Blitz, Tome 1 : Black-Out de Connie WILLIS
Blitz, Tome 1 :
Black-Out
de Connie WILLIS
Bragelonne,
2012, p. 666
Première Publication : 2010
Pour l’acheter : Blitz, Tome 1
Constance Elaine Trimmer Willis plus connue comme Connie Willis (née le 31 décembre 1945 à Denver dans le Colorado) est une romancière américaine de science-fiction qui a été primée plusieurs fois pour ses ouvrages.
Wikipédia.
Oxford, futur proche. L’université est définitivement dépoussiérée : historien est devenu un métier à haut risque. Car désormais, pour étudier le passé, il faut le vivre. Littéralement.
Michael Davies se prépare pour Pearl Harbor, Merope Ward est aux prises avec une volée d’enfants évacués en 1940, Polly Churchill sera vendeuse en plein coeur du Blitz, et le jeune Colin Templer irait n’importe où, n’importe quand, pour Polly…
Ils seront aux premières loges pour les épisodes les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine pour des historiens, sauf que les bombes qui tombent sont bien réelles et une mort soudaine les guette à tout moment. Sans parler de ce sentiment grandissant que l’Histoire elle-même est en train de dérailler.
Et si, finalement, il était possible de changer le passé ?
Connie Willis semble être une auteure très réputée dans le monde de la science-fiction et c’est pourquoi j’avais voulu acquérir Sans parler du chien, qui dort toujours dans ma PAL à ce jour (mais je ne désespère pas de l’en sortir dans les semaines à venir). Bref, quand j’ai vu qu’un de ses livres était traduit chez Bragelonne, quand j’ai lu toutes les chroniques positives sur le sujet et surtout, quand j’ai vu qu’il était proposé par la Masse Critique de Babelio… j’ai sauté sur l’occasion.
Bilan de la lecture de ce pavé ? Mitigée. J’attendais énormément de cette lecture, notamment du point de vue SF, j’ai donc été assez déçue en constatant que, certes, il y a une histoire de voyages dans le temps, mais que Black-Out était finalement un témoignage historique. Si j’étais partie de cette optique, peut-être aurais-je pu apprécier ce premier tome à sa juste valeur mais je m’attendais à autre chose… dommage pour moi.
Très rapidement, le lecteur se rend compte qu’il a affaire à trois personnages principaux, trois historiens anglais envoyés pendant l’année 1940. Et pendant la grande majorité du texte, il suit ces trois héros chacun de leur côté, essayant tant bien que mal de rejoindre leur « vraie » vie, pendant l’année 2060.
Eileen a choisi d’étudier les enfants évacués dans la campagne anglaise. C’est donc en tant que domestique irlandaise qu’elle s’est présentée au manoir du village et qu’elle s’occupe d’une trentaine d’enfants. Deux de ceux-ci, un frère et une sœur, Binnie et Alf, lui en font voir de toutes les couleurs. Elle pense son calvaire bientôt terminé quand une épidémie de rougeole place le manoir en quarantaine… difficile de rejoindre le portail pour retrouver son propre siècle.
Polly est, quant à elle, au cœur de Londres, bien décidé à suivre la vie des habitants de la capitale, lors des raids aériens et plus généralement du black-out (le noir complet pour éviter d’indiquer les emplacements aux ennemis) qui ont sévi en Angleterre à la fin de cette année 40. Elle se fait engager en tant que vendeuse dans un grand magasin londonien et, chaque soir, se lie un peu plus d’amitié avec les personnes avec qui elle partage un abri de fortune.
Enfin, Mike, dernier des trois historiens propulsés cette année fatidique, a préféré se pencher sur le sujet des héros de la seconde guerre mondiale, en commençant par les hommes-lambda qui ont permis à l’armée de fuir Dunkerque sur des bateaux de fortune, la plupart du temps. Catapulté au mauvais endroit et au mauvais moment, il doit rallier Douvres au plus vite pour pouvoir étudier correctement son sujet. Mais les moyens de transport, en période de guerre, ne sont pas faciles à trouver… surtout lorsque l’entourage ne fait rien pour l’aider !
Trois personnages dans des situations différentes, que l’on suit à tour de rôle dès que l’on change de chapitre. Le lecteur entre véritablement dans le quotidien de ces trois historiens et suit ce qui leur arrive de très très près. De ce fait, impossible de ne pas s’attacher à eux et de ne pas vivre leurs aventures en même temps qu’eux. La compassion, l’empathie pour Eileen, Polly et Mike, voilà le gros point fort de cette histoire. Les trois héros sont sur place – le lecteur aussi – et forment ainsi, de bons témoins de ce qu’ils étudient. C’est donc un bon moyen d’en apprendre plus sur cet épisode de la Seconde Guerre Mondiale, épisode que je ne connaissais absolument pas et que j’ai trouvé passionnant. En tant que témoignage historique, ce premier tome de Blitz est impeccable, rien à redire.
Cependant, et c’est ce que j’annonçais en introduction, le côté science-fiction est laissé de côté, complètement noyé sous le flot d’informations historiques. Alors certes, on parle de voyages dans le temps, Connie Willis nous glisse quelques règles élémentaires concernant les changements d’époque et nous laisse apercevoir pendant quelques pages ce qu’est devenue la société en 2060 (du moins d’un point de vue universitaire et scientifique) mais finalement, après plus de 600 pages, le butin reste bien maigre. Et c’est là que se place une de mes déceptions. J’aurais aimé en savoir plus sur ce futur proche et surtout, sur les tenants et les aboutissants de ces missions temporelles. J’ai bien compris que les historiens se déplaçaient d’un fait historique à l’autre pour étudier des sujets pour leurs parcours « scolaires » mais, c’est tout ? Le début nous laisse présager que quelque chose d’énorme se passe et au fil des pages, on se rend compte que oui, il doit y avoir un plus gros truc derrière tout ça mais tout reste tellement flou…
En outre, j’ai ressenti également du flou au niveau de l’intrigue « générale ». Les intrigues secondaires, concernant les trois personnages, sont bien décrites, on ne peut le nier et sont intéressantes à suivre (bien que le quotidien de Polly, sous les bombes à Londres, soit un peu trop répétitif à mon goût) mais toutes ces aventures se mêlent pour former quelque chose de plus grand, de plus général et pointer un problème commun aux trois historiens : impossible de retourner en 2060, les voilà coincés en 1940. Mais pourquoi ? Que se passe-t-il ? Quel est le problème ? A la fin de ce premier tome (et donc de plus de 600 pages), je n’ai toujours pas trouvé les réponses à mes questions. Je pense qu’on aura davantage d’éléments dans l’opus suivant et de ce fait plus d’informations sur l’aspect SF de la chose… en tout cas je l’espère ! Je pense qu’il faut prendre Black-Out comme un tome introductif et ne pas s’attendre à en ressortir avec le « fin mot de l’histoire » car ce n’est, de toute évidence, que le commencement…
Et pour finir sur une note positive – parce que, malgré tout ce que je peux dire, ce livre pris en tant que témoignage historique, vaut le coup d’œil -, j’ai beaucoup apprécié le style de Connie Willis : simple mais efficace. Les phrases sont courtes et les descriptions assez nombreuses (sans être envahissantes). Il n’est donc pas difficile pour le lecteur de s’imaginer auprès des trois historiens et de vivre leurs aventures en même temps qu’eux. C’est particulièrement immersif et, quelques jours après ma lecture, je garde en tête quelques scènes et détails de la vie quotidienne anglaise de cette année 40. L’auteure s’est renseignée sur le sujet et ça se voit : c’est riche et foisonnant de détails qui peuvent passer inaperçus mais qui servent l’ambiance et le décor, indispensable à une lecture réussie.
En conclusion, j’ai été déroutée par cette lecture. Un peu déçue car je n’y ai pas trouvé la lecture SF que je cherchais. Mais si l’on met cette déception de côté et si l’on prend Black-Out pour ce qu’il est, c’est une superbe peinture de la vie des anglais en 1940. Et si quelques passages ont pu me paraître un peu répétitifs (l’aventure de Polly notamment), j’ai été passionnée par tout ce que Connie Willis nous apprend sur cet épisode de la Seconde Guerre Mondiale. Quant à savoir si je lirai la suite ? Oui, je crois qu’après cette introduction, j’ai trop besoin de savoir pourquoi nos trois héros sont coincés sur place et comment ils vont s’en sortir…
« – Tu as l’air mieux préparée pour le Blitz que moi. J’aurais dû faire ma prépa à Backbury.
– Le ciel t’en garde ! Tu aurais eu affaire aux Horribles Hodbin.
– Les Horribles Hodbin ? Qu’est-ce que c’est ? Une espèce d’armement ?
– Voilà exactement ce qu’ils sont. Une arme secrète mortelle. Ce sont les pires enfants de toute l’Histoire.
Ce qu’elle entreprit de faire comprendre à Polly en lui racontant la meule de foin incendiée, les vaches de M.Rudman, des Black Angus, rayées à la peinture blanche: « Ben comme ça, y pourra zieuter dans le black-out ! » et ses propres tentatives pour installer Théodore dans le train.
– Quel dommage qu’on ne les ait pas évacués à Berlin au lieu de Backbury ! dit Eileen. Deux semaines avec Alf et Binnie, et Hitler nous supplierait d’accepter sa reddition. »
« Ne pas savoir. C’est la seule chose que les historiens ne comprendraient jamais. Ils pouvaient observer les gens de la période, vivre avec eux, tenter de se mettre à leur place, mais ils ne ressentiraient jamais ce qu’ils éprouvaient.
« Parce que je sais ce qui va se produire. Hitler n’a pas envahi l’Angleterre, il n’a pas utilisé les gaz toxiques ni détruit Saint-Paul. Ni Londres. Ni le monde. Je sais qu’il a perdu la guerre. »
Mais eux ne le savaient pas. Ils avaient traversé le Blitz, le jour J, les V1 et V2 sans la moindre garantie d’un happy end. «
« Pourtant, dans les systèmes chaotiques, tout impactait tout de façon complexe et imprévisible. Si le battement d’ailes d’un papillon dans le Montana pouvait provoquer une mousson en Chine, alors sauver un soldat à Dunkerque pouvait modifier la météo du sud-est de l’Angleterre. »
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J’ai abandonné cette lecture, je m’ennuyais trop mais je te rejoins sur le fait que c’est très intéressant en ce qui concerne la seconde guerre mondiale, mais bon, ce n’est pas le genre de lecture dont j’avais besoin (^-^)