Les Soeurs Charbrey, Tome 1 : Sans orgueil ni préjugé de Cassandra O’DONNELL
Les Soeurs Charbrey, Tome 1 :
Sans orgueil ni préjugé
de Cassandra O’DONNELL
J’ai lu,
2013, p. 253
Première Publication : 2013
Pour l’acheter : Les Soeurs Charbrey, Tome 1
Cassandra o’donnell est une auteure française. Réalisatrice de documentaires et de reportages, elle crée la saga Rebecca Kean en 2010. La série, publiée chez J’ai lu rencontre immédiatement un vif succès.
♣ ♣ ♣
Le mariage ? Morgana Charbrey ne veut pas en entendre parler ! Elle préfère son indépendance et les sciences, passion qu’elle dissimule derrière une prétendue maladie, loin des regards courroucés de la bonne société.
Lorsqu’elle apprend que le manuscrit de sa sœur a été refusé par un éditeur méprisant l’intellect féminin, Morgana décide d’aller confronter ce personnage cynique et détestable.
Si ce dernier pense pouvoir confondre la demoiselle à coups de reparties cinglantes et de sourires enjôleurs, il ne sait pas encore à qui il a affaire…
Difficile de ne pas penser à Orgueil et préjugés avec un tel titre pour ce premier tome et vous savez à quel point j’aime cette œuvre classique. Ajoutez à cela une héroïne qui semble indépendante et en avance sur son époque (XIXe siècle ?) et voilà une association qui ne peut que m’intriguer. Force est de constater que, malgré ces arguments séduisants, je ne suis définitivement pas faite pour les romances (historiques ou non d’ailleurs), surtout lorsque les personnages multiplient les clichés.
La découverte n’est pas foncièrement mauvaise car si le fond n’a pas su me convaincre, la forme me paraît intéressante et prometteuse. Cassandra O’Donnell a ce petit quelque chose dans le style qui interpelle et qui me donne envie de me lancer dans son autre saga, de fantasy urbaine cette fois, intrigue qui saura peut-être me séduire davantage.
Morgana, la jeune héroïne de 23 ans, avait tout pour me plaire : mature, responsable, curieuse et indépendante. Plus intéressée par l’éducation de ses trois jeunes sœurs (ses parents sont morts quelques années plus tôt dans un accident) et par ses expériences scientifiques que par les jeux de séduction avec le sexe opposé, Morgana – à l’aide de son oncle et tuteur – a préféré faire croire à la société qu’elle était atteinte d’une maladie incurable. Car à l’époque, pour pouvoir toucher l’indépendance (financière et autre) du doigt, il valait mieux être mourante et donc peu viable pour assurer une descendance, que jeune et jolie amatrice de sciences (ce qui était très mal vu !). Une héroïne très prometteuse donc mais qui a baissé dans mon estime au fil des chapitres.
Dès l’arrivée du beau mâle – évidemment écossais, grand, fort et un peu brutal (je ne comprendrais jamais qu’un tel portrait – surtout le côté brutal – puisse séduire ces dames mais bon…) –, Morgana commence à se transformer. L’évolution n’est pas complètement farfelue, il est compréhensible qu’elle change petit à petit d’avis au sujet du mariage et de la présence d’un homme dans sa vie, mais ça ne m’a tout de même pas convaincue. L’héroïne forte et indépendante qu’on nous vend se laisse finalement très vite « marcher sur les pieds » et au moindre effleurement, elle perd tous ses moyens et toutes ses anciennes convictions. Bof.
Cassandra O’Donnell tente de nous offrir un héros charismatique mais il est finalement si prévisible et si stéréotypé qu’il ne m’a que très peu convaincue et encore moins touchée. Les autres personnages, plus secondaires, servent de faire valoir à la romance entre les deux principaux. Malgré tout, un ou deux d’entre eux ne sont pas si mal croqués et apportent un petit quelque chose en plus (je pense à la tante, notamment).
On peut globalement dire que tout est là où on l’attend : personnages et intrigue surtout. Pas très originale et assez convenue, on sait dès le début à quoi ressemblera le dénouement et même si les étapes pour y arriver ne sont pas désagréables à suivre, l’ensemble manque de surprises, de rebondissements… et de saveurs. D’Orgueil et préjugés, finalement, à part un poil d’orgueil chez l’un et des préjugés chez l’autre… je ne vois pas du tout Miss Elizabeth Bennet et Mr Darcy de cette façon. Ou alors je me fourvoie complètement.
J’aurais aimé que Cassandra O’Donnell développe certains points davantage, l’élément déclencheur de son histoire, par exemple, à savoir la volonté pour Rosalie (une des sœurs de Morgana) d’être éditée. Bien sûr que ce n’est qu’un prétexte pour que les deux héros se rencontrent mais pourquoi abandonner totalement le sujet ensuite ? Pourquoi le laisser complètement de côté, ou presque ? J’ai bien compris que Rosalie n’était pas l’héroïne de ce premier tome (peut-être du deuxième ?) mais quand même… c’est trop vite expédié alors que ça aurait pu avoir un intérêt pour enrichir l’intrigue et notamment son contexte.
Parce qu’il faut l’avouer, d’historique, la romance n’en a que le nom (ou presque). On s’imagine vaguement que les personnages évoluent dans une Angleterre de la fin du XIXe siècle mais à part quelques références aux vêtements, quelques scènes de bals typiques et quelques considérations sur la place de la femme à cette époque… Bref, ça manque de décor, ça manque de détails… ça manque de matière, tout simplement.
En revanche, et c’est sur cette note positive que je souhaite terminer cette chronique, j’ai apprécié le style de Cassandra O’Donnell. Je trouve d’ailleurs que c’est le vrai point agréable de ma lecture et ce qui me donne envie de tester autre chose de l’auteure.
Je le disais, ça manque de détails et donc de descriptions mais, j’ai tout de même trouvé l’ensemble très dynamique (les dialogues y sont pour beaucoup) et plutôt bien dosé. On ne s’ennuie pas et les pages défilent très vite. On peut regretter un style un peu trop moderne par rapport à l’histoire racontée mais finalement, qu’importe ; j’ai vraiment aimé les différentes réparties de l’héroïne (et c’est sans doute pourquoi j’ai été déçue par son évolution un peu trop mièvre). Vraiment une bonne surprise que cette plume qui possède un vrai charme.
N’étant pas le public idéal pour la romance historique, il y avait très peu de chance que celle-ci me séduise totalement. Malgré tout et malgré toutes mes râleries, je reconnais que cette lecture n’a pas été une torture, que pour quelques heures sur la plage sans prise de tête c’est parfait, et que derrière les défauts inhérents au genre, la plume m’a assez convaincue pour me donner envie de lire Cassandra O’Donnell dans un autre genre !
Je me retrouve pas mal dans ton avis et en plus, j’ai été assez choquée par le comportement du mâle tout puissant lors des scènes de sexe.
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J’avais bien aimé ce roman, j’espère que la suite arrivera rapidement 🙂 Je n’ai pas encore découvert Rebecca Kean mais les échos sont plutôt bons donc 🙂 J’espère que si tu te lances dans cette série, elle te convaincra davantage 🙂
La romance historique est un genre que j’apprécie énormément. Cassandra O’Donnell est l’une de mes auteures favorites. Quand l’un rencontre l’autre, je ne pouvais qu’adhérer … Malheureusement malgré le style de l’auteure, j’ai trouvé que tout allait trop rapidement & que l’héroïne perdait ce petit plus. En revanche je trouve que la saga Rebecca Kean est juste une merveille !!!! J’adore cette héroïne !!!!!! Je suis impatiente de voir ton avis dessus !
J’aime beaucoup le genre, cette romance historique est dans ma wish list 🙂
Eh bien je vois que nous avons des avis assez similaires !
Le pire (ou le meilleur) est que Cassandra reconnaît elle-même avoir écrit cela sur un pari et pour rire plus qu’autre chose. Disons que c’est un divertissement sympa et c’est tout 🙂
J’ai lu et adoré les premiers tomes de Rebecca Kean, qui est effectivement une série originale ! Cet ouvrage de l’auteur ne me tentait pas plus que ça, en revanche, et ton avis confirme cette impression. Je pense que ce n’est pas pour moi ^^