L’Ouroboros d’argent de Ophélie BRUNEAU
L’Ouroboros d’argent
de Ophélie BRUNEAU
Le Chat Noir,
2013, p . 264
Première Publication : 2013
Pour l’acheter : L’Ouroboros d’argent
« Être humain de sexe féminin, aux racines multiples et néanmoins profondes, je prends un malin plaisir à réécrire ma bio à chaque fois que j’arrive à publier un texte. L’essentiel, malgré tout, ne change pas : née en 1979, un travail, un mari, une famille.
Je hante Paris et sa banlieue, le plus souvent en courant parce que je dois être à l’heure pour aller chercher les enfants.
♣ ♣ ♣
Axel est généreux. Axel est amoureux. Axel est trop gentil. Aujourd’hui, il doit traverser la France pour acheminer un héritage. Célia est fière. Célia est implacable. Célia est un loup-garou. Aujourd’hui, secondée par deux jeunes de sa meute, elle doit retrouver l’objet responsable d’une vieille malédiction.
À la croisée des chemins, le piège se referme dans le Massif Central. Prête à tout pour mener à bien sa mission, Célia n’hésitera pas à détruire la vie d’Axel s’il le faut. Le jeune homme a de la résistance à revendre et des amis prêts à l’aider. Pourtant, cette fois, il pourrait bien finir broyé au nom de l’Ouroboros d’argent.
L’artefact vaut-il seulement tous ces sacrifices ?
Deuxième titre des éditions du Chat Noir sorti en juin (le 1er très exactement), L’Ouroboros d’argent propose une histoire de loups-garous français. Après les vampires et les sorcières, il ne manquait plus qu’eux dans le catalogue de la maison… et c’est réussi !
Ophélie Bruneau place son intrigue en France et nous offre des créatures charismatiques, fidèles à l’idée que je me fais de ces humains pas tout à fait normaux et à tendance plutôt velue, tout en apportant quelques éléments « mythologiques » originaux et bien pensés.
Lu quasiment d’une traite grâce à un rythme dynamique, un style agréable et une intrigue prenante ; ça aurait pu être un sans-faute si la chute, brutale, ne m’avait pas déstabilisée.
Cette fin, parlons-en tout de suite puisque c’est le seul petit bémol que j’ai à souligner, tout le reste m’ayant largement convaincue ; et c’est mieux de finir sur le positif. J’ai été surprise par la tournure que prend l’intrigue, dans les vingt dernières pages. Tout au long de ma lecture, j’ai senti comme une tension, une montée en intensité entre les différents groupes de personnages qui s’affrontent mais voilà qu’un évènement particulièrement tragique survient… et règle tout. Avant celui-ci, tous les acteurs de l’histoire étaient prêts à s’entretuer, après celui-ci, tout le monde rentre chez lui et on oublie tout (ou presque). Je peux comprendre ce choix, mais ça m’a paru vraiment très brutal. Alors je ne sais pas du tout comment aurait pu se terminer ce one-shot et je n’aurais évidemment pas fait mieux que l’auteure… mais je pense que je m’attendais à quelque chose de différent.
Malgré cette petite « déception », j’ai pris énormément de plaisir à tourner les pages de cet Ouroboros d’argent. J’ai été embarquée dans l’histoire dès le premier chapitre et ne pouvais plus lâcher mon exemplaire : ce roman possède une véritable dynamique aussi bien dans le fond que dans la forme !
En plongeant dans l’intrigue offerte par Ophélie Bruneau, vous suivrez les aventures de, globalement, deux groupes de personnages qui s’affrontent autour d’une boucle de ceinture à l’origine d’une ancienne malédiction. D’un côté, le jeune et discret Axel qui a été envoyé par son chef de meute pour récupérer un héritage et de l’autre, la bande des trois -C constituée de Célia la louve-garou dominante caractérielle, de Claudio l’exécuteur silencieux et de Capucine la nouvelle recrue timide et mal dans sa peau. Au début seul, Axel est vite rejoint par deux de ses proches : sa petite-amie Julie et son colocataire Dérénik. Et c’est un joyeux bordel.
Entre les différentes meutes, les différents « grades » de loups-garous, sans parler des humains ignorants, de ceux qui ont la capacité de voir les fées et des sorcières qui protègent leur territoire de façon assez brutale… je vous promets que vous ne vous ennuierez pas !
Le pauvre Axel est baladé d’un lieu à l’autre, d’un groupe de personnages à l’autre et d’un problème à l’autre ! Lui qui veut seulement vivre une vie aussi « normale » que possible compte-tenu de sa nature… On a à la fois envie de le plaindre mais on ne peut pas s’empêcher, bien sournoisement, de se « moquer » gentiment de ses mésaventures.
Parce que la grande force d’Ophélie Bruneau, à mon sens, c’est son style emprunt d’une légère touche d’humour et d’ironie. Et j’ai adoré ! Les dialogues sont savoureux et quelques situations, pourtant tendues, m’ont largement fait sourire (je pense notamment au moment où l’on découvre le nouvel artefact magique… et au moment où Axel doit le présenter à Célia !).
Ajoutez à cela une maitrise des descriptions qui offrent juste ce qu’il faut d’éléments pour faire travailler l’imagination du lecteur. Certes, vous n’aurez pas beaucoup de détails mais je trouve qu’il y a juste assez pour être embarqué et impliqué dans l’action. Je n’ai pas eu de mal à l’imaginer cette course-poursuite sur les petites routes perdues du Massif Central et dans les villages espacés que l’on peut trouver dans la région.
J’ai apprécié suivre cette quête de l’ouroboros et même si je ne me suis pas particulièrement attachée aux différents protagonistes de l’histoire, j’ai pris plaisir à vivre leurs aventures à leurs côtés.
Axel est donc un personnage que l’on plaint parfois mais qui nous fait aussi pas mal sourire… quant à Célia, la folle furieuse, on ne peut même pas lui tenir rigueur de ses réactions excessives. Oui elle peut être détestable mais si elle n’était pas là avec ses caprices, l’intrigue serait beaucoup moins dynamique et agréable à suivre !
Côté figures secondaires… j’avoue avoir été assez peu sensible à Claudio et à Julie mais ai par contre trouvé les personnalités de Dérénik et Capucine assez intéressantes et marquantes. Surtout Dérénik, j’avoue. C’est un peu l’élément désinvolte voire zen du lot. Il se retrouve embarqué dans cette histoire sans avoir son mot à dire et subit l’aventure en donnant l’impression d’être complètement ailleurs ! Capucine cache un secret sympathique et qui enrichit l’univers proposé par l’auteure ; mais je trouve, malheureusement, qu’on en sait trop peu ! Peut-être une occasion de développer ça, et le reste de l’univers lupin, dans un autre titre ? Je pense qu’il y a largement matière !
Des personnages charismatiques, un univers bien pensé et qui pourrait tout à fait accueillir d’autres histoires, une intrigue menée tambour battant, un style emprunt d’une pointe d’humour… je regrette vraiment de ne pas avoir su apprécier la chute proposée ; mais c’est un ressenti très personnel, je suis a priori la seule à avoir été déstabilisée. Tentez-donc votre chance, vous verrez, L’Ouroboros d’argent se dévore !
A noter : une partie des droits est reversée à l’association Handi’Cats… vous pouvez faire une belle lecture et en même temps, une bonne action ! 😉
« Julie s’éveilla quand un peu de lumière du jour, entrée par les volets mal fermés, eut l’idée saugrenue d’éclairer son visage. Un coup d’oeil au radio-réveil lui suffit à comprendre qu’il ne servait à rien de replonger dans ses rêves : celui-ci allait sonner dans moins de dix minutes. Elle se redressa donc avec précaution et observa son petit ami endormi, allongé sur le côté, une jambe pliée devant lui comme s’il voulait sauter vers l’avant. Pendant la journée, Axel était tout doux, conciliant, gentil avec tout le monde et surtout avec les enfants. La nuit, il prenait des poses de conquérant. »
Merci au Chat Noir pour cette jolie découverte !
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Un univers qui se déroule en France, hum c’est bien ça ! Les éditions du Chat Noir me tente de plus en plus, mais ce titre, one shot, et avec une jolie association à tout pour me plaire !
Je préfère attendre pour celui-ci car même si ta critique est positive, j’ai noté ta légère déception à la fin donc ce ne sera pas un achat immédiat (mais me connaissant, je finirai par craquer donc mon raisonnement ne tient pas comme d’hab)
J’hésite entre aduler cette maison d’édition ou la maudire, elle va me mener à ma perte 😀
La quatrième de couv me branche pas forcément mais ton avis va me faire changer d’avis je crois 🙂
Merci pour ses belles chroniques
Bon, il me tente bien, il faudra que je me le prenne dans ma prochaine commande aux éditions du chat noir ^^
Ca m’attire bien celui-ci !
Il me tentait déjà beaucoup avant sa sortie, mais avec ton avis je sais que je vais me le procurer ^^
Tu viens encore de rajouter un livre dans ma Wish list !!