Homo vampiris de Fabien CLAVEL

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Homo Vampiris
de Fabien CLAVEL
Mnémos (Hélios),
2014, p. 431

Première Publication : 2009

Pour l’acheter : Homo Vampiris

Fabien Clavel est né à Paris en 1978. Après avoir vécu à dans l’Oise, il a suivi des études de lettres classiques à Paris. Fabien Clavel a débuté sa carrière littéraire avec son cylce Nephilim, qui dévoile les facettes ésotériques des capitales européennes au travers des grands mythes de notre mémoire collective. Près de dix ans plus tard, il a à son actif une vingtaine de romans aussi bien en adulte (Homo VampirisLe Châtiment des flèchesFuror) qu’en jeunesse (Les Gorgonautes – Prix Imaginales 2009, La Dernière Odyssée Prix Aslan 2007). Revenant à ses premières amours, il a totalement réécrit son cycle pour cette nouvelle édition en deux volumes. Une occasion de redécouvrir sa fantasy urbaine ésotérique mâtinée de thriller. Après avoir vécu en Hongrie entre 2007 et 2011, où il a enseigné le français et le latin au lycée français de Budapest, il est revenu en France, où il donne des cours de français, de latin et de littérature et société.

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21e siècle. 8 mai Roumanie. 2h environ. Un patient s’échappe de l’Usine, une clinique d’un genre un peu particulier. Londres. 13h02. Une jeune étudiante quitte en courant une conférence de l’ONU. Sa soif de connaissance a capitulé devant une faim plus insatiable encore. Dubaï. 21h48. Dans une luxueuse suite de L’Al-Mahara, autrefois l’hôtel le plus cher du monde, seule une panthère ressortira vivante de la violente dispute qui oppose deux hommes.

Après Franck Ferric, j’avais envie de découvrir un autre auteur français reconnu dans le monde de l’imaginaire. J’ai acheté le premier tome de l’intégrale de Nephilim l’an dernier mais c’est finalement avec Homo Vampiris, reçu grâce à la dernière Opération Masse Critique de Babelio, que je me lance enfin dans un texte de Fabien Clavel.
Cette première tentative est plus que concluante ! Je ne regrette pas d’avoir Nephilim dans ma bibliothèque ce qui me donnera l’occasion de me replonger très bientôt dans l’univers de l’auteur.

fabien clavelC’est dans un futur assez proche (deuxième moitié du XXIe siècle) que Fabien Clavel inscrit son histoire, mêlant fantastique et thriller. Difficile de ranger ce roman dans une seule et unique case tant le fond est riche. Tellement riche d’ailleurs que le lecteur peut se sentir un peu perdu au début et ne pas tout de suite comprendre où le mènera l’intrigue.
La construction du récit n’est pas simpliste et linéaire, toutes les informations ne sont pas servies sur un plateau dès le premier chapitre. A l’instar des meilleurs polars, Fabien Clavel dissémine détails et indices au compte-gouttes, aux lecteurs de rassembler les pièces et reformer le puzzle. Je n’ai pas toujours compris où j’allais mais j’ai vraiment beaucoup aimé naviguer d’un personnage à l’autre et me laisser surprendre par les évènements. Le titre trouve d’ailleurs son explication dans les dernières pages, éclairant ainsi l’ensemble des intrigues imbriquées les unes dans les autres.

Outre cette narration très réussie, Fabien Clavel nous propose de nombreuses figures mystérieuses de prime abord, absolument passionnantes au fil des chapitres. Chacune d’entre elles prend tour à tour la tête du récit (l’auteur utilise la narration à la troisième personne du singulier, offrant ainsi l’omniscience à son lecteur) et nous offre quelques clefs importantes de son passé, de son histoire. C’est ainsi que l’on fait plus ample connaissance avec les personnages immortels du récit, le groupe de vampires (Ashenti, Nemrod, Fedora, Epone et Marcus) qui entoureront Nina, la jeune héroïne étudiante. Plus ou moins âgés de centaines (voire milliers d’années), les vampires ont eu des vies passionnantes et je me suis notamment beaucoup intéressée – et attachée – à Epone, celle qui, grâce à sa mémoire infaillible, tire un peu les ficelles. C’est bien simple, j’ai A-DO-RE les flash back consacrés à ces personnages hors du commun et j’aurais même aimé en avoir plus !
L’action présente met également en scène Zero, personnage atypique qui active très rapidement l’empathie du lecteur. Un peu retardé mentalement, on découvre sa situation à travers ses yeux, on comprend qu’il est enfermé dans une sorte d’Usine pour des expériences scientifiques sibyllines et qu’il est à la recherche de « ses bébés ». Quelle place occupe véritablement ce personnage ? Quel est le lien avec les vampires âgés présentés plus haut ? Qu’a-t-il à voir avec Nina ? Tout prend sens au fil de la lecture et je vous laisse le plaisir de le découvrir… Fabien Clavel met aussi en place une enquête policière grâce à un duo assez antipathique. Pour le coup, je ne sais pas si cet aspect était vraiment nécessaire à l’intrigue principale mais il apporte un peu de richesse à l’ensemble, intégrant un nouveau fil entre les différentes figures et mini-intrigues.
Je termine mon énumération des personnages avec celui qui fait office de principal : Nina. Ce n’est pas celle que l’on découvre en premier mais il devient vite clair que c’est elle le noyau central autour duquel gravite tous les autres. Pourquoi et comment ?… l’intrigue nous l’explique en temps et en heure. Je n’ai pas particulièrement adoré cette héroïne, un peu froide et qui reste assez distante mais elle ne manque pas de titiller notre curiosité et, forte, elle parvient facilement à tout porter sur ses (pas si) frèles épaules.

J’ai cru voir que beaucoup de sites, forums et blogueurs classaient Homo vampiris en bit-lit. Je ne sais pas si c’est l’auteur lui-même ou la maison d’édition mère (Mnémos) qui ont choisi cette option, mais j’avoue qu’elle me convient peu. J’ai sans doute une vision erronnée de la bit-lit et me trompe très certainement de définition mais pour ma part, il ne suffit pas qu’il y ait des vampires dans notre monde contemporain pour qu’on puisse parler de bit-lit. Ou alors, Anne Rice c’est de la bit-lit ? Quelle horreur ! Ce sous-genre de l’imaginaire correspond pour moi à des intrigues qui mettent certes en scène des créatures aux dents longues mais qui laissent surtout la place à une intrigue romanesque (voire carrément porno parfois) ; bref, un texte où la romance est au premier plan (un Harlequin avec des vampires si vous préférez). J’ai très certainement une vision erronnée de la chose, d’où mon incompréhension face au classement d’Homo vampiris, alors si quelqu’un souhaite m’éclairer, je suis toute ouïe. En attendant, je me contenterai de « classer » ce titre dans le fantastique (parce qu’il faut bien ranger cette chronique dans une catégorie du blog).

homo-vampiris-fabien-clavel-mnemosPour embrayer sur cette histoire de contexte, je reconnais que ce n’est pas ce qui m’a le plus marquée. Certains saluent le brio du décor installé par Fabien Clavel pour nous présenter cette deuxième moitié de XXIe siècle mais pour ma part, si j’ai apprécié certains détails, j’avoue surtout que je les ai très peu remarqués. Ma lecture n’a en rien été gâchée par cet état de fait mais il est vrai qu’avec un peu de recul, j’aurais peut-être aimé avoir un peu plus de matière, avoir un contexte un peu plus palpable. Encore une fois, ce n’est pas une remarque ayant eu un impact sur mon plaisir de lecture mais plutôt une constatation post-découverte. Rien de grave donc !

Enfin, si j’ai pu constater quelques coquilles et fautes dans cette réédition poche, j’ai malgré tout beaucoup apprécié le texte en lui-même. Fabien Clavel possède une plume fluide et agréable, ni trop descriptive ni trop portée sur les dialogues ; juste ce qu’il faut. Je trouve qu’il a un vrai talent pour nous offrir des personnages bien croqués pour lesquels on ressent une réelle empathie. La curiosité est certes titillée par les mystères de l’intrigue mais c’est surtout l’émotion qui est au rendez-vous, à mon sens. Et quand je suis touchée par le traitement des personnages, je ne peux qu’être happée par le reste.

Une première incursion dans l’imaginaire de Fabien Clavel réussie. Je retiens la construction maitrisée de la narration et surtout la richesse des nombreux personnages. Je lirai Nephilim très bientôt, c’est une évidence !

 

10 réflexions sur “Homo vampiris de Fabien CLAVEL

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