Moi l’Indien, Parties I, II et III de Alexis S. Z.
Moi l’Indien,
1 : Les Enfants de l’an 2100
2 : Putains d’Anges-Farceurs
3 : Evil give me a deal
de Alexis S. Z.
Format Kindle,
2012, p. env. 400 (A4)
Première Publication : 2012
Pour l’acheter :
(1,19€ la partie – 2,68€ l’intégrale)
Moi l’indien – L’intégrale
Moi l’indien – Partie I
Moi l’indien – Partie II
Moi l’indien – Partie III
En 2100 sur les routes de l’hexagone, l’imprévu est toujours au rendez-vous pour les petits fugueurs. Pour le meilleur comme pour le pire…
Moi L’indien conte les (més)aventures d’Emilie et Benjamin, deux enfants d’une douzaine d’années perdus dans le monde des grands. De rencontres en courses-poursuites, d’espoirs en abîmes, les deux enfants poursuivront une ambition folle, un rêve qu’il n’est pas permis d’avoir.
Un parcours initiatique à la fois rock n’ roll, poétique et intense, avec une pointe de fantastique et de S.F.. La dureté du monde entourant les enfants est brute, crue, sans tabou ni concession. Une « road story » composée de moments tragiques, drôles ou sensuels. Une quête utopique au cœur d’un univers partagé entre haine et passion, violence et tendresse.
Avant toute chose, notez que l’auteur est bien Alexis S. Z. et non Z. S. comme je n’ai pas cessé de le dire sur Facebook ou dans les vidéos (mais le Z. S. me semble plus naturel…).
Alors Moi l’Indien, c’est quoi ? Il s’agit d’un texte découpé en trois parties (« Les enfants de l’an 2100 », « Putains d’Anges-Farceurs » et « Evil give me a deal ») qui relate, sous forme de « conte initiatique et futuriste », la quête de deux jeunes enfants en 2100, à la recherche d’un paradis (un lieu et des parents idéaux).
L’histoire en elle-même peut sembler peu originale voire banale, mais, bien menée et saupoudrée de quelques bons éléments, elle se dévore facilement et avec grand plaisir.
On peut parler de conte « futuriste » puisque l’intrigue se déroule en 2100, mais l’aspect temporel n’est pas le plus important : ces deux enfants auraient pu se retrouver et vivre cette aventure n’importe où et n’importe quand, ce qui compte c’est l’aventure en elle-même et ce qu’elle apporte aux héros. Malgré tout, Alexis S. Z. nous offre quelques précisions sur cette France future et j’ai apprécié les découvrir. Je pense notamment au « cours d’histoire » dispensé par le clochard, qui permet aux deux enfants de mieux comprendre le monde dans lequel ils évoluent et aux lecteurs d’avoir une meilleure idée de l’univers dans lequel ils sont tombés. Les informations sont peu nombreuses mais intelligemment absorbées par le reste du récit donc, de ce fait, particulièrement crédibles.
A conte, j’accrocherais le terme « initiatique » (ou « d’apprentissage ») puisque lors de cette fugue, Emilie et Benjamin apprennent beaucoup sur le monde qui les entoure, sur la vie et surtout sur eux-mêmes. Benjamin le petit voyou solitaire se découvre protecteur et aimant la compagnie d’une jeune fille de son âge. Emilie, quant à elle, apprend que tous les garçons ne sont pas des abrutis pervers et que derrière une carapace de macho se cachent parfois de belles choses. La fugue les amène à se rencontrer puis à vivre ensemble et à s’entraider. Sur la route, constamment en fuite et contre les adultes, ils évoluent, ils grandissent…
Emilie et Benjamin sont deux jeunes préadolescents auxquels je me suis beaucoup attachée, surtout à partir de la deuxième partie, lorsqu’ils commencent à faire route ensemble. C’est vrai que parfois, leurs réflexions et répliques peuvent paraître inappropriées pour deux enfants de leur âge (12 ans), mais finalement pas tant que ça. Ils sont curieux, se posent des questions, abordent des thèmes plus ou moins graves… mais, même s’ils sont plus matures que la plupart des héros de leur âge, ils gardent cette petite part d’innocence qui caractérise encore les presqu’adolescents de 12 ans.
J’ai vu que Luna avait été chagrinée par le chapitre 100 et je peux comprendre mais je pense qu’il s’agit de l’évolution normale/naturelle de l’aventure de deux préadolescents aussi exceptionnels qu’Emilie et Benjamin. C’est la consécration, le résultat de leur quête et de leur évolution. Parce que finalement, plus que trouver un lieu et des parents idéaux, ils se sont trouvés et découverts l’un l’autre ; et c’est ça, l’Idéal.
Enfin, dernier point appréciable de ma lecture : le style de Alexis S. Z.. J’ai trouvé l’ensemble du texte particulièrement bien écrit et construit. On suit, dans la première partie, alternativement Benjamin puis Emilie au fil des chapitres puis, à partir de leur rencontre, ils ne se séparent plus et les chapitres les concernent alors tous les deux. Dialogues, descriptions, passages tantôt poétiques, tantôt rock’roll… il y a un quelque chose, un vrai potentiel et je serai très curieuse de lire les prochains textes de l’auteur.
Une intrigue qui peut paraître banale mais qui, bien menée, entraîne le lecteur jusqu’aux dernières pages. Emilie et Benjamin sont deux jeunes héros particulièrement attachants, on prend plaisir à les suivre et on espère un dénouement heureux pour eux ! Une belle aventure initiatique, très bien écrite qui plus est !
« – Quand je repense à tout ce qui nous est arrivé, j’ai l’impression qu’on est dans un film.
– Quel genre de film ? Une comédie, un film d’auteur, un film d’horreur ?
– Tout ça à la fois. Y a eu tellement d’aventures, et au final on est toujours là dans nos bottes. C’est… improbable. Irréaliste comme dans un film. Tu comprends.
– Dans la vraie vie, y a des tas de choses qui arrivent et qui sont bien plus improbables que dans un scénario. Un scénario a des règles. Des tas de trucs fonctionnent pas et sont retravaillés. Tandis que dans la vie y a pas de règles. La vraie vie au fond, c’est quand ça donne un scénario qui serait trop fou pour faire un film. »
« – Des fois j’aimerais bien que tu sois une fille imaginaire.
– Pour que tu puisses me garder prisonnière dans ton esprit sans jamais me partager avec personne ?
– Non, pour pas avoir peur pour toi.
– Mais c’est mieux la réalité. Pour le meilleur comme pour le pire, c’est mieux. Même si c’est moins confortable. »
« Ils se tinrent sur une roche plate et attendirent debout, fièrement, que la mort vienne. Parfois fermant les yeux parfois la regardant en face, des gouttelettes d’eau salée les aveuglant. Plus personne ne pleurait, ce n’était que de l’eau marine qui battait leurs visages. Ils étaient heureux. »
Merci à Alexis S. Z. pour la découverte…
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