Les Damnés de Dana, Tome 1 : La Dame sombre de Ambre DUBOIS
Les Damnés de Dana,
Tome 1 : La Dame sombre
de Ambre DUBOIS
Le Chat Noir,
2012, p. 306
Première Publication : 2012
Pour l’acheter : sur le site de l’éditeur (à 10€) !
Ambre Dubois est née en 1979 sous le ciel pluvieux de Belgique. Elle se passionne très tôt pour les personnages de vampires et commence dès 16 ans à gribouiller des petites scènes mettant en scène ces créatures. Un rien schizophrène, son esprit se partage entre deux personnalités : au civil, elle est diplômée en kinésithérapie et travaille dans un hôpital psychiatrique, la nuit elle dévore des livres fantastiques et voue un véritable culte au personnage de Dracula. C’est en 2007 qu’elle publie un premier roman intitulé Le Manoir des Immortels aux éditions Nuit d’avril. Elle a aussi eu quelques nouvelles publiées dans des webzines (Reflets d’ombre, Outremonde, Le calepin jaune) et dans des anthologies. D’autres récits vampiriques sont toujours en préparation et en recherche d’éditeurs. A côté de tout cela, elle est aussi la co-administratrice de la jeune maison d’édition du Petit Caveau dont la spécialité est… les vampires!
♣ ♣ ♣
Au pied d’un cercle de menhirs, une jeune femme aux cheveux et aux yeux couleur corbeau se réveille. Qui est elle? Elle l’ignore. Ou se trouve t’elle? Elle va bientôt le découvrir…
En plein territoire picte, résistant aux envahisseurs romains, une tribu celte recueille la mystérieuse femme. Rapidement, elle va se trouver mêlée au quotidien de ce peuple, à ses légendes, à ses mystères et à ses désespoirs.
Le cercle de pierres sera-t-il la clef qui lui rendra son identité? A moins que ce ne soit le vampire qui la surveille dans l’ombre…
Les Damnés de Dana est certainement un des premiers titres du Chat Noir que j’ai achetés, la mention des pictes, du mur d’Hadrien, des celtes, des menhirs et de la tribu de Dana ayant largement de quoi m’intriguer. Pourtant, ce n’est que plusieurs années plus tard (bien trois ou quatre ans) que je me suis enfin décidée à ouvrir ce premier tome… mais que ne l’ai-je fait plus tôt !
La Dame sombre n’est pas un roman parfait mais il m’a divertie et m’a largement fait voyager dans un espace-temps que j’apprécie beaucoup. Le plus gros point fort de ma lecture est à mon avis et sans hésitation, le contexte, très marqué, très palpable, très immersif. Et j’ai adoré me retrouver au milieu d’une tribu picte près du mur d’Hadrien. Le tome 2 sera lu très vite, très certainement avant la sortie du troisième et dernier opus de la trilogie (en mai ou juin prochain, me semble-t-il).
C’est un tome assez introductif que nous offre là Ambre Dubois. Plongés directement dans le vif du sujet, nous découvrons notre héroïne qui se réveille au pied de menhirs, amnésique. Effrayée autant par la tempête qui fait rage que par l’apparition d’un homme inquiétant, la jeune femme finit par trouver refuge auprès du druide (chef religieux) d’une tribu picte. Les autres membres du clan se méfient d’elle car elle possède les cheveux et les yeux aussi noirs que les plumes du corbeau, ce qui, selon eux, est le signe indéniable des romains (est-elle une espionne ?) ou des créatures de l’AutreMonde (est-elle vraiment humaine ?).
La belle héroïne n’en sait rien. Elle ne se souvient de rien. Ni de qui elle est, ni ce qu’elle faisait au pied de ces pierres par une nuit de tempête. Le lecteur apprend donc tout en même temps qu’elle, aussi bien les us et coutumes des pictes que la présence de l’envahisseur romain. Un héros amnésique est toujours agréable à suivre car il nous permet de récolter un maximum d’informations à travers ses yeux, le lecteur est au même point de connaissance que lui et ne rate donc rien. Malgré tout, ce point de vue interne qui a du bon, laisse aussi beaucoup de mystères et met une certaine barrière, paradoxalement, entre l’héroïne et nous, puisque nous ne savons rien d’elle et ne pouvons la juger que sur ses actes présents. Difficile donc de la cerner vraiment et « de lui faire confiance ». Ce qui est voulu et fonctionne parfaitement… mais me laisse un peu sur ma faim !
Ainsi donc, le lecteur s’introduit dans la tribu picte en même temps que celle qui se fera finalement appeler Mévéa. J’ai aimé tous ces passages, certes un peu contemplatifs, mais qui permettent de mettre le contexte en place. Il ne se passe finalement pas énormément de choses – quoi que… – mais je me suis sentie totalement embarquée dans cette ancienne Ecosse, auprès des guerriers peints en bleu, sous leurs huttes. Chef de clan, druide, guérisseur, guerriers (et guerrières !), autant de personnalités différentes et importantes pour le bien être de tous.
On sent les liens qui les unissent, la force et la fierté de ces pictes et la menace romaine qui gronde, malgré la limite posée par le mur d’Hadrien. Les manipulations et les traitrises sont le lot quotidien et on ne peut faire confiance à personne.
Ajoutez à cela l’apparition d’éléments un peu plus fantastiques et mystiques puisque, outre les pouvoirs du druide et les créatures de l’AutreMonde, Ambre Dubois place des vampires dans ce contexte bien particulier. Une idée qui ne manque pas d’intérêt puisque, après tout, ces morts-vivants pouvaient très bien déjà exister à l’époque et déjà semer la pagaille autour d’eux. Je ne suis plus très fan des vampires qu’on a vu un peu trop et un peu à toutes les sauces… mais j’ai apprécié leur présence ici et leur lien avec l’AutreMonde. On ne sait pas encore grand chose sur eux et leur raison d’être mais je suis curieuse d’en apprendre davantage dans les tomes suivants.
Finalement, le seul petit bémol à mon goût, ce sont les scènes plus « romantiques » voire érotiques. Je ne suis pas contre l’idée même si je n’en suis pas très fan généralement, mais je les ai trouvées assez peu utiles ici et un peu précipitées. Elles ne sont pas mal écrites, non, ce n’est pas désagréable, mais ce n’est pas indispensable et je n’y ai pas vraiment cru.
Disons qu’un homme et une femme ressentent assez de désir pour se sauter dessus rapidement, oui, qu’il y ait des sentiments et des déclarations d’amour éternel au bout d’une semaine, non, je n’y crois pas une seconde. Mais je ne suis pas le meilleur public pour ça !
Lors de ma lecture de La Dame sombre, j’ai plusieurs fois repensé à mon excellente découverte de Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski, ce qui est plutôt très bon signe. Moins érudit et plus « romantique » que celui-ci, ce premier tome de Ambre Dubois n’en reste pas moins dépaysant, intriguant et très divertissant ! J’ai passé un excellent moment et lirai la suite avec grand plaisir.
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J’en ai de bons souvenirs! Je dois le relire car avec la sortie du tome 3 qui approche, il faut que je lise le deuxième tome !
Je suis un peu comme toi. Les scènes pseudo-érotiques ne m’ont pas fait vibrer et je ne les ai pas trouvées très pertinentes. Un tome introductif, c’est le bon mot pour résumer ce premier livre. Belle chronique en tout cas 🙂