Samuel Johnson, Tome 2 : Les Cloches de l’Enfer de John CONNOLLY

Samuel Johnson, Tome 2 :
Les Cloches de l’Enfer
de John CONNOLLY
L’Archipel
2012, p. 335
Première Publication : 2011
Pour l’acheter : Samuel Johnson, Tome 2
John Connolly est un écrivain irlandais né à Dublin le 31 mai 1968. Avant de devenir un romancier à temps plein, John Connolly travaille comme journaliste, barman, fonctionnaire du gouvernement local, serveur et coursier au grand magasin Harrods à Londres. Il est surtout connu pour sa série de romans mettant en vedette le détective privé Charlie Parker.
Wikipédia.
♣ Le Livre des choses perdues ♣ Nocturnes ♣
♣ ♣ ♣
Avec l’aide de son ami le démon Nouillh, Samuel Johnson, 11 ans, avait déjoué dans Les Portes les plans machiavéliques de l’horrible démon Ba’al. Ce dernier, qui avait pris les traits Mme Abernathy, la voisine de Samuel, souhaitait en effet livrer la Terre aux forces des ténèbres et préparer ainsi la venue du Mal Suprême.
Depuis sa cuisante défaite, Mme Abernathy n’a eu de cesse de ruminer sa vengeance. Aussi, quand l’accélérateur de particules qui lui avait permis la première fois d’ouvrir les portes de l’enfer est remis en activité, elle en profite !
Et c’est ainsi que Samuel, Boswell, son fidèle compagnon à quatre pattes, mais aussi un marchand de glaces et deux policiers se retrouvent « aspirés » en enfer.
Mme Abernathy se lance alors à leur recherche avec l’idée de les capturer pour les livrer au Mal Suprême – et ainsi faire oublier son précédent échec.
Mais c’est sans compter sur la compétition entre démons pour obtenir les faveurs de leur chef et, bien sûr, les ressources insoupçonnées de Samuel et de ses compagnons.
Deuxième tome de la saga mettant en scène le jeune Samuel Johnson, Les Cloches de l’Enfer se situe deux ans plus tard et suit les mêmes héros. N’ayant pas lu le premier volet – Les Portes – je redoutais d’être plongée au milieu d’un univers et d’une histoire inconnus mais il n’est pas indispensable d’avoir lu le premier tome pour profiter du second.
Si j’avais adoré John Connolly avec son Livre des choses perdues plus ou moins jeunesse et son recueil de nouvelles sombres baptisé Nocturnes, je suis moins emballée par cette série, peut-être un peu trop jeunesse pour moi. Je lui ferai les mêmes reproches qu’au premier tome de la série Artemis Fowl de Eoin Colfer, lui aussi auteur irlandais : beaucoup d’aventures, de belles idées et de l’humour, mais pas assez d’émotions pour moi ce qui m’a donc empêché d’entrer dans l’histoire et de la savourer. Je suis restée étrangère à l’aventure du petit Samuel (comme je l’avais été pour le jeune Artemis) et je me suis parfois ennuyée. Dommage.
John Connolly nous fait un rapide résumé des faits précédents dans les premières pages, ce qui permet de replacer l’histoire dans son contexte et d’avoir une vision rapide de ce qu’avait pu vivre le jeune héros auparavant. Le compte-rendu est bien fait, avec humour et subtilité et est particulièrement bienvenu. On entame donc ce second tome avec toutes les connaissances nécessaires et on n’est pas perdu. Bon point.
L’intrigue générale est assez simple : Samuel et son petit chien sont à nouveau propulsés en enfer où ils devront combattre le même démon que la fois précédente et trouver le moyen de rentrer chez eux. Ils vont alors faire plusieurs rencontres hautes en couleurs (les nains, les deux policiers qui ont perdu leur voiture de fonction, le vendeur de glaces et son camion rempli de délices glacés…) et seront plus ou moins aidés par des créatures plus ou moins efficaces (les démons Nouillh et Trouillh pour ne citer qu’eux). Comme je le disais plus haut, c’est bourré d’aventures et d’humour (chaque personnage vaut le détour) et c’est dense, on ne devrait pas s’ennuyer. Malheureusement, je me suis sentie trop extérieure à ce qu’il se passait.
Samuel est un garçon agréable à suivre, débrouillard, courageux et possédant un petit côté attachant. Malgré tout, du haut de ses 13 ans, il est bien loin de la jeune femme de 28 ans que je suis aujourd’hui. Il m’arrive souvent de lire des livres pour la jeunesse dont les héros sont aussi jeunes que Samuel, voire encore plus petits, livres que j’aime énormément (Les Chroniques de Spiderwick par exemple, que j’avais adoré !) mais les choix narratifs sont alors différents. Chez Toni DiTerlizzi et Holly Black (pour Spiderwick), l’accent est mis sur la situation émotionnelle des enfants qui vivent l’aventure alors que là, chez John Connolly, l’accent est porté sur l’aventure en elle-même.
Ce n’est pas une mauvaise chose, c’est simplement une façon de traiter l’histoire qui me touche moins et donc m’embarque moins. J’ai besoin d’émotions et de personnages avec des personnalités riches pour pouvoir m’attacher à eux et donc suivre leur quête en me sentant impliquée.

Cependant, objectivement, je reconnais bien volontiers que cette histoire possède de nombreuses qualités, aussi bien dans la forme que dans le fond. Comme je vous le disais, le héros va rencontrer beaucoup de personnages hauts en couleurs. On sent beaucoup de références (du folklore irlandais notamment et également des contes de notre enfance, les 7 nains étant l’exemple le plus flagrant) dans l’imaginaire de John Connolly.
L’auteur a, de plus, un sens de l’humour bien présent. Ces figures se parent donc d’une certaine loufoquerie, peut-être un peu lourde dans les premières pages mais qui devient plus subtile au fil du récit. C’est amusant et je ne doute pas que les plus jeunes lecteurs riront aux éclats en découvrant certains passages.
C’est, qui plus est, bien écrit (et peut-être bien traduit également). Les descriptions fonctionnent bien, les dialogues rythment le récit intelligemment… la lecture est fluide.
Le concept des notes de bas de page est intéressant et enrichit le monde créé par John Connolly (en ajoutant souvent des traits d’humour). Je dois cependant avouer que si j’ai lu les premières avec beaucoup de curiosité et de plaisir, j’ai eu tendance à survoler les suivantes, surtout celles qui prenaient beaucoup de place. Je ne suis pas une très grande fan des notes de bas de page pour lesquelles j’ai un avis mitigé. C’est à la fois très enrichissant, comme je le disais plus haut, mais elles ont également tendance à briser le rythme de la lecture au milieu d’un paragraphe.
Les Cloches de l’Enfer n’a pas été une mauvaise lecture, seulement une lecture qui a manqué d’émotions et donc n’a pas su m’emporter entre ses pages. Dommage, car il y a beaucoup de très bonnes choses dans ce second tome !
Merci aux éditions de L’Archipel pour l’envoi de ce titre (ça date !) !
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Un Connolly trop jeunesse… peut être pas alors.
Le côté très (trop ?) jeunesse me faisait un peu peur pour cette série, là où par ailleurs j’adore John Connolly (Le Livre des Choses Perdues, qui joue sur les deux tableaux jeunesse/adulte avait été un immense coup de cœur, et la série des Charlie Parker définitivement adulte est excellente même si la qualité peut varier d’un tome à l’autre).
Le manque d’empathie et d’émotions auraient aussi tendance à me rebuter (c’est d’autant surprenant qu’en général, dans ses autres romans, c’est un côté qu’il ne néglige pas voire se montre très talentueux dans ce domaine), mais tu ressors quand même beaucoup de qualités, donc je crois que je me laisserai tenter un de ces jours (mais Prière d’achever et Nocturnes ont la priorité pour cet auteur).
J’avais beaucoup aimé les premiers tomes d’Artemis Fowl, mais il faut dire que je les ai lu il y a plus d’une dizaine d’années, pas sûr que la sauce prendrait encore si je les relisais maintenant.
En tout cas merci beaucoup pour ta chronique, je l’attendais avec impatience ! En espérant que ta prochaine lecture de Connolly soit plus à ton goût 😉
Je peux comprendre « le trop jeunesse pour moi ».