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Brida de Paulo COELHO

brida
Brida

de Paulo COELHO
Flammarion,
2010, p. 298

Première Publication : 1990

Pour l’acheter : Brida

Paulo Coelho (né le 24 août 1947 à Rio de Janeiro) est un romancier et un interprète brésilien. Il a acquis une renommée internationale avec la publication de L’Alchimiste, vendu à 65 millions d’exemplaires, en 56 langues (chiffres de 2008).

 

 

Brida est une jeune Irlandaise aux pouvoirs surnaturels, qui se lance dans une quête effrénée de sagesse et de magie. Des personnages envoûtants, sages, magiciens et autres êtres mystérieux, l’aideront à découvrir le monde qui l’entoure tout en se découvrant elle-même.

Cet été alors que je discutais avec un très vieil ami (on s’est connus en première année de maternelle…), il me conseille, au détour de la conversation, de lire Brida car, je le cite, « Brida c’est toi ! ». Bon… Après une telle affirmation, je me sentais un peu obligée d’aller voir de quoi il retournait. De Paulo Coelho, j’ai lu L’Alchimiste il y a plusieurs années (sous les conseils d’un autre jeune homme en fait) et j’avais apprécié même si je n’en garde aucun souvenir, huit ans après… J’ai cherché, fouillé et enfin, eurêka, j’ai trouvé Brida lors d’un tour dans une librairie d’occasion. Sitôt acheté, sitôt envie de le lire. Ben oui, je voulais savoir qui c’était cette Brida ! Je feuillette, je comprends que ça se passe en Irlande et que ça parle de magie. Voilà une lecture qui s’annonce plutôt pas mal. Oui mais non.
J’ai finalement été assez déçue par cette découverte. Le décor irlandais n’est pas assez prononcé, la magie prend des tournures qui ne me plaisent pas à travers les mains de Paulo Coelho et je ne me suis pas particulièrement attachée à l’héroïne. Seule la plume, plutôt agréable et poétique, m’a permis d’aller au bout du texte sans trop de problème. Dommage !

Si j’étais si pressée d’ouvrir ce court roman, c’est avant tout pour la référence à un seul nom : l’Irlande. Oui, je suis un peu monomaniaque depuis quelques mois, mais j’assume. J’attendais donc des descriptions de l’île ou même de Dublin, une atmosphère bien particulière… bref, quelque chose qui m’aurait transportée en plein cœur du pays des Leprechauns. Eh bien, malheureusement, à part une ou deux références à Dublin (et encore…) et la description de quelques coins de nature et d’une falaise sauvage… de l’Irlande je n’ai pas vu grand-chose. L’histoire aurait pu se dérouler dans n’importe quel autre pays possédant un coin de campagne que ça n’aurait rien changé. Pppfff.

Paulo-CoelhoLa seconde chose qui m’intriguait beaucoup avec ce titre, c’est son thème central : l’initiation à la magie. Alors pour le coup, le thème est respecté, nous sommes bien au cœur d’une quête initiatique, de la découverte des mystères nous entourant, de la mise en pratique de rituels plus ou moins détaillés… rien à redire.
Malheureusement, je n’adhère pas du tout à la conception de Paulo Coelho. Situant son histoire en Irlande, je m’attendais à une approche très « anciennes traditions » et ayant vu le mot « wicca » dans le texte en le feuilletant, je me disais que c’était plutôt pas mal parti… L’auteur aborde le thème de façon très… « chrétienne » ce qui m’a beaucoup gênée. Il est vrai que l’Irlande est avant tout un pays très catholique, moines et églises sont légion ; mais j’aurais aimé aller faire un tour du côté des druides et de la partie plus « celte » du pays.
La magie a donc une signification particulière à travers les mots de Paulo Coelho et elle apparaît de façon très étrange, une sorte de mélange entre une tradition très proche de la nature (à la limite du très « païen ») complètement liée aux visages de Dieu, la vierge Marie et son fils prodige. Alors je veux bien que les noms donnés aux divinités ne comptent pas, ce sont les idées et les concepts qui priment mais quand même. J’ai été surprise par cette approche, et pas vraiment dans le bon sens.
Paulo Coelho s’attarde également très longuement sur la quête de l’Amour avec un grand -A. Pour cela, il reprend et réécrit à sa sauce le mythe de l’androgyne de Platon et part dans un « délire » dans lequel il annonce que les sorciers et sorcières sont capables de reconnaître leur Autre Partie grâce à des signes très précis : les yeux brillants pour les sorciers qui se sont voués au culte du Soleil, le point lumineux au dessus de l’épaule pour les sorcières qui se sont vouées au culte de la Lune. Mouais. Le coup du culte au Soleil et à la Lune, vous voyez, ça sonne très païen (mais en même temps, il me semble que symboliquement, ça renvoie aussi à des conceptions très chrétiennes puisque la lune est un des symboles de la vierge Marie et le soleil un des symboles du Christ… mes cours d’histoire de l’art ne m’ont pas servi à rien…). Bref, un mélange de trucs pas inintéressant du tout mais qui entraîne le lecteur dans une conception mystique qui ne m’emballe pas forcément (en tout cas, ce n’est pas celle que j’attendais).

Et pour ne pas vraiment arranger les choses, j’avoue que l’héroïne, la fameuse Brida, ne m’a pas vraiment touchée. Jeune irlandaise de 21 ans qui, du jour au lendemain, souhaite apprendre la magie et part à la recherche d’un maître magicien dans la forêt d’un petit village… ce qui l’entrainera dans une initiation d’un an, initiation conduite par ce fameux magicien et également par Wicca, maîtresse magicienne qu’elle rencontrera quelques jours après. Brida veut connaître ce qui l’entoure et multiplie les rituels. Je n’ai vraiment pas été convaincue par ce personnage, ni par ceux, plus secondaires, qui l’entourent.
Je regrette d’ailleurs que ceux-ci n’est pas été développés davantage. Paulo Coelho leur offre des histoires qui paraissent très intéressantes, en tout cas c’est ce qui ressort des indices qu’il sème, mais j’ai eu la désagréable impression qu’il ne se servait finalement pas de ce qu’il avait mis en place. Pourtant, les deux maîtres m’ont semblé bien plus passionnants que la jeune Brida… dommage qu’ils aient finalement été si peu utilisés.

Malgré tout, cette lecture n’a pas été une torture insurmontable puisque je reconnais que l’auteur n’a pas une plume désagréable à parcourir. Il se veut assez poétique et même s’il balance parfois des grandes idées mystiques qui ne sont pas forcément indispensables au récit, l’ensemble reste agréable et fluide. Je regrette qu’il ne se soit pas plus penché sur le contexte de son histoire (je n’aurais pas craché sur de plus nombreuses descriptions de l’Irlande) mais ce n’était clairement pas son but ici. Dommage, moi c’est ce que je cherchais.

En ouvrant Brida, j’attendais quelque chose de très précis que je n’ai malheureusement pas trouvé en tournant les pages. Ma déception est donc grande mais je ne doute pas que ce titre apportera de belles heures de lecture à d’autres, ne partant pas avec des envies particulières et moins enclin à râler !

« Elle passait sa vie à courir après ce en quoi elle croyait.
Le problème était que chaque jour elle croyait en une chose différente. »

« Dans certaines réincarnations, nous nous divisons. Comme les cristaux et les étoiles, comme les cellules et les plantes, nos âmes aussi se divisent;
Nous faisons partie de ce que les Alchimistes appellent Alma Mundi, l’âme du monde. Si l’Alma Mundi ne faisait que se diviser, elle croîtrait, mais elle s’affaiblirait aussi de plus en plus. Alors, de même que nous nous divisons, nous nous retrouvons. Et ces retrouvailles se nomment Amour. Car lorsqu’une âme se divise, elle se divise toujours en une partie masculine et une partie féminine.
– « C’est expliqué dans le livre de la Genèse : l’âme d’Adam s’est divisée, et Eve est née de lui. »
– « Dans la vie, nous avons la mystérieuse obligation de retrouver, au moins, une de ces Autres Parties. Le Grand Amour, qui les a séparées, se réjouit de l’Amour qui les réunit. »
– « Pouvons nous rencontrer plus d’une Autre Partie dans chaque vie ? »
– « Oui, pensa Wicca, avec une certaine amertume. Et quand cela arrive, le coeur est divisé et il en résulte douleur et souffrance. Oui nous pouvons rencontrer trois ou quatre Autres Parties, parce que nous sommes nombreux et que nous sommes très dispersés. »
– « Nous sommes responsables de la Terre entière, parce que nous ne savons pas où se trouvent les Autres Parties que nous avons été depuis le commencement des temps ; si elles ont connu le bonheur, nous serons heureux aussi. Si elles ont été malheureuses, nous souffrirons, même inconsciemment, d’une parcelle de cette douleur.
Nous avons la responsabilité de rejoindre de nouveau, au moins une fois dans chaque incarnation, l’Autre Partie qui assurément viendra croiser notre chemin. Même si ce n’est que quelques instants ; car ces quelques instants apportent un Amour si intense qu’il donne une justification au reste de nos jours. »

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