La Perle de John STEINBECK
La Perle
de John STEINBECK
Folio,
2004, p. 122
Première Publication : 1945
Pour l’acheter : La perle
Steinbeck a tiré son récit d’un conte traditionnel mexicain. Comme la plupart de ses romans, La Perle décrit les effets de la pauvreté et de la richesse, développant surtout la corruption qui peut découler de la richesse, et évoquant les pêchés capitaux. Il dépeint aussi la condition des pêcheurs de perles et les dangers de leur métier.
♣ Des souris et des hommes ♣
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Jouant de sa lame comme d’un levier, il le fit céder et le coquillage s’ouvrit. Les lèvres de chair se crispèrent puis se détendirent. Kino souleva le repli et la perle était là, la grosse perle, parfaite comme une lune. Elle accrochait la lumière, la purifiait et la renvoyait dans une incandescence argentée. Elle était aussi grosse qu’un oeuf de mouette. C’était la plus grosse perle du monde.
En ouvrant ce court roman (122 pages), j’avais un peu peur de ce que j’allais découvrir. Le titre, bien qu’intrigant, ne me motivait pas plus que ça, et au vu de la quatrième de couverture, je m’attendais presque à lire plus d’une centaine de pages de descriptions ennuyeuses d’une perle. Ce fut donc une véritable surprise et je ressors de cette lecture avec un petit coup de coeur !
John Steinbeck nous offre ici une très jolie histoire, avec une morale. C’est presque une fable intemporelle que chaque parent devrait raconter à ses enfants, en guise d’exemple. Voilà ce qu’en dit le principal intéressé – l’auteur – à la première page du récit : « Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie. »
John Steinbeck met en scène une famille d’indiens : Kino (le chef de famille), Juana (l’épouse dévouée) et Coyotito (le nourrisson), dans une Amérique où les « Blancs » ont tous les droits de par leur supériorité en matière de savoir. Le médecin imbuvable est l’exemple type de l’homme civilisé imbu de lui-même et parfaitement ignorant. Les actions se déroulent rapidement, en à peine quelques jours : de la piqure du bébé par un scorpion, qui mène à la recherche et à la découverte de la « Perle du Monde » – qui est censée apporter la richesse, l’instruction et donc le bonheur – ; jusqu’à la fuite et la fin tragique de la petite famille.
Par cette fable, l’auteur amène le lecteur à tous les sentiments : la compassion envers la famille de Kino et la haine et le « dégoût » face au monde dit « civilisé ». Par bien des points, j’ai pensé, pendant cette lecture, au Vieux qui lisait des romans d’amour, court roman de Luis Sepulveda ; ou encore à la célèbre histoire de Pocahontas. John Steinbeck nous présente les traits principaux de la nature humaine face à une hypothétique richesse : la cupidité, l’envie et l’égoïsme qui mènent fatalement au meurtre de sang-froid.
Je suis très surprise par la simplicité et la beauté de la plume de l’auteur. En prenant ce petit livre, je m’attendais à quelque chose d’ennuyeux et d’indigeste, mais pas du tout ! Les descriptions règnent en majorité sur ces quelques 120 pages, mais elles sont extrêmement agréables à parcourir et offrent de jolies scènes pour notre imagination.
Ayant aimé ce petit texte, il me tarde maintenant de découvrir un roman plus « conséquent » de John Steinbeck, pourquoi pas Des souris et des hommes qui attend dans ma bibliothèque !
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