Le Médecin malgré lui de MOLIERE
Le Médecin malgré lui
de MOLIERE
GF Flammarion (Etonnants Classiques),
1970, p. 128
Première Publication : 1666
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Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, baptisé le 15 janvier 1622 et mort le 17 février 1673, est un dramaturge et acteur de théâtre français. Considéré comme l’âme de la Comédie-Française, il en est toujours l’auteur le plus joué. Impitoyable pour le pédantisme des faux savants, le mensonge des médecins ignorants, la prétention des bourgeois enrichis, Molière aime la jeunesse qu’il veut libérer des contraintes absurdes. Très loin des rigueurs de la dévotion ou de l’ascétisme, son rôle de moraliste s’arrête là où il l’a défini : « Je ne sais s’il n’est pas mieux de travailler à rectifier et à adoucir les passions des hommes que de vouloir les retrancher entièrement », et son but a d’abord été de« faire rire les honnêtes gens ».
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Martine a décidé de se venger de Sganarelle, son vaurien de mari ! Les circonstances vont lui offrir une occasion bien tentante : le faire passer pour un médecin – malgré lui ! La vengeance de Martine s’accomplira-t-elle ? Comment Sganarelle réussira-t-il à se tirer de cette situation ?
Dur dur dur de l’écrire ce billet… Non seulement j’ai lu cette pièce lors du Read-A-Thon (donc ça fait plus de deux semaines), mais en plus, lorsqu’il s’agit de théâtre, je n’ai jamais rien à dire… Le théâtre est sans doute un des genres que j’aime le moins (avec la poésie et la nouvelle), mais j’ai malheureusement dû subir la lecture de dizaines de pièces lors de ma scolarité (surtout à la fac d’ailleurs !)… Bref. Molière c’est un classique dans la comédie. Après les quelques pièces lues au collège, je crois avoir échappé à Jean-Baptiste au lycée… pour le retrouver en long, en large et en travers pendant ma troisième année de licence de lettres modernes. En suivant un tel cursus, on s’attend à des découvertes très « littéraires », et voilà qu’on décortique L’Ecole des femmes et ses « annexes ». Autant dire que Molière, j’en ai ras-le-bol ! Alors pourquoi avoir choisi une de ces pièces pour le RAT ? Parce que je voulais écouler un titre de plus de ma PAL, parce que je voulais un truc qui se lit rapidement et en plus parce qu’il fait partie d’un ou deux de mes challenges ! Pour résumer : une comédie lue en moins d’un heure, et oubliée tout aussi rapidement…
Sganarelle et Martine sont mariés et comme tout couple marié, connaissent des hauts et des bas. Pour se venger du comportement de son époux, Martine fait croire à Valère et Lucas – deux valets à la recherche d’un médecin pour soigner la fille de leur maître – que Sganarelle est le meilleur docteur des environs, qu’il a déjà sauvé plusieurs vies qu’on pensait jusqu’alors perdues… Pour flatter son égo et ne pas recevoir de coups, le faux docteur joue la comédie à merveille et invente une médecine imaginaire pour soigner une jeune fille atteinte d’une maladie… tout aussi imaginaire !
Que serait une pièce de Molière sans deux jeunes amoureux qui ne peuvent se marier parce qu’un des parents s’oppose à leur union ? Que serait une pièce de Molière sans quiproquos, costumes et mensonges ? Voilà, une comédie à la Molière c’est ça. On en lit une et on les a toutes lues ! J’en conviens, certaines scènes font parfois sourire, mais c’est loin de la franche rigolade. Oui, Molière dénonce certaines choses en passant par l’humour, j’en conviens aussi, mais bon… Soit je suis trop habituée aux pièces du Jean-Baptiste et ça ne me fait plus rien, soit je suis complètement blasée…
En ce qui concerne les personnages… On retrouve comme d’habitude – et comme dit juste au dessus – les deux jeunes amoureux, le (ou les) parent(s) en désaccord avec leur(s) enfant(s), le valet rusé, le personnage ridicule… Et comme dans toutes les pièces de théâtre, on n’a pas le temps de se familiariser avec eux, pas même avec un en particulier puisque, de toute façon, 90 pages plus tard, tout est bien qui finit bien (ou tout le monde meurt, si vous lisez une tragédie). C’est le plus gros reproche que je peux faire au théâtre écrit (et pas forcément à Molière en particulier) ; moi j’aime m’attacher aux personnages, apprendre leur passé, leur présent, leur futur, évoluer avec eux… comment peut-on avoir le temps en 90 pages et moins d’une heure de lecture ? Sans compter que les descriptions sont quasiment réduites à zéro (pas tout à fait, si on pense aux deux ou trois didascalies qui se courent après)… Difficile d’entrer pleinement dans la lecture, de la savourer, de la vivre… C’est déjà plus « prenant » lorsque l’on voit une pièce « en vrai ». Mais avec Le Médecin malgré lui, il faudra que je me contente de ma lecture, et le bilan est bien maigre.
Au niveau du style en lui-même, pas grand-chose à en dire, ça se lit bien, sans trop de complications. De toute façon, les mots qu’on ne connaît pas (c’est tout de même une pièce de la deuxième moitié du XVIIe siècle, la langue a évolué depuis !) sont expliqués en note de bas de page, comme les morceaux latins insérés dans le texte lorsque Sganarelle se veut savant. C’est d’ailleurs un point assez amusant du texte. Mais on sourit lorsque l’on découvre la première « citation » / invention latine… au bout de la quinzième… voilà.
Je ne suis pas une adepte du théâtre et ne le serai sans doute jamais. Pour l’heure, seul Cyrano de Bergerac de Rostand et On ne badine pas avec l’amour de Musset, on réussi à me faire changer un poil d’avis. Mais ce n’est définitivement pas une (cette) comédie de Molière qui le fera…
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