Hunger Games, Tome 3 : La Révolte de Suzanne COLLINS
Hunger Games,
Tome 3 : La Révolte
de Suzanne COLLINS
France Loisirs,
2012, p. 418
Première publication : 2010
Pour l’acheter : Hunger Games, Tome 3
Suzanne Collins est une écrivain et auteure américaine qui écrit depuis vingt ans des scénarios de programmes de télévision pour la jeunesse. Elle a connu un grand succès grâce à ses romans de la trilogie The Hunger Games, après avoir écrit plusieurs livres de fantasy.
♣ Tome 1 ♣
♣ Tome 2 ♣
Contre toute attente, Katniss Everdeen a survécu aux Hunger Games à deux reprises. Mais alors qu’elle est sortie de l’arène sanglante vivante, elle n’est toujours pas en sécurité. Le Capitole est en colère. Il veut se venger. Qui pensent-ils devrait payer pour les troubles ? Katniss. Et ce qui est pire, le Président Snow a été parfaitement clair sur le fait que personne d’autre n’est en sécurité non plus. Ni la famille de Katniss, ni ses amis, ni les habitants du District 12.
/! ATTENTION SPOILERS /!
Après Harry Potter et Twilight, c’est la saga Hunger Games qui fait fureur depuis quelques mois. J’ai lu le premier tome il y a quelques années, vu l’adaptation au cinéma à sa sortie, lu le deuxième tome il y a moins d’un an… j’avais envie de connaître le fin mot de l’histoire, enfin.
Je me suis donc lancée, curieuse et assez demandeuse : j’attendais, pour ce dénouement, quelque chose de, sinon intense, au moins surprenant et marquant. Sans être vraiment déçue, je ne suis pas sûre que ce tome m’ait apporté ce que je souhaitais. Ce n’est pas si mal mais… il manque un petit truc, à mon goût.
Après une centaine de pages assez introductive et « contextualisante » (on découvre le 13ème district et la vie que les gens, notamment les réfugiés, y mènent), j’ai trouvé que le rythme était assez bon. Les personnages bougent pas mal, il y a des petits rebondissements (pas toujours très surprenants mais quand même bienvenus) et rien n’est assuré pour Katniss et ses proches. On pourrait croire que la demoiselle serait en sécurité dans son district de substitution, mais non. Encore une fois, elle sert de pion à de plus hautes instances et n’est pas libre de ses mouvements. Même si on pressent que tout finira bien pour elle (on est quand même dans une trilogie jeunesse), on sent que les choses ne vont pas être faciles pour elle et on doute tout de même du dénouement. J’avais donc envie de tourner les pages pour connaître la suite et fin de l’aventure et ne me suis pas ennuyée.
Cependant, avec un peu de recul, je trouve ce troisième volet plus brouillon que les deux précédents. Ceux-ci, basés sur les jeux dans l’arène, offraient un schéma assez simple et plusieurs mois (voire années) après les avoir lus, je pense être capable de les résumer. Ici, c’est, à mon sens, beaucoup plus difficile. Et pourtant, j’ai lu ce troisième tome il y a à peine deux semaines… A part vous dire que Katniss est utilisée par le 13ème district pour incarner le geai moqueur (et donc lancer la rébellion dans tous les autres districts) et que celle-ci n’a qu’un but, tuer le président Snow… je n’ai pas vraiment retenu les détails et scènes intermédiaires. N’étais-je pas assez concentrée ? N’était-ce pas le meilleur moment pour cette lecture ? Je ne sais pas. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je garderai beaucoup plus en mémoire l’intrigue du premier tome que l’intrigue de celui-ci.
Le point positif de La Révolte, c’est sa relative maturité. Même si nous sommes dans une lecture Young adult, je trouve que la trilogie Hunger Games se différencie des autres par son côté moins « superficiel », plus « grave » et c’est surtout visible dans ce troisième tome. Suzanne Collins n’hésite pas à offrir des scènes assez difficiles (je pense à un certain bombardement) et n’y va pas de main morte lorsqu’il s’agit d’éliminer des personnages plus ou moins secondaires. Je salue ce choix que peu osent faire dans une saga jeunesse mais ne suis pas toujours convaincue par sa pertinence. Certaines pertes me semblent assez bien intégrées à l’intrigue et servent celle-ci, d’autres me paraissent plus avoir été mises là pour faire du remplissage.
Et en écrivant cela, je pense surtout à la dernière élimination, qui touche Katniss de plein fouet. Je l’ai ressentie comme une façon très superficielle d’ajouter de l’émotion dans les dernières pages, alors qu’il n’y avait pas forcément lieu d’être. Cette mort, aussi atroce soit-elle, ne m’a fait ni chaud ni froid car je n’ai absolument pas vu son « utilité » dans l’ensemble. Elle arrive comme ça, d’un coup, au dernier moment. Je ne suis pas convaincue… mais bon, soit.
L’autre point positif de cette saga, ce sont les personnages qui ont été assez creusés, me semble-t-il. Malheureusement, dans ce troisième tome, Katniss prend toute la place. Tout tourne autour d’elle. Alors oui, c’est l’héroïne donc c’est évident, mais je trouve que c’était moins flagrant dans les tomes précédents. Peeta, Haymitch, ses nouveaux compagnons du 13ème district… tous ont des choses à dire et des personnalités plutôt pas mal croquées… mais ils sont ici, assez peu exploités finalement. Dommage. Quant aux pro-Gale, j’avoue que je ne comprends pas. Bien que souvent aux côtés de Katniss, Gale est LE personnage le plus potiche de la saga, le personnage le moins utilisé (malgré un hypothétique potentiel), trouve-je. Protecteur certes, mais surtout invisible. Cela dit, moi qui apprécie assez le personnage de Peeta, j’avoue que ses interventions dans ce troisième tome, ne m’ont pas emballée plus que ça. Lui aussi est assez mal exploité et s’efface pour laisser la place à Katniss.
La jeune fille est une héroïne intéressante, je le reconnais. Généralement forte mais tout de même avec des faiblesses, protégeant les gens qu’elle aime, essayant de toujours faire au mieux (même si le rôle de geai moqueur n’est pas simple à tenir !)… je trouve que Katniss est un personnage plutôt complexe, avec du relief… en bref, une héroïne crédible. Elle n’est pas toute blanche ou tout noire et est, de ce fait, pas toujours facile à suivre (ça cogite pas mal dans sa tête…). Cependant, elle peut parfois être très naïve (elle met un temps fou à comprendre le rôle de Peeta auprès du président Snow, par exemple !). Katniss est à la fois très humaine dans ses réactions mais peut aussi sembler très froide et pas forcément très attachante. Tout dépend de la sensibilité des lecteurs.
Je pourrais reprocher un léger manque de descriptions de la part de Suzanne Collins mais celle-ci fait tout de même bien passer les atmosphères et émotions se succédant au fil des scènes donc… Encore une fois, je trouve que littérairement parlant, Hunger Games est assez « riche » (si on la compare à d’autres séries destinées à la jeunesse) et que l’auteure sait choisir les mots appropriés (ou le traducteur…). Les pages se tournent donc assez facilement et même si, à mon avis, ce troisième tome fait moins l’effet d’un page-turner que les précédents, il se lit tout de même très vite.
Je ne suis pas vraiment déçue par cette lecture mais j’attendais peut-être quelque chose de plus intense, de plus surprenant pour ce troisième et dernier tome qui me laisse un sentiment assez brouillon. Un dernier volet peut-être en deçà des deux précédents mais une trilogie qui, dans son ensemble, marque et vaut le coup d’œil, à mon avis !
« Voilà donc ce qu’ils font. Ils s’inspirent des idées fondamentales qui sous-tendent les pièges de Gale et les adaptent aux armes de guerre. Aux bombes, surtout. Il s’agit moins de reprendre le mécanisme des pièges que d’en conserver le ressort psychologique. En piégeant par exemple une zone qui fournit un élément essentiel à la survie. Comme une source d’eau ou d’alimentation. En effrayant les cibles de manière qu’elles s’enfuient en grand nombre vers un danger bien pire. En menaçant les enfants pour attirer les parents dans la nasse. En conduisant la victime dans un endroit qui parait sûr – mais où la mort l’attend. A un certain stade, Gale et Beetee ont laissé de côté les instincts animaux pour se focaliser sur des impulsions plus humaines. Telle la compassion. Une bombe explose ; on laisse passer un moment pour donner le temps aux gens de se ruer au secours des blessés ; puis une deuxième bombe plus puissante, élimine également les sauveteurs.
– Vous allez loin, dis-je. Il n’y a vraiment aucune limite pour vous ? […] Je suppose qu’il n’existe pas de manuel qui stipule ce qui est acceptable ou non en temps de guerre. »
« -Vous vous préparez à une nouvelle guerre, Plutarch ? lui dis-je.
-Oh non, pas tout de suite, répondit-il. Pour l’instant nous sommes dans cette période bénie où chacun s’accorde à reconnaître que les horreurs récentes ne devraient jamais se répéter. Mais la mémoire collective est généralement de courte durée. Nous sommes des êtres versatiles, stupides, amnésiques et doués d’un immense talent d’autodestruction. Pourtant qui sait ? Cette fois-ci les choses seront peut-être différentes, Katniss. »
Challenge ABC – Imaginaire : 2/26
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Très intéressante critique même si je ne ressens pas la même chose concernant ce dernier tome. Pour expliquer mon ressenti, je me dirigerais plus vers l’avis de Blablaya car j’ai au contraire été séduite par cette nouvelle construction et l’aspect politique qui est bien plus présent : le tome 1, construction classique avec l’arène, tome 2 la révolte est proche donc l’arène se termine très abruptement, tome 3 plus d’arène avec un point de vue général sur cette révolution.
Je me doute bien que tu as parfaitement compris l’évolution de la structure mais je répète les évènements juste pour signaler que c’est ce qui m’a plu dans ce tome.
Par contre, je te rejoins concernant la mort d’un des personnage vers la fin. Même si j’ai été assez émue de la disparition, je trouve que cela donne un petit effet de « remplissage » désagréable et puis je ne préfère rien préciser sur Gale, qui pour moins, est l’un des personnages secondaires les moins exploités de tout ce que j’ai lu en YA, vraiment dommage !
J’ai toujours eu une préférence très marquée pour Peeta (dont j’ai adoré l’évolution dans ce tome) mais delà à complètement laisser de côté Gale … 😉
J’ai beaucoup aimé ce tome 3 car j’ai trouvé qu’il concluait bien la trilogie mais je suis assez d’accord avec toi, notamment sur Gale.
J’ai vu le film avant de tenter de lire le livre et en fait je n’ai même pas fini le livre. J’étais au CDI de mon lycée et je me suis dis qu’il faudrait peut-être que je tente le livre puisqu’apparemment tout le monde ou presque le trouvait génial. Bon alors déjà j’aime pas trop quand c’est raconté à la première personne… mais j’ai quand même continué de lire et en fait j’ai été déçue. C’est du genre de Twilight, de la littérature pour ado… j’ai refermé le bouquin et j’y suis plus jamais retourné.
J’ai beaucoup aimé ta chronique.
Ce dernier tome est vraiment très différent des deux précédents, notamment parce que la construction habituelle du récit est rompue.
Personnellement, j’aime beaucoup ce dernier épisode. Il apporte un nouvel horizon à la série je trouve. Elle devient encore plus politique. Pour moi, la plus grande force de ce roman-là c’est le dénouement. J’ai toujours beaucoup de mal avec les fins de livres et celle-là m’a comblée. Comme tu dis, Suzanne Collins n’hésite pas à « maltraiter » ses personnages. Je ne suis pas une sadique (!!) mais ça me plaît ! D’autant qu’après une histoire pareille, on ne pouvait pas attendre autre chose.
Concernant la perte que tu trouves confuse et pas forcément nécessaire, je comprends ce que tu ressens. Cependant, je trouve qu’elle apporte quelque chose, qu’elle permet une vraie critique de la guerre. Elle révèle toute son absurdité.
A bientôt 🙂
Comme toi, j’attendais quelque chose de plus fort, d’intense… Enfin, j’ai quand même beaucoup aimé, même si j’ai trouvé que Katniss ne jouait pas un rôle assez important à la fin…
Bonne continuation :p
En fait, le gros défaut de ce 3e tome, c’est qu’il n’y a plus d’arène (et je ne parle pas de celle des Hunger Games mais de l’arène au sens scénaristique) : l’action se passe partout, donc Katniss se déplace, on perd en unité, ça s’éparpille, du coup c’est… brouillon, effectivement. En fait, Suzanne Collins aurait gagné à resserrer davantage : là, à vouloir explorer le monde, on perd en qualité, c’est un peu dommage. J’aurais préféré moins en voir, mais mieux ^^
Cela dit ça reste un bon roman mais c’est loin d’être le coup de coeur des tomes 1 & 2 ^^
Comme tu résumes bien les choses ! Je crois que tu as mis le doigt dessus.
J’ai l’impression qu’on perçoit souvent les livres de la même façon. 🙂