Sacrées sorcières de Roald DAHL
Sacrées sorcières
de Roald DAHL
Folio Junior,
1997, p. 238
Première Publication : 1983
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Roald Dahl, né le 13 septembre 1916 et mort le 23 novembre 1990, est un écrivain gallois, auteur de romans et de nouvelles, qui s’adressent aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Parmi ses œuvres les plus célèbres, on peut citer Charlie et la chocolaterie, adapté plusieurs fois au cinéma, ainsi que des recueils de nouvelles grinçantes Kiss kiss et Bizarre, bizarre (Someone like you).
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Ah ! Si les sorcières portaient vraiment de grandes robes noires, des chapeaux pointus, une verrue sur le nez et qu’elles se promenaient sur des balais magiques, les choses seraient tellement plus simples ! La réalité est beaucoup moins folklorique et beaucoup plus inquiétante, Roald Dahl nous l’apprend : les sorcières sont pratiquement impossibles à identifier dans une foule. Seuls de petits signes peuvent les trahir et il vaut mieux les connaître, car les sorcières n’ont qu’un but : éliminer les enfants qu’elles détestent ! Lorsque notre jeune héros se retrouve bien malgré lui caché dans une pièce où les sorcières tiennent leur congrès annuel, les choses risquent de mal tourner…
Grand nom de la littérature jeunesse anglaise, Roald Dahl est connu de tous et continue de ravir petits et grands à la veille de l’année 2014. Après Matilda, Charlie et la chocolaterie ou encore Le Bon gros géant, je poursuis doucement ma découverte de l’auteur et m’émerveille encore et toujours devant son originalité, son humour et son sens de l’intrigue.
Sacrées sorcières ne détrône pas Matilda dans mon cœur – il lui manque une pointe d’émotions à mon avis -, mais il propose son lot de scènes amusantes et originales qui marqueront à coup sûr les esprits.
Comme à son habitude, Roald Dahl met un enfant en scène et lui fait vivre des aventures extraordinaires. Cette fois, c’est un petit garçon qui nous raconte comment, avec l’aide de sa grand-mère dévouée, il réussit à déjouer les plans d’une centaine de sorcières anglaises. Ces dernières souhaitent en effet se débarrasser de tous les enfants d’Angleterre en les transformant… en souris ! Il suffira ensuite pour elles, d’attendre que les parents ou n’importe quel membre de l’entourage des petits se décident à éliminer l’animal (tapette, poison… toutes les solutions sont bonnes à prendre) et le tour sera joué !
Heureusement, notre narrateur curieux se retrouve au « bon » endroit au « bon » moment puisqu’il assiste à la congrégation des méchantes femmes (les sorcières sont toujours des femmes) pendant laquelle la « reine » explique son plan et en fait la démonstration… malheureusement, le petit garçon finit par être découvert (à cause de sa mauvaise odeur d’enfant) et… je ne vous en dis pas plus !
Voilà, en gros, de quoi il retourne. L’intrigue n’est donc pas très originale en soi, mais l’auteur y apporte sa petite touche et surtout son humour. Loin des critères habituels, les sorcières ressemblent à n’importe quelle autre femme sous la plume de Roald Dahl… mais attention, si vous regardez de plus près vous verrez des gants qui cachent des griffes, des perruques qui recouvrent des crânes chauves, des chaussures étroites qui maltraitent des pieds carrés dépourvus d’orteil ou encore des bouches qui abritent de la salive bleutée… Quant à la Grande Sorcière, minuscule créature à la tête de toutes, elle possède un accent à couper au couteau ! Des caractéristiques bien particulières et très imagées qui rendent le texte très vivant et certainement très parlant pour les plus jeunes.
Outre ces éléments facilement imaginables dans nos têtes, l’auteur propose des scènes simples, efficaces et très rythmées. Encore une fois, petits et grands n’auront aucun mal à se représenter celles-ci et à s’amuser des situations. Pas étonnant que les œuvres de Roald Dahl soient souvent adaptées au cinéma, ce qui fut apparemment le cas, en 1990, pour Sacrées sorcières.
Malgré tout, malgré toutes les scènes amusantes éparpillées dans ce court roman, Roald Dahl n’oublie pas d’émouvoir le lecteur… Le petit héros n’a plus que sa grand-mère (ses deux parents sont morts), il va subir la colère de la Grande Sorcière pendant cette aventure et il va devoir apprendre à vivre avec les conséquences de celle-ci.
D’ailleurs, le dénouement de l’intrigue, bien que non dénué d’espoir, me paraît assez grave tout de même. Tout ne rentre pas dans l’ordre et tout n’est pas bien qui finit bien. C’est un peu déstabilisant mais n’est peut-être pas plus mal. Après tout, même si cette histoire se place dans un contexte imaginaire (les sorcières, les sorts, la magie, les animaux qui parlent…), on peut y trouver une certaine « réalité » et la réalité c’est que la vie n’est pas toujours rose mais on peut surmonter les difficultés grâce à l’amour (de sa famille, de ses amis…) et grâce à la débrouillardise.
Avec Sacrées sorcières, l’intrigue défile sous nos yeux. On s’amuse, on sourit, on frissonne et on s’émeut. C’est là, à mon avis, le but d’un livre pour les enfants… et pour les grands !
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Bonjour 🙂
J’ai eu un gros coup de cœur pour « Sacrés Sorcières », au point que j’ai lu ce petit roman plusieurs fois! Roald Dahl était vraiment très doué pour raconter des histoires 🙂
A bientôt, Eloo
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Ah, très, très, très bon souvenir d’enfance ! je devrais peut-être le relire un de ces quatre, voir si la magie est toujours là !
Bonne année 🙂
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J’ai reçu ce titre grâce à un swap… Depuis, il attend patiemment dans ma PAL. Ce n’est jamais le livre que j’ai envie de lire quand je veux lire du jeunesse. Ton avis m’encourage à le sortir à la prochaine envie !!!
L’histoire n’est peut-être pas très originale mais il ne faut pas oublier que cet auteur a été un précurseur dans la littérature de jeunesse, rien que le fait d’en écrire, déjà, c’était original en soi ^^
En tout cas il faudrait que je m’y penche un de ces 4… j’ai lu trop peu de classiques (jeunesses et pas que ^^).
J’adore cette histoire, même si moi aussi j’ai une préférence pour Matilda. 😉
Roald Dahl a enchanté mon enfance et a, de fait, probablement beaucoup marqué mes goûts en tant que lectrice.
Puisque tu parles de la fin et également du film, je peux te dire, pour l’avoir vu, qu’elle y est différente, et c’est en partie la raison pour laquelle il ne m’a pas plu.
J’ai par contre beaucoup aimé l’adaptation de Matilda qui est très fidèle au livre. Tous les ajouts qui ont pu être faits sont vraiment dans l’esprit de l’histoire originale.
Roald Dahl n’était pas toujours d’un optimisme à toute épreuve et, à l’âge adulte, je me rends bien compte que ça tranche avec la plupart des romans pour la jeunesse, mais j’aimais et j’aime toujours cette atmosphère en demi-teinte et l’humour un peu grinçant de cet auteur.