Le Seigneur des Anneaux, Tome 1 : La Communauté de l’Anneau de J. R. R. TOLKIEN
Le Seigneur des Anneaux, Tome 1 :
La Communauté de l’Anneau
de J. R. R. TOLKIEN
Pocket Fantasy,
2001, p. 539
Première Publication : 1954
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John Ronald Reuel Tolkien est un écrivain, poète, philologue et professeur d’université anglais, né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein et mort le 2 septembre 1973 à Bornemouth. Il est principalement connu pour ses romans Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. À l’origine, Tolkien souhaite publier Le Seigneur des anneaux en un seul volume, mais le prix du papier étant trop élevé en cette période d’après-guerre, l’œuvre est divisée en trois volumes : La Communauté de l’anneau, Les Deux Tours et Le Retour du roi. On fait souvent référence à cette œuvre comme à « la trilogie du Seigneur des anneaux », terme techniquement incorrect car l’œuvre fut écrite et conçue d’un seul tenant. Néanmoins, Tolkien lui-même reprend dans ses lettres, de temps à autres, le terme de « trilogie » lorsqu’il est employé par ses correspondants.
Wikipédia.
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Oyez, bonnes gens, oyez la très véridique histoire de l’Anneau de Puissance forgé naguère par Sauron le Grand. Un homme eut le courage de lui arracher le talisman et put ainsi le chasser hors du monde. Le Maître Anneau se perdit. Qui sait ? Peut-être a-t-il fait le malheur de ceux qui l’ont pris ? Mais la Terre du Milieu s’enfonce dans la nuit, les créatures mauvaises se multiplient et, dans les Monts Brumeux, les Orques traquent les Nains. L’Ennemi est de retour !Avec l’Anneau Unique, il aurait le moyen d’abattre toute résistance. Par chance, j’ai compris le premier qu’il est ici. Mais Sauron le fait chercher partout. Déjà ses Cavaliers Noirs galopent sur la terre des Hobbits. L’Anneau lui-même désire revenir à son maître. Ta seule chance, c’est que tu ne l’as pas mis au doigt. Mais le temps presse. Bientôt il le trouvera et il recouvrira toutes les terres de ténèbres. Il faut détruire cet Anneau, petit Frodon ! Il le faut !
Le Seigneur des Anneaux… qui, aujourd’hui, n’a jamais entendu parler de cette célèbre épopée ? C’est un peu grâce à cette trilogie offerte par J. R. R.Tolkien, que le monde de la fantasy a pris son essor ; alors, j’imagine que tout « bon » lecteur, que tout « bon » fan de fantastique/fantasy, se doit d’avoir lu cette œuvre au moins une fois dans sa vie… Figurez-vous que j’en avais déjà fait la lecture, alors que j’avais 13 ou 14 ans – étant sortie complètement émerveillée du visionnage des films, je voulais lire l’œuvre originale ! -, bien qu’il me semble que je ne sois pas arrivée au bout du troisième tome et, bien sincèrement, à presque 23 ans, je ne gardais de cette découverte, qu’un goût bien amer.
J’ai longuement hésite à m’inscrire à la lecture commune organisée par les membres de Livraddict, pour ce premier tome, mais j’ai pris mon courage à deux mains ; cette relecture m’attendait depuis des années déjà et ce tome en plus de faire partie du Challenge Livraddict 2010, occupe également une place dans mon Challenge ABC 2009. Rien à faire, il fallait que j’y passe ! Bilan : mitigé, très mitigé. Je m’explique…
Pour commencer, un petit mot sur l’intrigue. Imaginez un paysage verdoyant et vallonné (le paradis !), creusé par endroit de petits terriers aux portes rondes… Vous voilà dans la Comté, dans le pays des Hobbits – petites personnes n’excellant pas le mètre vingt, êtres épicuriens aux pieds poilus. L’un d’eux, Bilbon Sacquet, commence à faire jaser autour de lui à cause de son âge de plus en plus avancé (certains cousins voudraient même le voir mourir rapidement pour venir emménager dans son luxueux trou !). Il faut avouer que l’apparente immortalité du Hobbit n’a rien de naturelle… En effet, Bilbon a en sa possession un anneau « magique », mais, sous l’influence de Gandalf le magicien, il consent à le léguer à son neveu – le jeune Frodon Sacquet, tout juste passé du côté des adultes (c’est-à-dire les 33 ans) – alors que lui-même part en voyage du côté du pays des Elfes…
Les années passent sans le moindre changement – à priori -, jusqu’au moment où Gandalf revient. Frodon a cinquante ans maintenant et doit quitter précipitamment la Comté qu’il aime tant, après les révélations alarmantes du magicien. L’Anneau n’est pas un anneau ordinaire, c’est l’Unique, l’Anneau de pouvoir créé par le diabolique Sauron, des centaines d’années auparavant et ce dernier a très envie de le récupérer, pour asseoir définitivement son pouvoir et exterminer toutes les créatures gênantes. Frodon reçoit une lourde mission, il doit conduire l’Anneau au lieu de sa création et le jeter dans le feu pour le détruire définitivement… mais la route est longue, les ennuis pleuvent, la terrible malédiction de l’Anneau pèse sur tous les membres de la communauté et les ennemis sont en route, bien décidés à détruire le petit Hobbit et ses amis !
Ce qui fait toute la force de la célèbre épopée, c’est son histoire, très intéressante, il faut bien l’avouer. Je n’enlève rien à celle-ci, car personnellement, les histoires d’elfes, de hobbits, de quête, et tout le tralala… ça me plaît bien ! Ce que je « reproche » à J.R.R. Tolkien, c’est de n’avoir fait que du « réchauffé ». Monsieur a toute la gloire, mais Monsieur n’a absolument rien inventé !
Et oui, penchez-vous quelques minutes sur la mythologie nordique (scandinave) et notamment sur l’histoire des Nibelungen. Des elfes, des nains, des sylphes,… mais ce n’est pas tout, ce n’est pas le pire ! Figurez-vous que dans la saga des Nibelungen, il y a un méchant anneau magique qui change la personnalité de ceux qui s’en approchent (conduisant même au meurtre !) et qui devient le centre de l’histoire, puisque le héros doit le rapporter pour s’en débarrasser ; l’anneau est maudit ! Louche tout ça, non ? Ceci dit, on peut au moins concéder à ce cher Tolkien, d’avoir remis au goût du jour la mythologie nordique et ses créatures bien particulières, ouvrant la porte à des dizaines de sagas fantastiques dans les années suivantes…
Autre point noir de ce premier tome, à mon goût, c’est le style et la forme générale du récit. Je ne sais pas si ça vient de la traduction (je ne peux juger que de celle-ci car j’ai lu en français), mais ce que c’est pompeux et particulièrement ennuyant… et finalement ennuyeux ! Au final, on se retrouve avec un petit pavé de 500 pages pour à peine trois ou quatre scènes (chez Elrond, dans la Moïra, avec Galadriel) vraiment passionnantes et intéressantes ! Si encore le reste avait permis à l’auteur de développer la personnalité des personnages… mais non ! Même pas !
Je n’ai réussi à m’attacher à Frodon que parce que j’avais les images d’Elijah Wood dans la tête… quant aux autres personnages, heureusement – une nouvelle fois – que le film est là pour leur donner une meilleure consistance ; l’exemple le plus probant pour moi étant le personnage de Boromir. Je trouve cette figure particulièrement touchante à l’écran, Peter Jackson a réussi à lui donner de l’ampleur et parvient à émouvoir le spectateur en faisant de lui un être humain courageux, avec des faiblesses… chez Tolkien, il ne m’a absolument pas touchée ! Il n’est pas très présent et est… fade, plat. De même pour le fidèle Sam Gamegie, très convaincant et qui entretient une relation très forte avec Frodon, à l’écran. Sur le support papier, il est juste particulièrement agaçant, à geindre tout du long et à sangloter comme une petite fille ! Je suis dure, peut-être ; mais on aurait pu espérer qu’il ait créer des personnalités intéressantes et complexes… à mon goût et de ce côté-là, le film est bien meilleur ! Heureusement, il y a quand même une ou deux exceptions chez les personnages : Aragorn en tête ! Etant mon personnage favori, constater que l’auteur ne l’a pas laissé au bord du chemin, remonte un peu mon appréciation générale ; bien que son histoire avec la belle Arwen ne soit pas assez développée dans ce premier tome…
Quant à l’univers « créé » par J. R. R. Tolkien… Les créatures peuplant la Terre du Milieu rappellent sans aucun douteles créatures offertes par la mythologie nordique. Pour le reste, on évolue dans un univers pseudo-médiéval (les armes, les armures,…), dans un monde encore très proche de la nature (la communauté traverse un grand nombre de forêts, de montagnes, de fleuves,…). Je remercie les éditions Pocket pour les cartes des différentes régions du monde, placées assez judicieusement au début des parties, selon leur utilité. Au début, j’essayais de suivre assez fidèlement le voyage de Frodon, sur la carte, mais au bout d’un moment, j’ai abandonné, lassée des précisions extrêmes de Tolkien. Lire en un seul paragraphe, trois fois « à l’est », deux fois « au sud », « à droite »,… ça devient vite très « lourd ». Je salue la précision de l’auteur, mais était-ce vraiment indispensable ? Nous indiquer le chemin pris par la communauté un peu moins précisément aurait allégé les descriptions et l’ennui qui va avec !
L’anglais nous étouffe également des détails généalogiques et historiques concernant le monde et plus particulièrement les Hobbits, ce qui peut être intéressant car prouve qu’il a travaillé son univers en profondeur, mais j’ai surtout trouvé ça, une nouvelle fois, très indigeste !
En ce qui concerne la chronologie, les années défilent particulièrement vite dans les premières pages (de la découverte de l’Anneau par Bilbon au départ de Frodon, il se passe des dizaines d’années !) et le temps ralentit ensuite, dès le départ des Hobbits. Il se passe tout de même plusieurs semaines jusqu’à la fin de ce premier volume. Certains épisodes méritent indéniablement les descriptions offertes par Tolkien, d’autres, beaucoup moins ! Je pense par exemple aux épisodes se déroulant autour de Tom Bombadil, dans la forêt… que c’est long de découvrir ce que les Hobbits mangent et boivent… on le sait que ces pauvres créatures aiment la bonne chaire et qu’ils sont donc bien malheureux de n’avoir que des croutons à manger pendant plusieurs jours ! Interminable !
Pour terminer sur un point plutôt positif, je souligne le talent de J. R. R. Tolkien en tant que philologue ! Inventer une langue aux elfes, il fallait le faire, et Monsieur l’a fait, et l’a bien fait ! Il a pensé à tout : grammaire, orthographe, conjugaison, syntaxe,… c’est du grand art ! Bravo ! D’ailleurs, si le cœur vous en dit, il me semble que l’on peut trouver des « cours » sur internet pour apprendre le Sindarin (« l’elfique »)… pour les plus courageux seulement !
Malheureusement, je trouve la traduction des chansons notamment, particulièrement « grossières » (alors, est-ce que ça vient de la traduction française ou est-ce déjà le cas en anglais ?) ; peut-être aurait-il mieux valu laisser les passages elfiques en elfique, et ne pas entraîner les personnages dans des traductions… Ceci dit, ça prouve aussi que le langage « humain » est particulièrement inapte à rendre la beauté du Sindarin…
Vous pouvez donc le constater, mon avis est plutôt mitigé. Je me relis et je constate que j’ai été assez méchante mais je dois avouer que cette histoire m’a quand même fait rêver. En fait, ce que je reproche le plus à Tolkien, c’est s’être très largement inspiré des mythologies déjà existantes (à part la langue) mais de retirer tout le mérite ! En plus, niveau formel, on ne peut pas dire que « ça casse des briques » (mais puis-je bien me permettre de juger, étant donné que je ne me base que sur une traduction ?), bien qu’en faisant fi des descriptions interminables et inutiles, ça se lise finalement plutôt vite et bien. Ceci dit, je lirai tout de même les deux tomes suivants, et je m’empresserai une nouvelle fois de comparer avec les films !
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Le style du Prof. est effectivement assez particulier et très mal retranscrit (je ne conseille pas plus la deuxième traduction !), mais tous les anglophones ou philes ne l’aiment pas forcément en VO : les descriptions et précisions restent d’actualité, on s’attache ou pas aux personnages (pour ma part je continue à préférer les personnages du livre que je trouve plus subtils), etc. A toi de voir, il y a aussi d’autres textes plus courts à lire de Tolkien, si tu veux retenter l’expérience. Cependant pour rendre à César ce qui appartient à César, Tolkien n’a jamais nié s’être très fortement inspiré des légendes nordiques, peut-être très en vogue et visible en 2000 et quelques avec tout cet essor anti-religions modernes, mais ce n’était pas franchement le cas en 1954-55. On peut dire que ça a mal vieilli, certes, mais comparé à tout ce qu’on trouve également fortement inspiré des mythologies antiques de nos jours, je ne pense pas que Tolkien mérite une telle descente… ou alors il y aurait de quoi « bâcher » également un très grand nombre de séries ! 🙂
Pour le côté contemplatif du premier tome c’est assez notable en effet, je pense que ta lecture sera plus agréable dans les autres tomes si tu recherches le côté « action-aventure » des films !
Petite précision : il existe plusieurs types d’elfique – les deux les plus étudiés et développés étant le sindarin et le quenya. Par contre beaucoup de cours en ligne sont du « néo-quelque chose » : les gens ont repris les bases données par Tolkien et ont greffé des nouveautés dessus.