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Arkem, Tome 1 : Yanis, Déesse de la Mort de Valérie SIMON

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Arkem, Tome 1 :
Yanis, Déesse de la Mort
de Valérie SIMON
Editions du Riez,
2012, p. 313

Première Publication : 1997

Pour l’acheter : sur le site du Riez !

Valérie Simon est née en octobre 1963 à Strasbourg, en Alsace. Ses histoires s’inspirent librement des légendes et des grandes épopées romanesques. La nature y est omniprésente, en tant que décor mais aussi et surtout en tant que puissance hostile refusant l’hégémonie humaine.

♣ ♣ ♣

Née dans la douleur et dans la mort, fille d’un démon de Rhynantes et d’une Princesse des Elfes, elle est l’héritière de deux races qui se haïssent et qui ne cherchent qu’à se détruire.
Élevée dans les mystères d’un culte issu des profondeurs de temps révolus, elle est l’image radieuse de la mort, la réincarnation d’une déesse terrible.
Mais son héritage la tourmente.
Que lui veulent cet elfe, cet oiseau noir bavard, ce magicien troublant, et quels sont ces pouvoirs qui la hantent et qu’elle n’ose deviner ? De la pierre pâle aux reflets liquides qu’elle porte depuis sa naissance, elle ne sait rien, sinon qu’elle a en elle une étrange chaleur, et qu’elles sont liées par une puissance inconnue.
Mais dans la sombre tour de Ragnarok, les forces issues des ténèbres se rassemblent.
Et Raban Siwash, l’Innommable, n’aura de cesse de la rejoindre pour la tuer.

Lorsque j’ai acheté ce premier tome l’année dernière lors d’un salon, ce n’est pas vraiment l’illustration de couverture ou le résumé de la quatrième qui m’ont convaincue, mais plutôt la disponibilité et le discours de la créatrice : Valérie Simon. Un titre imaginaire, publié dans une petite maison que j’aime bien (le Riez) et une auteure lyonnaise ; trois bonnes raisons pour craquer… Et même si j’ai mis un an pour ouvrir ce premier tome, je ne regrette absolument pas mon achat, bien au contraire !
Surprenant est l’adjectif qui qualifie le mieux ma lecture. J’ai été surprise par le fond, surprise par la construction de l’intrigue et surprise par la forme. Le tout dans le bon sens, rassurez-vous ! Voilà pourquoi samedi, lors du même salon, j’ai acheté avec plaisir le deuxième tome de cette saga… et j’espère vous en parler avant l’année prochaine !

L’étonnement est survenu dès les premières pages, en constatant que l’héroïne décrite dans la quatrième de couverture n’est alors même pas née ! En effet, la première centaine de pages est consacrée à l’histoire d’amour de ses parents : la jolie et gracieuse princesse des Elfes, Rosendael et le puissant et charismatique prince des démons de Rhynantes, Laocoon. Entre elfes et démons la guerre fait rage et, à l’instar des Capulet et des Montaigu, les familles respectives des amoureux ne vont pas voir cette romance du bon œil. De Shakespeare, je trouve que Valérie Simon s’est aussi inspirée, avec Le Songe d’une nuit d’été notamment. Cette première partie très féérique m’a en effet plus fait penser au règne de Titania et Obéron plutôt qu’à celui de Galadriel en Terre du Milieu. Pendant ma lecture, je me suis également souvenue de La Fille du roi des elfes de Lord Dunsany mais je ne peux pas jurer de l’exactitude de ce souvenir qui se base davantage sur une impression que sur une analyse aboutie. Tout ça pour dire que j’ai beaucoup aimé cette atmosphère un peu hors du temps qui abrite une histoire d’amour certes cousue de fils blancs, mais tout de même très belle et poétique. Vous vous en doutez, la naissance de l’enfant ne se fera pas sans souffrance et sans perte.
Née Morwen, la petite fille grandit sous l’identité de Yanis, déesse de la Mort, dans un temple, élevée sans amour par Ancilla la Prêtresse Première. La deuxième partie du texte s’attarde sur l’enfance puis sur l’adolescence de cette enfant isolée, obligée de tenir un rôle pour lequel elle n’a aucune foi. Tour à tour capricieuse, mature et désemparée, le lecteur ne peut pas rester de marbre face à cette héroïne. L’héroïne, c’est un peu là la force de ce premier tome qui, introduisant tout l’univers, l’histoire et les personnages, offre un peu plus d’émotions et de promiscuité grâce à cette demoiselle. Bien sûr elle m’a parfois tapé sur le système – adolescence oblige – mais dans l’ensemble, je l’ai trouvée vraiment très émouvante. Elle est à la fois forte (son héritage elfique et démon n’est pas loin) et fragile car complètement innocente. Elle n’a connu que les murs du temple et ce qu’a bien voulu lui apprendre sa tutrice, le reste de son apprentissage s’est fait grâce aux livres qu’elle a eu l’occasion de lire. A l’aube de ses 17 ans elle possède donc à la fois la fougue de l’adolescence, la puissance de son héritage, mais aussi la naïveté d’un regard neuf qui n’a jamais rien vu et vécu.

Et figurez-vous qu’alors qu’elle commence à douter de son rôle et à s’ennuyer dans celui-ci, elle va faire la connaissance imprévue d’un mage prisonnier du souterrain du temple. Venu piller le trésor des lieux, convaincu qu’il pourrait y trouver une des deux parties de la pierre d’Arkem, le jeune homme est retenu captif par Yanis elle-même qui trouve-là l’occasion de se divertir tout en en apprenant plus sur le monde extérieur. Une relation ambigüe va lier les deux êtres solitaires, chacun semblant comprendre qu’il pourrait apprendre beaucoup de l’autre. Si je n’ai pas toujours compris les réactions des deux personnages, notamment lorsqu’ils sont face à face, j’ai en revanche été relativement surprise par l’évolution de ce qui se passe entre eux.

A vrai dire, j’ai été de surprise en surprise, narrativement parlant. Certains livres sont ainsi faits que vous pouvez résumer tout le développement de l’histoire et son dénouement, à peine la première page lue. Ici, je n’ai jamais pu prédire ce qui allait se passer, je tournais les pages sans savoir ce que j’allais trouver dans la suivante et la « fin » de ce premier tome est à des lieues de ce que j’aurais pu imaginer en ouvrant cet opus. Alors un grand merci à Valérie Simon pour son originalité et sa maîtrise de l’intrigue !

valérie simonQuant au monde créé pour l’occasion – il faut bien en parler puisque je vous rappelle qu’il s’agit de fantasy pure, l’univers où se situe l’action est donc totalement inventé – même s’il semble assez classique, il a un « je-ne-sais-quoi » d’assez marquant et palpable. Je regrettais l’absence de carte dans l’ouvrage mais Valérie Simon m’en a remise une lors de la dédicace samedi dernier, et je trouve que c’est très utile pour aider à visualiser la géographie du monde proposé. Pas indispensable, mais personnellement, j’aime bien savoir où je vais !
J’ai en revanche, vraiment adoré l’ambiance dans le temple et autour des rituels. Des prêtresses protégées par des eunuques, des sacrifices d’animaux… j’ai aimé trouvé de l’inspiration antique dans ces descriptions. D’ailleurs, pendant ma lecture, j’ai réécouté Daemonia Nymphe, et je trouve que les deux collent assez bien. Je ne peux que vous conseiller l’écoute de Daemonos pour découvrir ce groupe de musique grecque antique.

Et en parlant de descriptions, je terminerai cette chronique un peu brouillonne sur la plume de l’auteure, plume que j’ai trouvée à la fois riche et fluide, détaillée mais pas trop, visuelle juste ce qu’il faut, parfois assez poétique (notamment dans la première partie) et généralement assez percutante.

Si les tomes suivants sont à l’image de celui-ci, je pense qu’un grand nombre de lecteurs pourront s’y retrouver : jeunes ou moins jeunes, lecteurs de fantasy aguerris ou non, hommes ou femmes… Je pense que chacun y trouvera un petit quelque chose qui lui plaira. Pour ma part, je retiens la surprise du chemin pris par l’intrigue, l’héroïne touchante dans sa détresse et sa personnalité paradoxale et l’aspect antiquisant de ce culte à la déesse de la Mort. Le deuxième tome promet une évolution du côté de l’héroïne et de nouvelles rencontres… il me tarde de lire ça !

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