offre une évolution psychologique poussée et crédible. Avec 300 pages de plus, je suis sûre que Nathalie Bagadey aurait pu creuser davantage les personnalités de ses héros et nous proposer une relation beaucoup plus complexe et réaliste. En tout cas, ça m’aurait plu parce que je me répète, le contexte vaut son pesant de cacahuètes alors une belle histoire à l’intérieur, ça aurait été tip-top !
Parce que oui, il est évident que Nathalie Bagadey connaît et maîtrise son sujet. Elle est véritablement passionnée par l’Ecosse – qu’elle a sans aucun doute visitée – et par son folklore. Elle parvient à nous transmettre la magie et la beauté des lieux très facilement et lorsque l’on tourne la dernière page, je pense que nous sommes nombreux à avoir envie de prendre un billet d’avion pour Édimbourg et les Highlands. Moi aussi j’aimerais beaucoup fouler l’herbe verte de ce beau pays et y croiser quelques brownies, kelpies, selkies, banshees et autres créatures du Petit Peuple.
A noter qu’à chaque entrée de chapitre – généralement dédié à une nouvelle révélation/rencontre pour Clorinde – Nathalie Bagadey cite quelques auteurs spécialisés en Faërie. J’ai donc eu plaisir à retrouver quelques répliques du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare et quelques passages des nombreux ouvrages de Pierre Dubois. Le clin d’œil est bien trouvé et c’est une preuve de plus que l’auteure s’est documentée et connaît ses classiques sur le sujet.
Peut-être un peu trop bref mais clairement dépaysant, ce séjour dans les vertes contrées écossaises fonctionne très bien. Les créatures féeriques se révèlent chacune leur tour au fil du voyage et la romance en profite pour se construire. Celle-ci est un poil trop rapide et trop simple pour moi – qui ne suis pas une adepte du genre – mais je suis persuadée qu’elle saura convaincre les lecteurs fleurs bleues globe-trotter !
Merci Maureen, pour cette très belle chronique !! 😉 Ravie de voir que tu es tentée d’aller te balader du côté de l’Écosse maintenant : c’est vraiment le but de mon histoire.
Bien sûr que j’y suis allée, je ne parle que des lieux que j’ai visités. 😉
Tu m’avais déjà tentée avec ce titre dans ta vidéo, mais c’est la romance qui m’arrête (je partage ton avis sur ce genre de littérature). C’est dommage, parce que tout le reste m’intéresserait, même si c’est bref.