Le Coin des BD [10]
Des bd lues à l’automne dernier, il était temps d’en parler !
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Le Canon graphique, Tomes 1 à 3 de COLLECTIF.
Editions Télémaque, 2012-2013, environ 500 pages par volume. Pour les acheter : Le Canon graphique, Tome 2
Chaque oeuvre littéraire est introduite par une brève présentation contextuelle.
Le premier volume s’ouvre avec les grandes épopées anciennes, l’adaptation de pièces de la Grèce antique et des interprétations des textes sacrés.
Le Canon Graphique volume 2 offre un panorama graphique riche et surprenant de la littérature du XIXe siècle à travers le monde. Il s’ouvre sur Augures d’innocence de William Blake, et Orgueil et préjugés de Jane Austen.
Le volume 3 du Canon Graphique présente un déluge ininterrompu de bandes dessinées, d’illustrations, de photographies qui donnent vie à la littérature du XXe siècle.
Quasiment 1500 pages illustrées pour faire (re)vivre la littérature classique mondiale de l’Antiquité à nos jours. 1500 pages magnifiques pour découvrir ou redécouvrir des textes qui nous ont fait vibrer ou nous ferons vibrer bientôt. L’idée est excellente, la réalisation particulièrement époustoufflante. C’est bien simple, quand j’aurai une centaine d’euros en poche (chacun d’entre eux étant à 40€ environ), je me les offrirai ; le deuxième volume en priorité.
J’ai effectivement une préférence pour le tome consacré à la littérature du XIXe siècle, tout simplement parce que ce siècle propose les oeuvres qui me parlent le plus et de ce fait, que je connais le plus. Jane Austen, les soeur Brontë et Charles Dickens chez les anglais, Baudelaire, Rimbaud, Flaubert et Maupassant chez les français ou encore Tolstoï et Dostoïevski chez les russes… un très beau pannel d’auteurs différents et autant d’artistes variés pour illustrer les extraits de ces grandes oeuvres.
J’ai vraiment aimé la diversité proposée par ces volumes, aussi bien côté fond (la plume des différents auteurs) que côté forme (les visuels des nombreux illustrateurs). Il y en a vraiment pour tous les goûts ! Du noir et blanc avec des traits simplifiés à l’extrême aux pleines pages d’aquarelles, des vignettes empruntées au format BD aux posters réduits en format A4, des illustrations étendues sur une ou vingt pages, avec ou sans le texte (d’origine ou retravaillé)… L’imagination des plus grands artistes est à l’oeuvre et chacun y trouvera son compte !
J’ai eu moins d’affinités avec les volumes un et trois, bien que ceux-ci soient aussi très beaux et intéressants mais encore une fois, il s’agit d’un avis personnel. Je suis plus proche des textes du XIXe que des textes écrits dans la deuxième moitié du XXe siècle ; en revanche, j’ai apprécié découvrir des oeuvres antiques que je ne connaissais pas et qui sont pourtant des classiques du genre : le Tao Te King de Lao Tseu ou encore le texte mythologique maya Popol-Vuh.
C’est un peu l’intérêt de ces 1500 pages d’extraits : picorer des bouts de textes par-ci par-là, en entrevoir de nouveaux et avoir la curiosité et l’envie de les dévorer en entier ! De même pour le travail des artistes qui nous présentent là quelques pièces de leur oeuvre… dans laquelle on peut également avoir envie d’aller fouiller après avoir feuilleter ces Canons graphiques ! A mon sens, une réussite complète que ces trois volumes, je ne peux que saluer l’initiative et vous inviter à y jeter un oeil !
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Québec Land de Pauline BARDIN et Edouard BOURRE-GUILBERT, illustré par AUDE MASSOT.
Editions Sarbacane, 2014, 254 pages. Pour l’acheter : Québec land
Québec Land, ou l’histoire de deux jeunes Français (Edouard et Pauline) et leur chat, Gaspard qui décident de quitter la France pour vivre une expérience au Canada.? Après obtention de leurs PVT (Permis Vacances- Travail), vient l’heure des cartons, des adieux à la famille, des sept heures d’avion et des premiers pas sur le Nouveau Monde… S’inspirant avec humour et tendresse de leur propre expérience, les auteurs passent en revue les grandes thématiques de l’expatriation canadienne.
Avertissement : grand froid, caribou et « tabarnak » ne sont pas les seuls au rendez-vous !
Prêté par Mademoiselle Laura qui a fait un petit séjour au Québec en octobre dernier, j’ai pu ainsi mettre le doigt sur ce qu’elle a pu vivre dans ces contrées lointaines, de l’autre côté de l’océan Atlantique. Et autant dire qu‘il s’en passe des choses à des milliers de kilomètres !
Malgré tout, je pense que pour profiter au mieux de cette bd, il vaut mieux être familier de la vie au Québec. Complètement étrangère à ces habitudes particulières, au vocabulaire particulièrement étrange et au climat plus que glacial, la plupart des blagues sont un peu tombées à plat avec moi. Il y a bien quelques traits d’humour qui font mouche au sein de ces 250 pages, mais je pense que l’ensemble parlera beaucoup plus à ceux qui ont déjà fait l’expérience de ce voyage, comme Pauline et Edouard, les deux auteurs-narrateurs de l’ouvrage.
Partagée en plusieurs parties suivant les saisons (le couple est resté un an sur place, avec leur chat), la bd revient sur les grands moments vécus au cours d’un séjour à l’étranger (n’importe quel voyageur pourra se reconnaître dans les scènes de formulaires, départ à l’aéroport, nouvelles de la famille…) avec évidemment, beaucoup de détails sur un séjour au Québec, en particulier (il neige… BEAUCOUP !). Mais encore une fois, tout n’est pas drôle pour les néophytes qui passent à côté de beaucoup de références.
Si le texte ne m’a pas plus emballée plus que ça, j’ai en revanche été assez séduite par les dessins proposés par Aude Massot. Le trait est simple mais efficace et particulièrement en adéquation avec le fond humoristique. Finalement, ce que j’ai préféré ce sont les teintes utilisées : on dirait que l’illustratrice à déposer un filtre vieillissant sur chaque page, proposant ainsi des images qui font penser à de vieilles cartes postales jaunissantes ou bleuissantes ; parfait pour une histoire de séjour à l’étranger !
Québec Land n’est pas désagréable à parcourir mais il ne restera pas dans les annales. Les traits d’humour tombent malheureusement souvent à plat pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance de vivre quelques temps au Québec. A réserver, donc, aux connaisseurs et amoureux du pays.
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Zombillénium, Tome 2 : Ressources humaines de Arthur de PINS.
Dupuis, 2011, 48 pages. Pour l’acheter : Zombillénium, Tome 2
♣ Tome 1 ♣
Tags sur les murs, avertissement du curé du coin : visiblement les esprits s’échauffent autour de Zombillénium. Quand on n’embauche que des morts (ou des sorcières !) dans une région où le taux de chômage est à 25%, il faut bien s’attendre à quelques frictions.
Si l’on ajoute à ça des visiteurs une miette pénibles et des employés qui, pour être morts, n’en aimeraient pas moins prendre des vacances, on comprend que ce n’est pas trop le moment de venir parler revendications salariales à Francis Von Bloodt.
Le premier volume – baptisé Gretchen – avait été un véritable coup de coeur. D’ailleurs, plusieurs années après, je ris encore en repensant au zombie Michael Jackson-José qui se la joue perso sur les chorés et je relis avec plaisir certaines vignettes, juste pour avoir le sourire. J’ai longuement retardé la lecture de ce deuxième opus, redoutant la déception… et finalement, sans être déçu, ce Ressources humaines n’a pas la même saveur que le précédent. J’ai aimé, mais je n’ai pas adoré. J’ai souri, mais je n’ai pas ri aux éclats. Une lecture agréable donc, mais un cran en dessous du premier, à mon goût.
Si je retiens bien un truc du premier volume, c’est l’humour. A chaque page quasiment, à chaque vignette presque, j’y avais trouvé une trace humoristique. Là, il y a quelques bons mots, quelques traits amusants, mais c’est beaucoup plus anecdotique et c’est finalement ce qui m’a manqué pour que je passe un excellent moment.
En revanche, j’ai trouvé que l’intrigue de ce deuxième tome était un peu plus complexe, peut-être un poil plus travaillée et approfondie et j’ai aimé la suivre. J’ai d’ailleurs été surprise par la tournure des évènements ; ce qui est plutôt positif. Je regrette malgré tout de ne pas avoir croisé les personnages clefs du premier tome plus régulièrement, notamment Gretchen et Aurélien. Ici, on découvre de toutes nouvelles figures et ce sont leurs aventures que l’on va suivre. Bien sûr, la sorcière et le nouvel employé ne sont pas loin et participent à l’intrigue mais c’est, là encore, anecdotique. Dommage ! Mais après tout, c’est aussi l’occasion de passer un peu plus de temps en compagnie de Francis, le directeur du parc et de Sirius, le squelette motard. Arthur de Pins développe un peu plus son univers et c’est toujours agréable d’y plonger !
Côté dessins, là, aucune déception : j’adore toujours autant ! J’aime le trait des visages, les expressions et postures des personnages, les décors… et les couleurs utilisées. Tout me plaît ! Côté format, c’est classique pour une bd puisque ce deuxième volume comporte 48 planches divisées en bandes de vignettes (plus ou moins régulièrement dans la disposition et le nombre). Classique, mais efficace et qui permet une lecture claire et fluide (ce qui n’est pas toujours le cas des oeuvres graphiques !). J’aime les interventions-dialogues des personnages présents dans les bulles, c’est toujours vif, incisif et même parfois très drôle (pas assez à mon goût mais je me répète).
Peut-être pas à la hauteur du coup de coeur que j’avais eu à la lecture du premier tome mais tout de même un excellent moment qui m’invite à acquérir au plus vite le troisième opus… j’ai hâte de retrouver l’univers d’Arthur de Pins (et Michael Jackson-José ! ^^).
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Zombie millenium a l’air vraiment sympa :).
Attention, zombillenium tome 3 fin frustrante! 😉
Je vais attendre la sortie du 4 alors ! :p