Tour B2, mon amour de Pierre BOTTERO

tourb2monamour
Tour B2, mon amour

de Pierre BOTTERO
Flammarion (Tribal),
2004, p.151

Première Publication : 2004

Pour l’acheter : Tour B2 mon amour

Pierre Bottero (né le 13 février 1964 et mort le 8 novembre 2009) est un écrivain français.

« Enfant, disait-il, je rêvais d’étourdissantes aventures fourmillantes de dangers mais je n’arrivais pas à trouver la porte d’entrée vers un monde parallèle ! J’ai fini par me convaincre qu’elle n’existait pas. J’ai grandi, vieilli, et je me suis contenté d’un monde classique… jusqu’au jour où j’ai commencé à écrire des romans. Un parfum d’aventure s’est alors glissé dans ma vie. De drôles de couleurs, d’étonnantes créatures, des villes étranges… J’avais trouvé la porte. »

Un coup frappé à la porte. Un surveillant entra.
– Je vous amène la nouvelle élève, elle s’était égarée dans les couloirs.
La fille pénétra dans la classe.
C’était elle, bien sûr, pensa Tristan.
Comme si tout était écrit à l’avance.
– Je le crois pas ! tonitrua Said. Tristan a flashé sur cette meuf !
Un silence total s’abattit sur la classe. Tristan avait une drôle de boule nouée à l’intérieur du ventre. Une boule faite d’un sentiment étrange qu’il n’avait pas envie d’analyser. Pas encore.

Dans la rue de Vienne où se dresse la tour B2, un premier amour s’écrit sur le béton.

Troisième roman lu lors du Read-A-Thon du 10 décembre dernier (non, je n’ai pas du tout trois semaines de retard dans mes chroniques !) et troisième très bonne surprise. De Monsieur Pierre Bottero, je n’avais lu jusque là, que la première trilogie d’Ewilan – La Quête d’Ewilan – mais à force d’entendre Matilda vanter les mérites des autres livres de l’auteur, je me suis laissée tenter.
J’avais un peu peur de lire un e=mc², mon amour – de Patrick Cauvin, lu il y a quelques mois et qui m’avait laissée plutôt mitigée – bis (et vu la similitude du titre, je pense que le rapprochement est voulu par Pierre Bottero), mais en fait non. Si le thème général (une histoire d’amour entre deux adolescents que tout oppose) peut se rapprocher de cet ancien titre, j’ai trouvé Tour B2, mon amour, beaucoup plus abordable, plus agréable à lire. J’ai même envie de le proposer à quelques jeunes élèves du lycée dans lequel je travaille, élèves qui ont horreur de lire. Je pense que ça peut être une bonne approche du monde tant redouté des livres tout en abordant des sujets qui les toucheront car proches de leur quotidien.

Alors, Tour B2, mon amour, c’est l’histoire d’une rencontre qui va chambouler la vie de deux jeunes adolescents et de leur entourage.
Tristan vit dans la Tour B2 de la cité depuis qu’il est enfant, seul avec sa mère. Loin d’être un mauvais bougre, l’âge et ses fréquentations ne lui font pas toujours faire les bons choix. Lorsque Clélia arrive dans sa classe, avec son manteau jaune trop grand et ses grandes références littéraires, il est intrigué. Mais hors de question de montrer à ses amis que la nouvelle un peu godiche l’intéresse ! Décidant de mettre de côté les remarques de ses camarades, Tristan se rapproche petit à petit de Clélia qui l’initie à l’amour des livres et des mots… Le comportement du garçon s’améliore – notamment en classe et avec sa mère – jusqu’à ce que ses copains lui mettent la pression au sujet de la jeune rêveuse et là… tout dérape.

L’histoire n’a rien de particulièrement original, mais je l’ai trouvée très juste, authentique. Tristan et Clélia ont su me toucher et toucheront sans doute les jeunes lecteurs qui pourront se retrouver en eux ou pourront identifier des amis/connaissances à eux à ces deux jeunes héros. Le thème de l’amour malgré les différences et malgré l’entourage (ici les amis) est universel et, ici replacer dans un contexte contemporain, il ne fait aucun doute qu’il saura intéresser les lecteurs adolescents (et les plus vieux).
Si je regrette une petite chose, outre le côté un peu cliché et facile de l’histoire (mais c’est plein de bons sentiments alors…), c’est la façon qu’a le jeune Tristan de s’exprimer dans l’avant-dernier chapitre. A-t-on déjà vu un adolescent qui, un mois plus tôt n’avait jamais entendu parler de Tristan et Iseut ou Clélia et Fabrice (dans La Chartreuse de Parme de Stendhal), faire une aussi belle déclaration d’amour ? A-t-on déjà vu un adolescent tout court faire une belle déclaration d’amour ? C’est un peu « gros », pas très réaliste. Mais bon, une nouvelle fois, c’est plein de bons sentiments, c’est mignon et ça met du baume au cœur, alors on ferme les yeux.

Un peu à l’instar de e=mc², mon amour, Pierre Bottero alterne les points de vue à chaque nouveau chapitre, en privilégiant tout de même le point de vue externe dédié au jeune Tristan. Clélia gagne des chapitres beaucoup plus court (une page) mais l’auteur l’a fait intervenir à la première personne. Ce sont plus des successions de phrases installées parfois à la façon d’un poème, toujours datées, comme si les chapitres de Clélia correspondaient à chaque fois à une page du journal intime de la jeune fille, ou à un de ces petits papiers qu’elle confiait à Tom Bombadil, son ami, l’arbre dans le jardin de son ancienne maison.
Tour B2, mon amour dépasse à peine les 150 pages. C’est court (quoique parfaitement dans les « normes » pour les romans « jeunesse ») mais c’est juste ce qu’il faut. Les mots glissent tout seuls, les pages défilent et l’on referme ce petit livre, un sourire aux lèvres, les yeux brillants et du baume au cœur. Pour les fans de Pierre Bottero, les jeunes lecteurs et les moins jeunes !

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