Anders Sorsele, Tome 1 : Par le sang du démon de Virginia SCHILLI

schilli

Anders Sorsele, Tome 1 :
Par le sang du démon
de Virginia SCHILLI
Editions du Riez,
2010, p. 266

Première Publication : 2004

Pour l’acheter : sur le site de la maison
(à 9,99€ jusqu’à ce soir – 21/06 !)

 

Virginia Schilli est née en 1984 près de Metz. Une enfance bercée par la lecture et un cursus universitaire en Anglais plus tard, elle publie son premier roman en 2004, Par le sang du démon, un hommage aux créatures sanguinaires qui ont accompagné son adolescence. Le personnage central, un vampire égocentrique à la beauté du Diable nommé Anders Sorsele, fascine et gagne ses lettres de noblesse auprès des amateurs du genre, aidé par une écriture moderne et très visuelle. Une suite voit le jour en 2007, Délivre-nous du mal, puis un troisième volet en 2014 : L’héritage du serpentPassionnée par l’univers du manga et amatrice de rock alternatif et de metal, Virginia Schilli écrit aussi des nouvelles. Un recueil paraît en 2010, intitulé Food for maggots. Une porte ouverte sur un style bien trempé et une quête perpétuelle de nouveaux horizons imaginaires.

 

♣ ♣ ♣

 

Dans sa sombre masure, au coeur du Moyen Age, une jeune fille attire les convoitises par sa sublime beauté.
Amoureuse en secret de son frère adoptif, amie d’une étrange occultiste vivant à l’écart du village, elle semble prête à tout pour sortir de sa misérable condition de paysanne. Le destin lui offre l’occasion de croiser le fils du puissant seigneur Sorsele, mais cette rencontre ne se déroule pas sous les meilleurs auspices : violentée, battue, elle se retrouve prisonnière dans les geôles du château.
C’est alors qu’un être mystérieux apparaît et lui offre sa revanche… Mais le prix à payer l’emmènera bien au-delà de la mort, sur les terres d’une souffrance inconnue et implacable.

 

Afin de préparer au mieux le festival des Imaginales le mois dernier, je m’étais lancée le défi de lire un maximum de titres d’auteurs présents, histoire d’avoir quelques mots à échanger avec eux au moment de la dédicace. C’est donc à cette occasion que j’ai décidé de sortir le premier tome de Virginia Schilli de ma PAL, désireuse de découvrir la plume de cette jeune auteure et, ajoutant au passage un nouveau titre des éditions du Riez à mon actif.
Malheureusement, et à mon plus grand regret, je n’ai pas vraiment apprécié ma lecture. Je lui reconnais de belles qualités – notamment littéraires – mais l’intrigue n’a pas su m’accrocher. Je ne lirai donc pas la suite mais vous encourage à jeter un oeil à Par le sang du démon si le thème fait partie de ceux que vous appréciez.

Virginia Schilli nous propose ici une histoire de démons et surtout de vampires. A la base, j’apprécie le thème avec modération mais n’en suis pas plus friande que ça. J’ai lu quelques classiques (Dracula, Carmilla, Entretien avec un vampire) et des choses plus modernes (La Communauté du Sud, Rebecca Kean…) qui traitent le mythe de façon assez différentes mais finalement, ce que je retiens le plus de tout ça, c’est le passage de l’humain au monstre et ce qu’il reste « d’âme » après la transformation.
Anne Rice s’y attarde assez brillamment et Virginia Schilli nous offre elle aussi un personnage qui se questionne sur son humanité. Malheureusement, là où Louis avait su me toucher, le héros de Par le sang du démon m’a laissée de glace car je n’ai jamais réussi à le comprendre.

L’auteure met en scène une jeune fille de 16 ans, belle paysanne du Moyen Age qui attire les convoitises et fait jaser. Son but : séduire son frère adoptif et sortir de la fange dans laquelle elle a été élevée. En chemin, elle tombe un jour sur le fils du seigneur du coin qui, séduit, la violente et la kidnappe. Enfermée dans sa geôle, la demoiselle est visitée par un démon qui lui propose de l’aider… mais il faut évidemment se méfier des pactes conclus dans l’urgence. Anders, le fils coupable, veut s’excuser, il s’en veut. L’héroïne lui pardonne et tombe amoureuse du jeune homme, éblouit par sa beauté et sa richesse… malheureusement, sa nature a changé depuis sa rencontre avec le démon et lors d’ébats, sa soif de sang est telle qu’elle tue son amant… et prend sa place dans son corps (car une partie de son souhait était de prendre la place sociale du fils du seigneur). Dorénavant dans un corps d’homme et atteinte d’une soif inextinguible, notre héroïne/héros doit réapprendre à « vivre », avec tout ce que sa nouvelle nature implique !
Je n’ai pas apprécié ce personnage. J’ai tout d’abord détesté cette jeune femme imbue d’elle-même, méprisante et méprisable. Et puis, alors que l’horreur lui tombe dessus, je n’ai pas compris ses réactions et surtout ce syndrome de Stockholm accéléré. J’ai eu un peu plus d’empathie lorsqu’elle (devenue il par la force de la transformation) se questionne sur son besoin de tuer mais une nouvelle fois, j’ai été complètement déstabilisée par son retournement de veste à l’arrivée dans son entourage d’un personnage encore plus cruel. Du vampire implacable, le héros se transforme en moralisateur choqué par les actes de son compagnon… les réactions, émotions et sentiments changent trop soudainement pour qu’ils soient crédibles et compréhensibles du lecteur, à mon avis.

virginia schilliAyant eu trop de mal avec le personnage principal, j’ai de ce fait ressenti une grande distance avec ses aventures et donc avec l’intrigue qui, même si elle n’est pas inintéressante, n’a pas su m’accrocher. Je me suis ennuyée, je n’ai jamais réussi à me sentir impliquer et donc à entrer dans l’action.
Pour le coup, c’est une impression tout à fait personnel qui est due à mes goûts et mes attentes de lectrice mais aussi, peut-être, à mon état d’esprit (peu concentré) lors de ma découverte de ce premier tome. Je suis persuadée qu’il y a un moment idéal pour chaque livre et je n’étais définitivement pas dans la meilleure optique lors de ma lecture.

Malgré tout, et c’est le point positif de ce premier tome, j’ai été franchement impressionnée par la plume de la jeune Viriginia Schilli. Je ne sais pas s’il s’agit de son premier roman mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le style est maîtrisé.
L’auteure utilise un vocabulaire et des tournures de phrases pas mal travaillés mais sans non plus tomber dans le pédant ou le pompeux. C’est riche et bien construit mais n’en demeure pas moins fluide et agréable. L’exercice n’est pas évident et je salue la prouesse.

Finalement, Par le sang du démon n’est pas mauvais, il n’est juste pas fait pour moi puisque ce que je lui reproche n’est lié qu’à des goûts personnels. Je suis donc persuadée que d’autres lecteurs seront à la fois séduits par la plume mais aussi et surtout par les personnages et l’histoire dans laquelle ils évoluent !
Je ne renonce donc pas aux écrits de Virginia Schilli, peut-être qu’une autre histoire, avec un autre thème, saura me convaincre de A à Z ?

 

Illustration : Portrait de Virginia Schilli.

13 réflexions sur “Anders Sorsele, Tome 1 : Par le sang du démon de Virginia SCHILLI

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