Emily the Strange, Tome 1 : Les Jours perdus de Rob REGER
Emily the Strange,
Tome 1 : Les Jours perdus
de Rob REGER
Michel Lafon,
2010, p. 253
Première Publication : 2009
Pour l’acheter : Emily the strange, Tome 1
Emily est née en 1993 sous la plume de Rob Reger qui l’inventa pour une marque de skateboards à Santa Cruz. Quand, par la suite, Rob Reger s’installa à San Francisco pour créer la ligne de vêtements Cosmic debris, il utilisa tout naturellement son personnage. Pendant huit ans, la petite fille en noir orna T-shirts, montres-bracelets et tapis de souris. Aujourd’hui, Emily est devenue l’égérie de millions d’adolescents à travers le monde.
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Emily est frappée d’une vilaine amnésie et ne se rappelle même plus son prénom.
Chassée par les policiers de la décharge de Blackrock, elle trouve refuge dans le café El Dungeon tenu par Raven, une fille du zinc on ne peut plus bizarre… Là-bas, elle fait la connaissance de joueurs de Calimity poker (qui peut comprendre les règles de ce jeu ?), de passage en ville, qui semblent lui cacher des choses. Le monde se serait-il détraqué à son réveil ?
Dans ce journal, elle rassemble tous les indices qui pourraient la mener à sa véritable identité. Pour l’instant, la seule chose qu’elle sait c’est qu’elle aime le noir et les chats.
Avant que Camille (Michel Lafon), me propose ce partenariat, je ne connaissais Emily the Strange qu’à travers les produits dérivés (vêtements et objets en tout genre). Si sa tête me parlait (elle est facilement reconnaissable), je ne connaissais absolument pas son histoire. J’ai bien fait de suivre mon instinct et d’accepter de recevoir ce titre, parce que je le dis haut et fort : j’ai adoré ! C’est un gros coup de cœur pour moi ! Et j’attends d’ores et déjà la suite avec impatience, mais avant ça, je pense essayer de me procurer les différents albums dédiés à cette jeune héroïne pas du tout comme les autres !
Emily se réveille un matin sur un banc public. Elle a tout oublié : son passé, ses souvenirs, la raison de sa présence dans cette ville, la raison de la présence d’un lance-pierre dans une des poches de sa robe noire, son âge et même… son nom ! Après une visite rapide de la ville et une amende pour utilisation abusive du lance-pierre, la jeune fille se réfugie dans l’unique bar du coin (qui sert aussi de musée, à l’étage) -El Dungeon – où la serveuse – Raven – lui annonce qu’elle doit avoir aux alentours de 13 ans. Seulement munie de sa robe noire (dont les poches ont la capacité d’accueillir autant de choses que le sac de Mary Poppins !), de son lance-pierre, de quatre chats estropiés et de son esprit vif et curieux ; Emily tente de retrouver son identité et le pourquoi de sa présence dans ce taudis… elle mène l’enquête !
Avant toute chose, quelques mots sur l’objet en lui-même. Ce livre est juste MA-GNI-FI-QUE ! Il est entre le livre de poche et la grosse édition : un format idéal ! L’illustration de couverture annonce bien la couleur (en noir et rouge), les textes sont en léger relief. L’intérieur nous réserve de nombreuses surprises : plein d’illustrations en noir, rouge et blanc absolument magnifiques ! Presque sur chaque page (parfois sur deux pages, parfois en pleine page, ou, la grande partie du temps, un peu partout autour du texte) ! Le seul bémol : j’ai du plier la tranche pour ouvrir le livre correctement et avoir une meilleure prise en main pendant ma lecture. Le livre est donc marqué, maintenant. C’est dommage mais ce n’est qu’un petit détail !
Ce livre prend donc la forme d’un journal, d’un carnet de route tenu au jour le jour par l’héroïne. Elle y colle les photos qu’elle fait avec un vieil appareil, les papiers qu’elle trouve (notamment ceux qu’elle ne doit ouvrir et lire qu’à partir du jour 28 ; pas avant !), les dessins qu’elle réalise pour illustrer ses dires, les lettres qu’on lui envoie,… Pendant ces trente jours de recherche d’identité, Emily nous prouve son goût pour les listes : elle fait des listes sur tout et n’importe quoi, mais toujours avec 13 points ! Il y a quelques pages manquantes au milieu de l’histoire, on les retrouve à la fin (Emily les a déchirées et cachées avant de perdre la mémoire, pour le bien de son enquête !) !
En fait, Emily, c’est un peu Mercredi/Wednesday Addams. Elle a 13 ans, elle est surdouée, et possède des goûts très particuliers… Et encore plus important, elle manie le cynisme et l’humour noir à la perfection ! Grande fan de la Famille Addams, et notamment de la petite Mercredi, je ne pouvais qu’adhérer et adorer la petite Emily ! C’est une héroïne complètement atypique (ça change des adolescentes héroïnes de chick-lit fleurs bleue inintéressantes et fadasses), je conçois donc qu’elle ne puisse pas séduire tout le monde. En tout cas, moi, elle me fait rire avec son goût pour la nuit, le noir, le chiffre 13, les chats noirs, les araignées et autres bizarreries ! C’est bourré de clichés « gothiques » tournés en dérision, ça me fait marrer !
L’histoire se déroule dans une petite ville (joliment baptisée Blackrock) désertique, où les gens prennent une amende lorsqu’ils stationnent mal leur carton (de réfrigérateur) sur le trottoir, où tous les bâtiments sont « beigeasses » et où aucun arbre ne pousse (à part celui, unique, du petit « parc »). Même le lieu est bourré de clichés, stéréotypé à l’extrême ! J’avais l’impression de suivre Emily dans une de ces toutes petites villes des Etats-Unis, à l’époque de la ruée vers l’or, dans le Far West (un peu à la Lucky Luke, vous voyez le genre ?). Quelques bâtiments les uns à côté des autres, deux rues et tout autour… rien, le désert complet !
L’adolescente est, en plus, entourée de figures très stéréotypées, la plupart du temps ridicules mais définitivement à mourir de rire ! On notera Raven – la serveuse aux monosyllabes -, Attikol, Umlaut et leur troupe – des vendeurs/artistes ambulants -, Jakey – le petit garçon qui sait lire dans les pensées et suit la troupe précédemment citée -, et surtout…. Molly ! Molly est à la fois le sosie et le parfait contraire d’Emily ! C’est la même, sauf qu’elle est toute propre sur elle, maniaque, idolâtrée par tout le monde, possède deux poneys aux noms ridicules… Emily c’est le côté « politiquement incorrect » des choses, Emily aime tout ce que tout le monde déteste ; elle est étrange, mais bon sang ce qu’elle est attachante !
En revanche, je ne suis pas certaine du bien fondé de la catégorie « jeunesse » pour ce titre. Je ne crois pas que cette série soit du goût des plus jeunes (ou alors, une très mince minorité). Je ne sais pas si un public de jeunes lecteurs goûtera cet humour noir, et la personnalité de cette héroïne qui est quand même bien particulière… Cependant, si vous aimez la Famille Addams, l’humour de ses membres et la bizarrerie de leur vie ; vous pouvez, sans problème, vous lancer dans ce premier tome d’Emily the Strange !
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J’ai adoré ce livre moi aussi! 🙂 Je l’ai lu il y a assez longtemps mais j’en garde un très bon souvenir.