Les sept portes de l’Apocalypse, Tome 1 : La Croisade des Carpates de Vanessa et Diana CALLICO

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Les sept portes de l’Apocalypse, Tome 1 :
La Croisade des Carpates
de Vanessa et Diana CALLICO
Asgard,
2013, p. 376

Première Publication : 2013

Pour l’acheter : La Croisade des Carpates

Vanessa Callico est musicienne professionnelle, flûtiste au sein du trio Arpeggione et pianiste, née en 1989. Sa mère Diana est née en 1959 dans le sud du Chili. Après avoir fui le coup d’état de Pinochet au Chili, elle a travaillé comme ingénieur dans une entreprise pétrolière internationale. Ce premier roman lance une série qui va entraîner les lecteurs à travers différents continents et différentes époques.

  

Comment réagiriez-vous si, au lieu de mourir, vous vous trouviez projeté dans le corps d’une jeune aristocrate du XVème siècle promise à Vlad Drakul ?
C’est ce qui arrive, de nos jours, à Eva, étudiante en littérature, qui est poussé dans une faille volcanique par le linguiste qu’elle voulait retrouver. Celui-ci, possédé par l’esprit d’un légat du pape de Drakul, n’a que ce moyen pour sauver les deux époques de l’Apocalypse.
Commence alors pour Eva une étrange quête qui doit la mener à comprendre pourquoi, au XXIème siècle, une étrange maladie ravage le monde et au XVème, de monstrueuses créatures surgissent au cœur du Danube.

Lorsque j’ai découvert ce livre, l’illustration et la phrase d’accroche de la quatrième de couverture m’avaient persuadée qu’il s’agirait sinon d’une romance, au moins d’une intrigue oscillant entre légèreté et détails historiques. A vrai dire, si les éléments historiques sont bel et bien là et prouvent qu’un sérieux travail de recherche a été effectué, l’aspect plus romantique est quant à lui complètement (ou presque) évincé.
Persuadée de parcourir un titre imaginaire un peu frivole, sans grande consistance, juste pour me vider la tête dans un univers agréable ; j’ai été particulièrement surprise – et désappointée – face à la complexité et par le chemin pris par l’intrigue. Et j’avoue avoir eu du mal à m’y plonger et à m’y retrouver. Les idées ne sont pas mauvaises mais un manque général de fluidité et une absence de concentration de ma part (la période n’était pas vraiment propice) ont eu raison de moi.

S’ouvrant dans un XXIe siècle un peu futuriste, l’intrigue laisse penser que l’héroïne contemporaine malheureuse en amour que nous suivons va être catapultée au XVe siècle et faire les yeux doux au personnage historique que l’on connait aujourd’hui comme le vampire Dracula. En fait non. Si vous cherchez une histoire de vampires, passez vite votre chemin, il n’en est absolument pas question. Voyage dans le temps il y aura bien mais comme je vous le disais juste au dessus – et contrairement à ce que laisse présager l’illustration de couverture – la relation unissant les deux personnages n’est pas du tout la priorité.
Le ton est donné dès le deuxième chapitre du livre (le premier se déroulant au XVe siècle) : il sera question de guerres de pouvoirs et de religions entre, en gros, le Saint-Empire romain germanique et l’Empire ottoman. Le territoire de Vlad Drakul – la Valachie – est situé entre les deux et accueille donc son lot de batailles sanglantes. D’autres chapitres (de moins en moins nombreux au fil du tome) prennent place au XXIe siècle, alors qu’un virus dévaste la population, rendant celle-ci complètement folle. Les victimes sont alors conduites sur une île isolée. Eva, notre héroïne, joue la comédie pour intégrer les lieux et en savoir plus. C’est là qu’elle rencontre son destin… On devine que quelque chose d’important (liée au virus) se joue dans cette époque, mais on ne comprend pas vraiment quoi et surtout, au bout d’un moment, on se demande à quoi servent ces passages ? Mystère… Revenons-en aux chapitres se déroulant dans le passé et constituant 90% du texte.

vanessa et diana callicoC’est donc dans un contexte historique fortement troublé que les deux auteures ont choisi d’insérer un nouvel élément purement fictif cette fois et qui s’inscrit dans le fantastique (ou la science-fiction ?). Les habitants du territoire semblent atteints par une épidémie digne d’un remake de La Mouche. Les hommes touchés par le « virus » perdent leur apparence et même leur conscience humaine. Transformés en créatures particulièrement horribles, ils dévastent la région.
En découvrant cette nouvelle direction rapidement prise par l’intrigue, j’ai commencé par avoir un mouvement de recul et je me suis finalement laissée prendre au jeu. Je n’ai toujours pas compris ce que cette épidémie faisait là et ce qu’elle apportait vraiment à l’ensemble… mais après tout, pourquoi pas.
Si l’on peut parfois douter de l’intérêt de cet aspect fantastique, je concède en revanche bien volontiers que les auteures ont particulièrement bien réussi à amener la première transformation. Les scènes dédiées à celle-ci m’ont véritablement retourné le cœur. C’est bien décrit et c’est particulièrement dégueulasse ! Bon point pour le descriptif donc.

De façon générale, le décor est bien posé, les scènes sont immersives, l’imagination est bien interrogée… mais, je dois tout de même avouer que plusieurs fois, les phrases ont manqué de fluidité. Trop longues et multipliant la juxtaposition de propositions, elles manquent de clarté et auraient gagné à être un peu épurées, à mon avis.
La lourdeur du style est notamment assez flagrante dans les premiers passages se déroulant au XVe siècle. Envahies par les nombreux patronymes des nombreux personnages aux titres honorifiques peu connus du grand public, les phrases finissent par noyer le lecteur dans une certaine torpeur. Dommage car certains passages plus ancrés dans l’action parviennent à captiver grâce aux descriptions assez justes. Deux poids deux mesures.

Enfin, et pour parler quelques instants des personnages évoluant dans cette intrigue un peu confuse… ils sont nombreux donc, mais le lecteur fait surtout la connaissance d’Eva et de Vlad.
La première semblait être une héroïne à laquelle on aurait pu s’attacher un minimum, cependant, son changement de personnalité dès qu’elle change d’époque (elle passe de la jeune femme un peu paumée à l’héroïne guerrière sans peur) est assez peu crédible et casse le lien entre le lecteur et elle. On ne la comprend pas, on ne peut donc pas ressentir de l’empathie pour elle. Complexe et pas mal traité, la figure de Vlad reste elle aussi difficile à cerner et ce n’est pas un personnage auquel on s’attache vraiment. En revanche, découvrir comment et pourquoi il est entré dans le mythe comme chef de guerre empalant les têtes de ses victimes est assez intéressant !

Je sors mitigée de cette lecture. Je n’ai clairement pas trouvé ce à quoi je m’attendais et je n’étais peut-être pas dans la bonne optique. L’intrigue prend un chemin surprenant mais pas dénué d’intérêt. Elle aurait malgré tout gagné à être clarifiée et allégée, à mon avis. Les idées de base sont originales et ne manqueront pas de trouver leur public ; en revanche, si comme moi vous pensez vous lancer dans une romance historique légère avec voyage dans le temps, oubliez tout de suite cette idée !

Merci aux auteures pour cette découverte !

 

9 réflexions sur “Les sept portes de l’Apocalypse, Tome 1 : La Croisade des Carpates de Vanessa et Diana CALLICO

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