Le Coin des BD [1]
L’année dernière j’avais l’occasion de lire des albums, cette année j’ai l’occasion de lire et emprunter des BD… mais comme je lis plus vite (enfin, ça reste à voir, vu que j’ai un retard monstre dans mes prêts… aheum !) que je ne chronique, je rassemblerai, de temps en temps, quelques mini-avis en un seul article. Et voilà le premier numéro !
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Gatsby le Magnifique de Stéphane MELCHIOR-DURAND et Benjamin BACHELIER, d’après Francis Scott FITZGERALD.
Gallimard, 2013, p. 92. Pour l’acheter : Gatsby le magnifique !
Dans la Chine des années 2000, Nick Carraway, petit architecte, s’installe à Shangaï. Non loin de lui vivent Tom et Daisy Buchanan, la cousine de Nick, ainsi qu’un jeune millionnaire, Jay Gatsby. Sa villa luxueuse est le théâtre de fêtes somptueuses où se côtoient le pire et le meilleur de la société chinoise. Invité à son tour, Nick devient l’ami et le confident de Gatsby. Il apprend que derrière ces fastes se cache un passé trouble mais surtout le désir impérieux de reconquérir Daisy, perdue quelques années auparavant. Entre ces personnages, l’étau se resserre jusqu’à l’inexorable et tragique dénouement.
J’ai de grosses lacunes en littérature classique américaine mais j’ai très envie d’atténuer ces manques. Je connais l’oeuvre de Francis Scott Fitzgerald de nom depuis un moment mais c’est le film récemment réalisé par Baz Luhrmann qui m’a le plus intriguée. A vrai dire, je n’ai toujours pas vu cette adaptation, c’est donc avec un oeil complètement neuf que je me suis lancée dans cette réécriture en bande dessinée.
Ce qui, selon moi, fait le charme de cette histoire, c’est son décor : le New York des années 20. Or, quelle surprise en constatant que Stéphane Melchior-Durand et Benjamin Bachelier ont transposé l’histoire de Fitzgerald dans la Chine des années 2000 ! Je trouve que l’ensemble perd beaucoup de charme. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de mal à entrer dans le vif du sujet et ce n’est qu’au bout de 20 planches (sur 80), que j’y ai trouvé un intérêt !
J’ai finalement apprécié découvrir le destin de ce groupe de personnages amenés par Nick, le narrateur, et j’ai vraiment aimé voir les masques tomber au fil des pages, jusqu’à ce dénouement tragique.
Côté visuel, puisque c’est là le principal aspect d’une bd et encore plus quand il s’agit d’un texte adapté, j’avoue que je suis plutôt mitigée. Si l’utilisation du « flou » dans le genre impressionnisme peut me plaire ponctuellement sur quelques oeuvres, n’avoir que des vignettes « floutées » sur 80 planches, ça me botte beaucoup moins. En revanche, l’utilisation de couleurs très vives dynamise le tout. Je ne sais pas si c’est un choix pertinent au vu du fond, mais pourquoi pas…
Après avoir mis le nez dans cette adaptation graphique, j’ai encore plus envie de me plonger dans le roman qui, je pense, permet d’entrer davantage dans la peau des personnages, d’en apprendre plus sur eux et donc de s’attacher un peu plus à eux. Il est maintenant évident que je lirai le roman d’origine de Fitzgerald !
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Lenore, T. 1 : Noogies de Romain DIRGE.
Milady, 2011, p. 112. Pour l’acheter : Lenore, T. 1 !
Mignonne à en mourir !
Embarquez pour un sombre voyage avec Lenore, la plus adorable des petites filles mortes. N’ayez pas peur : vous serez en bonne compagnie. Poupées vampires, nounours possédés, enfants-troncs cannibales et mignons petits chatons à serrer dans ses bras (mais pas trop fort…) peuplent son extraordinaire univers.
Je fouillais dans les étagères des bd lorsque je suis tombée sur celle-ci. L’humour noir me plait généralement et j’ai été pendant longtemps sensible aux oeuvres de Tim Burton, à la Famille Adams et à l’héroïne Emily the Strange. Malgré tout, j’ai eu du mal avec ce comics qui ne m’a que très moyennement plu, aussi bien visuellement que textuellement. Je n’ai que rarement souri et suis même passée complètement à côté de certaines chutes.
Il s’agit en fait ici d’un ouvrage qui rassemblent de nombreuses petites historiettes qui s’étendent sur une ou plusieurs planches mais ne sont jamais très longues. On y suit les aventures de Lenore, petite fille morte-vivante qui s’adonne au baby-sitting, va jouer au parc, repousse les ardeurs d’un petit garçon un peu trop empressé… le tout avec plus ou moins d’humour. Certaines situations et leur dénouement m’ont plu, d’autres beaucoup moins. C’est pas mal sanglant (un peu à la Happy Tree Friends) et pas toujours très fin (ou alors justement, tellement subtile que je suis passée à côté de la blague). A vrai dire, quelques jours seulement après ma lecture, je me souviens d’à peine une ou deux planches… et encore !
Le noir est évidemment la couleur qui prédomine. Quelques pointes de rouge et violet viennent un peu égayer la monotonie de l’ensemble mais si vous avez généralement du mal avec les oeuvres du genre, mieux vaut éviter la lecture de ce comics qui pourrait entrainer une overdose.
Contrairement aux oeuvres de Burton et compagnie qui, derrière une façade assez glauque proposent pas mal d’émotions, le travail de Romain Dirge ne m’a pas du tout touchée et j’y ai même trouvé un léger soupçon de ridicule. A vouloir surenchérir dans le glauque et l’humour noir, on fait parfois un flop et c’est le cas ici, à mon humble avis.
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Shutter Island de Christian DE METTER, d’après Dennis LEHANE.
Rivages/Casterman, 2008, p. 119. Pour l’acheter : Shutter Island !
Boston, années 50. Deux marshals fédéraux, Teddy Daniels et Chuck Aule, se rendent pour les besoins d’une enquête sur une île étrange, Shutter Island, sur laquelle est établi un institut psychiatrique très spécial, qui n’accueille que les fous criminels particulièrement dangereux. Mais à vrai dire, tout est spécial sur Shutter Island, comme le relèvent les deux enquêteurs dès leur arrivée : les locaux, le personnel d’encadrement, les médecins, sans oublier la lourde atmosphère de secret qui semble peser sur les hommes et les choses. Alors qu’une forte tempête s’approche, qui condamnera les fédéraux à demeurer sur l’île pour une durée indéterminée, tout se met en place pour un terrifiant huis-clos…
Shutter Island, c’est un peu la même chose que Gatsby le Magnifique… je connais évidemment le nom de l’oeuvre d’origine (et j’ai eu vent de l’adaptation que je n’ai toujours pas pris le temps de regarder), mais je ne me suis pas encore plongée dedans… l’adaptation graphique est donc, une nouvelle fois, une façon de découvrir l’histoire d’un oeil complètement neuf. Je ne m’étais pas du tout penchée sur l’intrigue, je savais juste qu’il y avait une sorte d’enquête puisque le bouquin est classé du côté des thrillers/polars…
Et effectivement, un mystère plane entre les pages et la résolution n’arrive que dans les dernières planches. Je le sentais venir dès le début, mais j’ai déjà fait une remarque similaire il y a quelques mois, lors de la lecture d’un autre thriller. Le thème abordé revient très souvent dans les oeuvres (qu’il s’agisse de livres, de séries ou de films), la surprise est donc moins grande lorsqu’elle arrive. Malgré tout, ça fonctionne toujours et l’on va au bout avec curiosité et sans déplaisir.
L’histoire se déroule dans les années 50, sur une île des Etats-Unis et met en scène des marshals. J’ai beaucoup aimé l’ambiance qui se dégage de cette centaine de pages : un huis-clos oppressant, représenté grâce à des couleurs un peu passées, du marron, du gris… une sorte de filtre « sépia ». J’ai vraiment apprécié le travail autour des visages et des expressions, marquées par les ombres. Je pense même que si les bulles de texte avaient été moins nombreuses, les images auraient parlé d’elles-mêmes et auraient réussi à me transporter dans cette histoire, sur cette île bloquée par la tempête.
Une belle réussite à mon avis… j’ai encore plus envie de lire le livre qui est dans mon immense PAL… mais actuellement prêté à ma soeurette !
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J’ai lu récemment le Gatsby de Francis Scott Fitzgerald. Et j’ai adoré. Je ne peux que t’encourager à le découvrir. Les débuts ont été un peu difficiles mais, au final, je ne suis pas tombée loin du coup de coeur. Comme toi, j’ai quelques lacunes en littérature américaine (plus classique, je veux dire) mais je me soigne. Et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.
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Pour ce qui est de la BD de Gatsby le magnifique , à la vue du titre je me suis excité mais l’idée de carrément changer d’époque est vachement déplaisante. Le livre , par contre est une merveille. Je suis sûre que ça va te plaire ^^.
Sinon , j’adore tes chroniques , très sympas à lire.
Ton avis sur la BD de Shutter Island me donne vraiment envie… ^^ Par contre, j’ai un petit peu pour Gatsby. L’idée de retranscrire cette histoire dans une autre époque, ça passe ou ça casse…