Le Coin des ImagesLivres graphiques (Album/BD/Manga)♣ Rendez-vous réguliers♣ Sur les étagères

Le Coin des BD [2]

Je continue d’emprunter des BD à la BU où je travaille… si j’ai globalement passé de bons moments, cette fois-ci, aucune ne m’a complètement convaincue… peut-être lors de la prochaine fournée (j’ai fait le plein d’emprunts pour les vacances !) !

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KORRIGANS INTEGRALE MOSDI CIVIELLOKorrigans, T. 1 à 4 de Thomas MOSDI et Emmanuel CIVIELLO.
Delcourt, 2000 à 2007, entre 46 et 48 pages. Pour acheter l’intégrale : Korrigans, l’intégrale

La nuit de Samain, d’après des croyances irlandaises ancestrales, ouvre des passages vers le monde des temps héroïques. Dans la province d’Ulster, la petite Luaine longe la côte avec ses parents et son grand-père sous la pluie battante. La carriole égarée est bientôt précipitée dans le vide, et la petite fille, protégée par les Korrigans des collines, assiste impuissante à l’enlèvement de sa mère et de son grand-père par les Cluricaunes. Recueillie par les créatures qui l’ont sauvée, Luaine choisit de ne plus retourner dans le monde qu’elle connaît. Par amour pour sa mère, elle entraîne ses nouveaux amis dans un combat sans merci contre le clan adverse. Le début d’une série merveilleuse et effrayante, aux dessins sombres et denses, à l’image du Moyen Âge légendaire qu’ils illustrent.

Si j’ai emprunté ces quatre tomes à la bibliothèque, c’est essentiellement pour continuer mon challenge concernant la littérature irlandaise. Cette histoire se situe, en effet, dans la province d’Ulster (au nord du pays) une nuit de Samain aux alentours de l’an 1000 et met en scène une fillette – Luaine – qui, pour retrouver deux des membres de sa famille enlevés par les Cluricaunes, va déclencher une véritable guerre dans l’Autre-Monde. Derrière cette petite intrigue c’est un épisode plus important de la mythologie celtique qui se dessine : l’affrontement entre les Tuatha dé Danann et les Fomoires. Venant tout juste de lire le premier tome d’Erenn d’Emily Musso (publié aux éditions Rebelle), je n’ai pas été dépaysée.
Korrigans plancheSi j’ai trouvé le scénario sympathique, je regrette malgré tout sa simplicité et sa brièveté. Tout comme je regrette un peu que la petite Luaine ne soit finalement qu’un petit prétexte à la « grande » histoire. J’aurais aimé la voir plus et j’aurais aimé que l’auteur l’utilise davantage. Je suis tout de même heureuse d’avoir pu plonger dans un épisode de la mythologie celtique – malheureusement encore trop peu connue – mais j’avoue m’y être un peu ennuyée. Je n’arrive pas à me décider : aurait-il fallu moins de tomes pour condenser un peu le scénario ou au contraire, développer davantage l’histoire, ajouter plus de détails et de complications pour rendre l’ensemble plus riche ?
En revanche et je le reconnais volontiers, les illustrations sont particulièrement soignées. Civiello offre de nombreux détails à ses personnages et décors, les rendant particulièrement « réalistes ». Les « monstres » n’en sont que plus effrayants ! Les couleurs utilisées permettent également des jeux d’ombre et de lumière particulièrement intéressants et agréables à l’œil. De ce point de vue là, c’est une véritable réussite !
Je suis rarement entièrement satisfaite d’une bande-dessinée. En effet, si les illustrations me plaisent, l’intrigue me paraît généralement moins soignée ou vice versa et c’est encore une fois le cas avec cette série en quatre volumes. Malgré tout, cette lecture m’a permis de découvrir le coup de crayon de Civiello et nul doute que je creuserai un peu plus la question !

logochallengeirlande

 

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olympe de gouges catel et bocquetOlympe de Gouges de José-Louis BOCQUET et CATEL.
Casterman (Ecritures), 2012, 488 pages. Pour l’acheter : Olympe de Gouges

De Montauban en 1748 à l’échafaud parisien en 1793, quarante-cinq ans d’une vie féminine hors normes, et l’invention d’une idée neuve en Europe : la lutte pour les droits des femmes.
Née dans une famille bourgeoise de province, sans doute fille adultérine d’un dramaturge à particule, Marie Gouze dit Olympe de Gouges a traversé la seconde moitié du XVIIIe siècle comme peu de femmes l’ont fait. Femme de lettres et polémiste engagée, elle se distingue par son indépendance d’esprit et l’originalité parfois radicale de ses vues, s’engageant pour l’abolition de l’esclavage et surtout pour les droits civils et politiques des femmes. Opposée aux Robespierristes et aux ultras de la Révolution, elle est guillotinée pendant la Terreur.

Changement complet de style avec cette grosse bande dessinée historique. Si l’intrigue de la série fantasy précédente m’avait semblé trop « simpliste », là c’est tout à fait l’inverse. En revanche, si le coup de crayon de Civiello m’a ravi les mirettes, celui de Catel me séduit beaucoup moins… Me voilà donc à nouveau mitigée.
Il faut malgré tout reconnaître une chose à cet ouvrage : la richesse du détail historique. On sent que le scénariste a fait de nombreuses recherches sur la vie d’Olympe de Gouges et sur son environnement (la deuxième moitié du XVIIIe siècle en France), la preuve avec la bibliographie dans les dernières pages et aussi et surtout avec les portraits détaillés de chacun des personnages apparaissant dans ces presque 500 pages. C’est vraiment très précis. Et peut-être trop, finalement.
olympe-plancheOui, je sais qu’on lit cette bande dessinée essentiellement pour en apprendre plus sur le célèbre personnage qu’est Olympe de Gouges mais je regrette un petit peu le trop grand sérieux de l’ensemble qui, à mon goût, manque un peu de rythme. Si on apprécie pendant les cent premières planches, on se perd (enfin je me suis perdue) ensuite dans l’abondance de détails et on attend le dénouement plutôt impatiemment. Je comprends ce choix et je félicite Bocquet et Catel pour leur énorme travail de recherche mais personnellement, je pense que j’aurais retenu davantage de choses si j’avais eu affaire à quelque chose de plus synthétique et donc de plus rythmée. C’est cependant une façon sympathique de « faire de l’histoire » et j’ai été particulièrement surprise de découvrir le quotidien de cette fameuse Olympe : une femme de lettres, une femme engagée et une femme « libre ».
Quant au coup de crayon, en noir et blanc dans ce gros ouvrage, j’avoue m’y être un peu perdue là aussi. Je ne suis pas très attentive aux détails et j’ai parfois – souvent – confondu les personnages entre eux. Il faut avouer que ceux-ci sont très nombreux dans la vie d’Olympe et, souvent coiffé(e)s et habillé(e)s selon la même mode, avec des noms à rallonge, je me suis plus d’une fois demandée qui était qui, finalement. Globalement les traits sont agréables à l’œil mais ne m’ont pas non plus transcendée.
Finalement, je me rends compte que j’ai parcouru cette bande-dessinée avec le « mauvais » état d’esprit. Je cherchais à apprendre en m’amusant (ou au moins en me distrayant) mais force est de constater que la concentration est vraiment nécessaire pour apprécier le travail de Bocquet et Catel à sa juste valeur. Vous êtes prévenus !

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moi 20 ans diplomee motivee exploitee yatuuMoi, 20 ans, diplômés, motivée… exploitée ! de YATUU.
12 Bis, 2011, 95 pages. Pour l’acheter : Moi, 20 ans, diplomée, motivée… exploitée !

Jeune stagiaire toute fraîche, travaillant de jour comme de nuit pour un salaire imaginaire…
Cherche lecteur averti qui pourra m’acheter à prix sacrifié !

J’ai plusieurs fois entendu parler de cette bande-dessinée ainsi que de son auteur. Ainsi, lorsque je l’ai croisée dans les rayonnages de la BU, je l’ai feuilletée et l’ai empruntée. Quelques heures après je la rangeais à nouveau en rayon (merci les pauses déjeuner « solitaires » et donc propices à la lecture) en me disant qu’encore une fois, si j’avais passé un moment plutôt distrayant, ce n’était pas non plus la découverte du siècle.
Dans ce court ouvrage humoristique, l’auteur/dessinateur met en scène le quotidien d’une jeune stagiaire. A travers de nombreux épisodes divers et variés, le lecteur découvre « l’horreur » du stage en entreprise, bien plus proche de l’esclavage que de l’activité épanouissante et enrichissante.
yatuu moi 20 ans plancheSi je ne suis personnellement pas passée par là (mais ça m’arrivera peut-être un jour), je suis consciente que le problème existe et je ne doute pas de la véracité de la plupart des épisodes présentés même si l’exagération est aussi de mise. Des horaires interminables (difficile de rentrer autrement qu’en taxi au milieu de la nuit après avoir bouclé un dernier dossier), un salaire de misère, des tâches ingrates, aucune gratitude et reconnaissance… voilà ce que vit quotidiennement la jeune héroïne de 20 ans, fraichement diplômée et pleine de volonté. Derrière l’humour un peu forcé, le lecteur comprend bien que tout part d’une réalité certaine alors on sourit aux gags, certes, mais on en oublie pas la gravité de la situation.
L’enchaînement de situations crée une sorte de narration linéaire (les jours passent et se ressemblent plus ou moins), jusqu’à la chute qui, une nouvelle fois dans une bd du genre (je pense à ma récente lecture de La Page blanche), me déçoit légèrement. Encore une fois j’ai envie de dire : « Tout ça pour ça ?! ».
En revanche, j’ai bien accroché au coup de crayon et à la couleur des dessins de Yatuu. Les visages sont expressifs et derrière une première impression de « simplicité », l’illustrateur parvient à faire passer pas mal de choses. Je pense qu’à l’avenir, je me pencherai à nouveau sur son travail en commençant par la découverte de l’autre bande-dessinée disponible à la BU ! Je vous en reparle très certainement prochainement !

(Vous pouvez cliquer sur chaque image pour plus de détails !)

12 réflexions sur “Le Coin des BD [2]

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  • Escrocgriffe

    « Malgré tout, cette lecture m’a permis de découvrir le coup de crayon de Civiello et nul doute que je creuserai un peu plus la question ! »

    Un magnifique coup de crayon, merci pour la découverte 😉

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  • Au moins, tu fais des découvertes 🙂 ma foi, si tu les as finis, c’est quand même bon signe même si ce ne sont pas de grandes lectures.

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  • J’ai adoré Olympe. C’est vrai que c’est très dense. Mais si je ne me suis pas ennuyée j’ai quand même eu besoin de faire des pauses. Souvent je lis une Bd d’une traite. Celle-là, il m’a fallu la pauser. Donc je suis d’accord avec toi sur le besoin de concentration. Par contre, j’aime le trait de Catel, pas nécessairement beau, mais précis et efficace, qui sert bien l’histoire. Yatuu, je suis son blog (et je l’adore ! vraiment marrant), mais je n’ai pas encore lu la BD. Un peu peur des redites par rapport au blog, mais je pense me la procurer un jour. Quant à Korrigans, je ne l’ai pas lu, et ta chronique me fait hésiter. Je ne connais pas grand chose en mythologie celtique, mais c’est quelque chose qui me passionne. Mais je n’aime pas lire les BD avec un scénario creux. Les dessins ont l’air superbes par contre. 😀
    Récemment, j’ai lu le premier tome de « les druides », une enquête policière chez les celtes, au moment où la religion chrétienne commence à les supplanter. Ta chronique sur les korrigans m’y fait penser, ça pourrait te plaire (si tu ne l’as pas déjà lu, je n’ai pas fureté dans tout ton blog)!

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  • Je ne connaissais pas les deux premières Bd !
    Pour la troisième, celle de yatuu : j’en ai té très déçue ! C’est trop proche de Pénélope Bagieu…

    Répondre
    • De Pénélope Bagieu, je n’ai lu que La Page blanche qui m’avait plu mais… donc je ne suis pas la meilleure juge pour comparer Yatuu et Bagieu. Cela dit, je pense que tu as raison, les deux sont proches narrativement et illustrativement parlant !

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