Thérapie de Sebastian FITZEK

thérapieThérapie
de Sebastian FITZEK

Le Livre de Poche,
2010, p. 312

Première Publication : 2006

Pour l’acheter : Thérapie

Sebastian Fitzek, né le 13 octobre 1971 à Berlin, est un écrivain et journaliste allemand. Il publie son premier livre, le roman Die Therapie en 2006, le succès est immédiat.

Josy, la fille du psychanalyste Viktor Larenz, souffre d’une maladie inconnue et disparaît mystérieusement. Quatre ans ont passé, Larenz s’est retiré sur une île au nord de l’Allemagne et reçoit la visite d’une romancière qui souffre d’une forme rare de schizophrénie : les personnages qu’elle invente prennent vie et son dernier roman ressemble étrangement à l’histoire de Josy…

Cet été j’avais apporté quelques livres sur mon lieu de vacances, notamment pour que ma petite Maman ait quelques petites choses à se mettre sous la dent. Thérapie faisait partie de ces thrillers que j’avais amenés tout spécialement pour elle. Elle l’a dévoré en quelques jours (je voyais le marque-page progresser à vitesse grand -V) et finalement m’a donné comme verdict : « Ouais, il est pas mal, tu verras ! ». Il fallait que je le lise à mon tour, donc ! Mon marque-page n’a pas eu le temps, lui non plus, de s’attarder entre les pages de ce court roman que j’ai, à mon tour, avalé en deux jours !
Rythmé, haletant, ne cessant de questionner le lecteur… Thérapie est un thriller psychologique qui aurait pu viser la perfection si le dénouement ne m’avait pas paru si « évident ». Si vous débutez dans le thriller, je pense que vous pouvez adorer et prendre une claque avec la révélation finale ; si vous en avez déjà lus quelques-uns et/ou êtes habitués aux séries télévisées du genre, il me semble que vous pouvez en deviner une grosse partie… Malgré tout, le développement vaut le coup d’œil ; je garde en tête l’envie irrépressible de reprendre la lecture pour connaître la suite des évènements…

La quatrième de couverture me semblait assez obscure et après quelques dizaines de pages, je ne savais pas trop où voulait en venir l’auteur… mais le déclic se fait finalement, les questions se multiplient au fil des pages, le doute s’installe et il n’est plus possible de lâcher le livre avant d’avoir le fin mot de l’histoire.
La narration est double. D’un côté des chapitres dédiés au dialogue entre le docteur Roch et son patient, le docteur Viktor Larenz dans la chambre d’un hôpital psychiatrique ; de l’autre, les chapitres correspondant au récit de ce M. Larenz, qui, quelques temps plus tôt, seul sur une île, semble avoir vécu quelques évènements troublants, le tout en rapport avec la disparition quelques années plus tôt de sa petite fille malade. Un récit enchâssé qui ne prend toute son ampleur que dans les derniers chapitres, lorsque l’on peut remettre en place les pièces du puzzle et comprend donc le passé (et fatalement, le présent) du patient.

sebastian fitzekJe trouve que Sebastian Fitzek nous mène assez bien en bateau. Si l’on perçoit quelque chose au début de la lecture, on tend à l’oublier lors du récit de Viktor et ce n’est que dans les derniers chapitres que tout nous revient en pleine figure. La construction du texte est assez bien pensée, entrainant le lecteur jusqu’au dénouement.
La majeure partie de l’histoire correspond au récit du personnage principal, alors qu’il nous raconte son séjour sur une île isolée du reste du monde à cause d’une tempête. Sur cette île, il va croiser des personnages plus ou moins inquiétants et plus ou moins liés avec son passé. Une petite île battue par les vents au nord de l’Allemagne, la pluie et l’orage, une vieille maison qui craque au bord de la plage, des coupures d’électricité intempestives, un rhume tenace… vous imaginez le décor et l’atmosphère ? Franchement, j’y ai cru. Et certaines scènes dignes de films d’épouvante m’ont donné froid dans le dos ! Je retiens notamment le moment où Viktor sort en pleine nuit, pour remettre en route le générateur à l’extérieur de la maison (l’électricité est coupée), il se rend compte après quelques mètres sous la pluie qu’il a oublié les clefs… il se retourne, lève la tête… et voit une silhouette se découper à la fenêtre de sa chambre, éclairée par la lumière miraculeusement revenue. Glurps.

Outre cette atmosphère assez angoissante, Sebastian Fitzek multiplie les mystères autour de la disparition et de la maladie de la fille de Viktor. Comment cette petite fille de 12 ans a-t-elle pu disparaitre alors qu’elle se rendait à une consultation ? Et question encore plus « urgente », en tout cas à mon goût, de quelle maladie souffrait-elle donc avant sa disparition ? La vie de cette enfant reste assez floue et beaucoup de choses semblent louches… Si le père est effondré par la disparition de sa fille, la mère semble le prendre assez bien et a vite repris son activité professionnelle… les tensions entre les deux adultes se multiplient. Qui cache quoi ? Et pourquoi ?
On se pose beaucoup de questions tout au long de notre lecture et si la révélation finale ne m’a pas surprise car l’avait vu venir assez tôt, j’ai tout de même eu une période de doutes au fil des chapitres, ma théorie et le nom du coupable faiblissant après la découverte de certaines scènes. J’avoue donc bien volontiers que l’histoire tient la route et tient en haleine quasiment jusqu’au bout !

Je n’ai pas trouvé le style de Fitzek particulièrement savoureux, mais en revanche, il est efficace. Les phrases sont courtes, les dialogues assez présents et les descriptions, bien que suffisantes, n’envahissent pas le récit. Ajoutez à cela des chapitres très brefs et qui contiennent tous – ou presque – une nouvelle révélation ou une nouvelle question, et vous voilà en présence d’un texte très rythmé et entrainant.
Je me suis rendue compte, en feuilletant l’ouvrage après ma lecture (lorsque je réfléchissais aux éléments que j’allais apporter à cette chronique), que la majeure partie du texte est rédigée d’un point de vue externe mais qu’à un moment bien précis, on passe à la narration à la première personne du singulier. Je trouve que le passage – assez inaperçu pendant la lecture – est plutôt bien mené et parfaitement en adéquation avec le fond. J’aime bien ce choix qui prouve que l’auteur a pensé son texte jusque dans la forme. Ce n’est qu’un détail qui n’apportera pas grand-chose si vous n’avez pas lu le texte (et ne vous parlera donc pas tellement), mais un détail que j’avais envie de relever.

Thérapie n’est pas un sans faute, mais cela vient principalement du fait que, lectrice et spectatrice de plus en plus habituée aux thrillers, on me surprend de moins en moins facilement ; j’avais donc une idée assez juste de la révélation que nous propose Sebastian Fitzek pour résoudre son histoire. Malgré tout, j’ai dévoré ce petit thriller en quelques heures à peine, complètement embarquée dans l’histoire, frissonnant à certains moments, me questionnant le reste du temps. Rythmé et haletant, c’est un bon cru !

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