Si je t’aime, prends garde à toi de Céline MANCELLON
Si je t’aime, prends garde à toi
de Céline MANCELLON
Sharon Kena,
2012, p. 155
Première Publication : 2012
Pour l’acheter : Si je t’aime, prends garde à toi
Céline Mancellon née le 31 juillet 1977, après avoir été bercée dans l’univers de L’Égypte ancienne, la Mythologie et les romans Arthuriens, elle écrit sa première nouvelle à l’âge de 10 ans, basée sur la découverte du tombeau de Ramsès II. Au collège, sa lecture prend un tout autre tournant en découvrant les oeuvres fascinantes de Stephen King à qui elle voue une admiration sans bornes. Elle lira aussi Dracula de Bram Stoker et Frankenstein de Mary Shelley, le début d’un fabuleux déclic. Ce n’est que bien des années plus tard, qu’elle plonge dans le monde de la Bit-Lit et de la romance paranormale. De cela naîtra plusieurs projets. Céline aime partir à l’aventure du mélange des genres, son style peut varier d’une oeuvre à l’autre, autant de défis qu’elle aime relever.
♣ ♣ ♣
Ann et Jason.
Côté bleu : Jason.
Trentenaire sûr de son pouvoir sur le beau sexe.
Journaliste et héros d’Ann depuis qu’il a plongé la tête de son « décapiteur de Barbie » dans le bac à sable.
Hobby : fusiller systématiquement les tentatives de cette dernière à trouver le grand amour.
Côté rose : Ann.
Pas de job stable hormis celui rémunéré la semaine des 4 jeudis (web designer).
Forte addiction à la crème glacée causée par une énorme frustration sexuelle.
Hobby : Entraîner ses deux copines Val et Erin dans des délires tordus.
Ils sont amis depuis toujours, habitent sous le même toit… que pouvait-il leur arriver de pire ?
C’est Tsuki qui m’a offert ce petit livre bien girly à Noël dernier. Je ne me serais sans doute pas tourner vers ce titre de ma propre initiative, peu attirée par la couverture, peu encline à lire du Sharon Kena (oui, on a tous des préjugés) et vraiment pas friande de chick-lit. Lorsque Cali m’a proposé de le lire en parallèle, pour une lecture commune, j’étais assez curieuse de me plonger dans ce court roman qui semble avoir fait l’unanimité parmi ses lectrices et qui avait été un coup de cœur pour Tsuki. On m’avait prévenue pour le côté « oralisant » mais on m’avait dit que c’était très frais et que j’allais bien me marrer. J’ai essayé de mettre mes réserves de côté et c’est vraiment enthousiaste que j’ai parcouru la première page.
Malheureusement, il faut croire que le genre n’est définitivement pas pour moi et que j’ai des problèmes d’humour parce que je ne me suis que peu marrée (à vrai dire j’ai à peine souri), trop fixée sur les défauts qui m’ont sauté aux yeux. J’ai essayé de laisser parler la fleur bleue en moi… c’est la ronchon critique qui a pris le dessus. Faut croire que j’ai un cœur de pierre… Tant pis, je m’en remettrai !
Ce court roman d’environ 150 pages met en scène l’histoire de deux colocataires, amis d’enfance, uniquement du point de vue de la jeune femme, Ann. Celle-ci doit avoir des œillères de percheron pour être autant à côté de la plaque (ou alors elle le fait exprès ? Sincèrement je me suis posée la question). Jason, quant à lui, commence à bouillir, incapable de se retenir plus longtemps : il est fou amoureux de sa meilleure amie et ne peut plus s’en cacher. Malgré les remarques répétées de ses deux meilleures amies et les agissements de son colocataire, Ann ne voit rien (ou plutôt ne veut rien voir) et laisse poireauter le pauvre Jason, la jouant effarouchée. On se doute évidemment du dénouement dès la première page… quoique, j’ai quand même douté de la patience du garçon, pendant un temps. Faut dire que loti d’une nana pareille, je pense que j’aurais mis la clef sous la porte depuis perpette !
Vous l’aurez compris, Ann et moi ça fait deux. Je veux bien qu’elle soit gaffeuse, trentenaire un peu paumée ayant peur de perdre son meilleur ami en tentant une relation plus poussée… mais quand même ! C’est fou ce que les héroïnes de chick-lit peuvent débiter comme conneries à la minute ! Me plonger dans un livre où le personnage principal est une jeune femme un peu coconne qui enchaîne gaffe sur gaffe… c’est juste impossible pour moi. J’aime les héroïnes fortes, dignes et estimables. Les héroïnes de chick-lit, sans vouloir enfoncer le clou, me font pitié. Je ne me reconnais absolument pas en celles-ci et je les plains très sincèrement. Autant vous dire qu’elles ne me font pas rire – but premier de leur présence -, oh ça non !
Je tempère un peu mon propos ici en reconnaissant qu’Ann n’est pas « si pire » dans la débilité et qu’elle possède quand même quelques neurones (si son beau colocataire n’est pas dans les parages). J’ai suivi des dindes encore plus dindes. L’héroïne de Si je t’aime, prends garde à toi, a au moins le mérite de m’avoir presqu’émue de temps en temps, presque.
Jason, quant à lui… ben, c’est le colocataire beau gosse (et quand je dis beau gosse c‘est qu’il possède toutes les qualités soi-disant appréciables dans la gent masculine : grand, musclé, regard bleu lagon… et il sent bon, sans doute – cela dit, c’est vrai que c’est important !), intelligent, riche, bien élevé, bien propre sur lui, d’une patience à toute épreuve (il l’aime quand même depuis quasi 30 ans !) et qui, en plus, sait tenir l’appartement… un spécimen que nous, femmes lambda, croisons évidemment tous les jours. Un cliché. Mais bon, soit, c’est beau de rêver.
De toute façon, je conçois que dans un court roman, il soit assez difficile d’offrir des personnalités complexes et surprenantes. Ce n’est définitivement pas le but de Céline Mancellon, j’imagine.
On m’avait vanté l’humour de l’auteure… Moui. Les gags s’enchaînent, les références humoristiques et les vannes se multiplient. A tel point que je n’ai quasiment jamais ri mais ai trouvé l’ensemble bien lourdingue (ces « merdum cacatum » répétés…). Une blague de temps en temps, pour prouver que l’héroïne a une petite répartie amusante, je veux bien. A chaque réplique d’un dialogue ou à chaque moment d’introspection (parce qu’évidemment, la narration est interne, à la première personne du singulier)… non.
En fait, les seuls chapitres que j’ai appréciés (pratiquement) sont les derniers, lorsque Céline Mancellon abandonne sa casquette de clown et nous propose des scènes plus tendres mais aussi plus simples, sans forcer le trait. Là j’ai senti un potentiel émotionnel, là j’ai accroché. Dommage que ce registre n’apparaisse que pendant une dizaine de pages…
En fait, je trouve que Si je t’aime, prends garde à toi, s’apparente à une fanfiction, à savoir : un court texte que l’on trouve généralement sur internet (sur des sites dédiés), écrit essentiellement pour se faire plaisir sans aller dans la recherche et dans l’approfondi, mêlant généralement facilités et lourdeurs narratives. Je dis ça, mais j’ai lu des fanfictions Potteriennes absolument génialissimes (excellentes aussi bien dans le fond que dans la forme), avec une vraie idée et un vrai travail.
Je ne dis pas que Céline Mancellon n’a pas travaillé son texte (ce serait petit de ma part, moi qui n’ai jamais tenté l’écriture de quoi que ce soit), je me demande juste si, dans sa forme actuelle (je ne parle même pas des nombreuses fautes et coquilles…), Si je t’aime, prends garde à toi, n’aurait pas été plus à sa place sur la toile, offert aux lecteurs ayant envie d’un truc vraiment sans prise de tête, plutôt que dans ce format de livre imprimé. Je vous avoue très sincèrement (et sans vouloir blesser personne), que si j’avais dépensé quasiment 14€ pour ce texte, j’aurais sérieusement eu les boules… Lire cette romance mignonette sur mon écran d’ordi, un soir de déprime et l’oublier trois jours après… avec plaisir ! De là à vouloir à tout prix le mettre dans ma bibliothèque en format papier… Mouais.
Me voilà donc carrément déçue. Non seulement je n’ai pas apprécié un livre adorablement offert par ma Tsuki (alors qu’elle a adoré) mais j’ai en plus l’impression de ne pas avoir lu le même livre, encensé par des dizaines de lectrices ! Ok je suis exigeante et parfois râleuse, mais très sincèrement, je me demande comment on peut mettre un 20/20 à Si je t’aime, prends garde à toi ?! (Comme je me demande comment on peut attribuer la même note à Fifty Shades…)
Les avis de Cali et Tsuki, beaucoup plus enthousiastes que moi !
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Tout à fait le genre de roman que je fuis c’est pour cela que je ne lis plus du tout de chick-lit. Ce n’est pas un genre fait pour moi et je n’y prends aucun plaisir, c’est comme ça. Je comprends donc tout à fait ton point de vue.
Oh eh bien au moins ton billet est bien clair ! Je passe mon tour pour ce roman !
Les préjugés sur les éditions Sharon Kena sont bien fondés, j’en ai lu un de chez eux, de l’éditrice d’ailleurs et mon dieu… Les coquilles, les clichés.
Bref toussa pour dire que ce titre ne me tentait déjà pas à la base, et qu’il me tente encore moins. Les héroïnes gaffeuses je ne me reconnais pas du tout, comme toi les dignes, fortes, qui prennent les choses en main c’est plus mon truc.